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Tour du monde en 2020 : le casse-tête des voyageurs

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Écrit par Némo Empis
Publié le 25 octobre 2020, mis à jour le 29 octobre 2020

Cette année encore, ils étaient des centaines à vouloir réaliser leur rêve. Mais faire un tour du monde en 2020 s’annonçait plus compliqué que prévu. Rapatriements express, confinements dans un pays étranger ou impossibilité de partir, lepetitjournal.com a recueilli des témoignages de tourdumondistes perturbés par la pandémie.

À la manière de Phileas Fogg dans les aventures de Jules Verne, ils sont des centaines chaque année à accomplir leur rêve, réaliser un tour du monde. En 80 jours (ou pas), en avion, en bateau ou même à vélo, tous ont pour objectif de visiter un maximum de pays. Pour certains, l’année 2020 sonnait comme une évidence, elle a bien souvent tourné à la catastrophe.

Quand l’épidémie de Coronavirus a évolué en pandémie, les plans de nombre de « tourdumondistes » - c’est ainsi qu’on les nomme - sont tombés à l’eau. Pour les moins malchanceux, déjà en vadrouille, plusieurs options étaient possibles. L’une des solutions - celle qui a été le plus souvent privilégiée - était de rentrer au pays et d’attendre une accalmie pour éventuellement repartir après. Il était également envisageable pour certains de se confiner dans le pays où ils se trouvaient alors. Les plus aventuriers d’entre eux, et ils sont peu nombreux, se sont adaptés à la situation et ont poursuivi leur voyage en fonction des zones géographiques qui accueillaient encore les visiteurs. Mais tous n’ont pas eu la chance de partir en cette année maudite…

Décollage raté

Ils avaient tout planifié, tout prévu. Ou presque. C’était sans compter sur la crise du Coronavirus qui touche la totalité du globe depuis le début d’année. Légèrement contraignant quand on rêve de faire le tour du monde. Nicolas Hautière devait entamer son périple en mars avec un ami. Première étape, le Japon, pour ensuite découvrir le reste de l’Asie. Pas de chance quand on sait que tout est parti de là-bas. « Finalement on a décalé au mois de mai la date du départ, et aux États-Unis, destination vers laquelle on devait initialement boucler le périple », explique Nicolas, alors confiant à ce moment-là. Mais les annonces successives de confinement, d’aéroports et de frontières fermés ont mis fin aux rêves des deux compères. Enfin pas tout à fait, « mon compagnon de voyage a rencontré quelqu'un et projette d’aller travailler au Laos précise Nicolas, moi je n’ai qu’une envie, c’est de voyager et j’ai clairement envie de faire ce tour du monde. » Covid ou pas, l’aventurier est déterminé, à 27 ans, il a toujours de l’argent de côté pour partir, « en attendant, j’aimerais rejoindre un pays étranger, quitte à travailler, autant aller ailleurs pour découvrir d’autres choses. » Une alternative à court terme qui mènera peut-être Nicolas vers son but ultime.

S’adapter pour mieux voyager

Si l’année 2020 est à oublier pour les voyageurs au long cours, très peu de signaux positifs annoncent une amélioration pour 2021. C’est pourtant la date qu’ont choisi Lydie Duclos-Romeuf et son compagnon pour explorer le monde. Accompagnés de leur petite fille de 4 ans, ils avaient établi un itinéraire complet et un sens de visite, notamment en fonction des saisons. Comme Nicolas, le couple avait décidé d’entamer ce tour du monde par l’Asie, la Thaïlande précisément. Et comme lui, ils ont fait le choix de partir dans l’autre sens. « Ici ou ailleurs, on ne se laissera pas abattre par la situation affirme Lydie, nous travaillons à fond sur notre nouvel itinéraire provisoire avec le Brésil comme point de départ. » Un choix audacieux, mais qui est loin de faire peur à ces futurs tourdumondistes, « ce sera encore plus l’aventure ! On ira là où on pourra et cela nous permettra de découvrir des pays auxquels nous n’avions peut-être pas pensé », s’enthousiasme-t-elle. Tout en s’adaptant à la situation sanitaire mondiale, les trois voyageurs espèrent toutefois rejoindre l’Asie à partir de septembre 2021. Pour l’instant, outre le Brésil, Colombie, Mexique et États-Unis sont au programme.

