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ORHAN PAMUK - “Ils ont tué l’Istanbul que j’aimais”

ORHAN PAMUK - “Ils ont tué l’Istanbul que j’aimais”ORHAN PAMUK - “Ils ont tué l’Istanbul que j’aimais”
Orhan Pamuk dans son Musée de l'innocence
Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 17 octobre 2017, mis à jour le 17 octobre 2017

Dans un entretien avec le journal quotidien italien La Stampa, l’écrivain turc et lauréat du Prix Nobel de littérature 2006 a déclaré ne plus pouvoir vivre à Istanbul, faisant part de sa frustration face aux changements que la ville a subis ces 15 dernières années.

“Je n’aime pas l’Istanbul d’aujourd’hui, où mes souvenirs ont été détruits”, confie Orhan Pamuk dans l’article intitulé “Ils ont tué l’Istanbul que j’aimais”. Un entretien en forme de déclaration d’amour perdu, que l’écrivain garde avec lui à travers les photos d’Istanbul qu’il collectionne depuis quelques années. “C’est ça être humain: c’est tout détruire pour ensuite être nostalgique de ce qu’on a perdu”, explique Orhan Pamuk.

L’écrivain raconte qu’il passe le plus clair de son temps à New York, où il donne des cours à l’université privée Columbia. Si Istanbul restera toujours sa maison, “je ne peux pas y vivre pour des raisons politiques. Rappelez-vous qu’aux dernières élections, plus de 50% des Stambouliotes ont voté contre le président Recep Tayyip Erdoğan. Je ne suis pas le seul à penser comme ça”, observe l’écrivain. Orhan Pamuk se dit même jaloux des auteurs occidentaux, interviewés sur leurs livres et non sur le contexte politique de leur pays.

Orhan Pamuk affirme ensuite n’avoir jamais voulu être un “pont”, comme l’est Istanbul entre l’Orient et l’Occident: une frontière entre deux mondes. “Je crois fermement que l’avenir de la Turquie se trouve en Occident. J’ai grandi dans cette croyance. J’ai reçu une éducation laïque et bourgeoise. Mais aujourd’hui, il y a peu de liberté de pensée et ça me rend fou et triste à la fois”.

L’entretien s’est glissé dans le supplément du journal La Stampa de cette semaine, dont la couverture reprend la nouvelle édition italienne du livre d’Orhan Pamuk intitulé “Istanbul: Hatıralar ve Şehir” (Istanbul: Memories and the City, dans sa version anglaise), publié en turc en 2003. La nouvelle édition comprend le texte original, accompagné d’un certain nombre de photos et de cartes postales d’Istanbul, ainsi qu’une interview de l’écrivain.

 

Aylin Doğan (www.lepetitjournal.com/istanbul) mercredi 18 octobre 2017

 

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