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29 réfugiés afghans de la communauté LGBT+ sont arrivés au Royaume-Uni ce week-end

Des militaires Talibans paradent en AfghanistanDes militaires Talibans paradent en Afghanistan
Picryl - John Gay
Écrit par Margaux Audinet
Publié le 2 novembre 2021, mis à jour le 2 novembre 2021

Depuis que les Talibans ont repris le pouvoir en Afghanistan, la communauté LGBT+ y est constamment en danger. Ce week-end, 29 Afghans sont arrivés au Royaume-Uni après avoir été évacués.

 

Le fait d’avoir des relations sexuelles avec une personne du même sexe était déjà illégal en Afghanistan, mais depuis que les Talibans se sont emparés du pouvoir dans le pays en août dernier, la situation s’est encore envenimée pour les personnes LGBT+.

 

Le gouvernement britannique a annoncé l’évacuation d’une trentaine de réfugiés afghans de la communauté LGBT+

Dans un communiqué samedi 30 octobre, le ministère britannique des Affaires Étrangères a annoncé avoir accueilli sur le territoire 29 membres de la communauté LGBT+ venant d’Afghanistan. La vie de ces personnes était en danger dans leur pays, menacée par le régime Taliban. Le gouvernement travaille avec deux ONG pour mener à bien ce type d’initiative : Stonewall en Grande-Bretagne, et l’organisation canadienne Rainbow Railroad. Selon la directrice générale de cette dernière, « la situation risque de rester extrêmement dangereuse pendant un certain temps ».

Après l’arrivée des Talibans au pouvoir mi-août, le pont aérien de Kaboul a permis aux Britanniques d’accueillir plus de 15'000 personnes. Le ministère des Affaires Étrangères a exprimé sa volonté que cette évacuation de personnes LGBT+ soit la première d’une longue série au cours des prochains mois. Quelques heures auparavant, le porte-parole du régime Taliban clamait que les droits des membres de cette communauté ne seraient pas respectés.

 

Les risques encourus par la communauté LGBT+ en Afghanistan

Au cours du dernier régime fondamentaliste en Afghanistan, de 1996 à 2001, les exécutions d’homosexuels étaient régulières. Selon un juge afghan, lorsqu’une personne est accusée d’avoir des relations sexuelles avec quelqu’un du même sexe, deux options sont possibles : la lapidation, ou se tenir devant un mur de plus de 2,5 mètres voué à s’écrouler. En dehors du cadre légal, une discrimination quotidienne et pesante fait partie du quotidien des membres de la communauté LGBT+, souvent agressés dans la rue et rejetés par leur famille. Selon des témoignages d’Afghans, le fait d’avoir un comportement ‘efféminé’ les éloigne de l’embauche, et l’affirmation de son genre ou de sa sexualité demeure du domaine de l’utopie. Il est courant de se faire passer à tabac par des Talibans dans la rue, ou de devoir se conformer aux normes vestimentaires pour éviter les problèmes. Un homme transgenre confie que son seul contact avec le monde extérieur se fait via son téléphone portable. Sa famille ne l’acceptant pas tel qu’il est, il a été marié de force à un homme et roué de coups par son père. Depuis, il a pu être évacué au Pakistan en attendant de pouvoir partir aux États-Unis, où il rêve de s’installer.

Un des rescapés, arrivé vendredi 29 octobre sur le sol britannique, a expliqué à la BBC que « tout s’est effondré après la chute de Kaboul. Je comptais les jours me séparant de la mort ». Selon lui, « la communauté LGBT+ était une communauté clandestine secrète, mais nous nous connaissions et notre réseau, et si l’un d’entre nous était arrêté, ils auraient pu tous nous trouver ». Cette évacuation sonne le glas d’un enfer pour eux : « La Grande-Bretagne est un nouveau foyer pour moi. Tout est nouveau pour moi ici. Un nouveau style de vie, une nouvelle langue et culture. Je suis un peu nerveux quant à mon futur, et j’essaye de savoir où commencer ma nouvelle vie mais je me sens libre et en sécurité ! C’est incroyable ».