Coupés dans leur élan

Pleine d’espoir, Lydie ne veut pas entendre parler d’annulation ou de report. C’était également le cas de Kathleen quand les rumeurs ont commencé à enfler, en début d’année. Avec son conjoint, elle s’était donnée une durée de neuf mois à partir d’octobre 2019 pour faire le tour du monde. Tout allait bien jusqu’à ce qu’ils voient les frontières se fermer une à une autour d’eux. « Nous étions à l’aéroport pour Buenos Aires (Argentine) en partance d’Auckland, là, on nous a interdit de monter dans l’avion », se souvient-elle. Le lendemain, la décision du couple était prise, retour au bercail, par crainte de rester bloqués en Nouvelle-Zélande. Il restait environ quatre mois aux deux tourdumondistes pour découvrir l’Amérique du Sud. « C’est vraiment dommage mais nous sommes nombreux dans la même situation, on se sent moins seuls du coup », relativise Kathleen. Au delà de la déception de l’arrêt soudain du périple, celui-ci a eu de lourdes conséquences, notamment économiques. « Nous voyagerons toute notre vie, c’est certain… mais cette expérience nous a demandé beaucoup de sacrifices pour peu de temps se désole la jeune femme, même si nous n’avons aucun regret, nous allons prendre du temps à nous en remettre financièrement. Mais c’est la vie, le voyage en vaut largement la peine! », conclut-elle, plutôt optimiste.

Rapatriement confinement tourdumondiste

Trois questions à Sylvain Cheynier, co-fondateur de tourdumondiste.com ! Au départ simple blog de voyage, il est devenu en quelques temps le site de référence pour se préparer à un tour du monde.

Quels ont été les principaux retours des tourdumondistes suite à la crise du Coronavirus ?

La situation qu’on a vécu était inédite dans le sens où quasiment tous les pays du monde sont passés par un confinement. Cela a donné lieu à de nombreuses alternatives en terme de voyage. C’est difficile d’avoir des chiffres exacts mais on a remarqué que la plupart des tourdumondistes sont rentrés chez eux et ont écourté leur périple. Bien entendu certains ont décidé de maintenir le cap, mais il leur a fallu sans cesse s’adapter. Plutôt qu’un tour du monde, on en voit opter pour un tour d’Europe, en attendant des nouvelles un peu plus positives.

Vous tenez au courant votre communauté des différentes situations dans le monde au quotidien, cela doit vous demander beaucoup de temps ?

Paradoxalement, on n’a jamais eu autant de trafic sur le site qu’en ce moment ! Simplement parce qu’on est les seuls à s’intéresser à ce point aux situations dans pleins de régions du globe. Au niveau des demandes de conseils, je dirai qu’on en compte autant mais ces demandes sont beaucoup plus précises, elles concernent des pays en particulier. Cela nous prend du temps certes mais les gens sont ravis, ça les aide à avoir un peu de visibilité sur leurs projets futurs, ils sont nombreux à se demander quand est-ce qu’ils vont pouvoir repartir.

En prenant en compte le contexte actuel, quels conseils donnez-vous à des gens qui souhaitent partir en tour du monde ?

On insiste sur les prises de précaution, les règles sanitaires valables en France le sont également à l’étranger. Les voyageurs doivent se renseigner sur les pays dans lesquels ils se rendent : ce n’est pas parce que certaines frontières sont ouvertes qu’il n’y a pas de confinements internes. Pareil au niveau des assurances, il faut faire attention maintenant, de plus en plus d’Etats en demandent depuis la Covid-19. Enfin dans tous les cas, il faut maintenir un niveau de vigilance élevé, pour soi et pour la population que l’on retrouve sur place.

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