Du 5 au 9 juin 2025, la Turquie se mettra au rythme du Kurban Bayramı. Une fête à la croisée des rituels religieux, des départs en famille et des traditions toujours vivantes.


Quand la Turquie se lève au rythme du Kurban Bayramı
Aussi appelée fête du sacrifice, le Kurban Bayramı est l’une des deux grandes célébrations religieuses de l’islam, aux côtés du Ramazan Bayramı, connu en Turquie sous le nom de Şeker Bayramı, la fête du sucre. Elle commémore le récit d’Ibrahim (Abraham), prêt à sacrifier son fils en signe de foi, avant que Dieu ne remplace l’enfant par un mouton.
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En Turquie, cette fête dépasse la dimension religieuse. Elle rythme chaque année la vie de millions de familles, entre retrouvailles intergénérationnelles, gestes de solidarité et rituels transmis avec soin. Le Kurban Bayramı coïncide aussi avec le pèlerinage à La Mecque (hajj) et marque le début de quatre jours fériés dans tout le pays. Dans les rues d’Istanbul comme dans les villages anatoliens, l’aube du premier jour donne le ton : prières à la mosquée, salut aux anciens, enfants habillés pour l’occasion… La Turquie entre dans une autre temporalité.
Les gestes du Bayram, entre rite et tendresse
Au cœur de cette fête, le sacrifice d’un animal reste l’un des gestes les plus emblématiques. Mouton, chèvre ou veau sont sacrifiés dans le respect des rites musulmans, sous encadrement légal. La viande est ensuite partagée en trois parts : l’une pour la famille, une autre pour les proches et la dernière destinée aux personnes dans le besoin. Si ce rituel reste largement pratiqué, de plus en plus de familles choisissent aujourd’hui de faire un don à des associations, ou de déléguer l’abattage à des structures encadrées par les municipalités.
Au-delà du rite, c’est tout un quotidien qui s’organise : les maisons se préparent, les vêtements de fête sont sortis, les plateaux de baklava s’accumulent. Dès le lever du jour, on rend visite aux aînés, on embrasse les mains, on échange des vœux. Les enfants reçoivent quelques billets, les adultes un café, un sourire, ou un souvenir à partager. Ces gestes simples, répétés année après année, forment le fil discret mais solide de la transmission. Ils relient les générations autour de valeurs fortes : respect, générosité, mémoire.
Turquie : congés, départs et rythme suspendu
Chaque année, à l’approche du Kurban Bayramı, les gares, les terminaux de bus et les aéroports se remplissent. Des millions de personnes quittent les grandes villes pour retrouver leur famille, souvent dans les régions d’origine. Les routes se chargent, les billets de transport s’envolent et le pays s’installe dans un autre tempo.
Dans les grandes métropoles, l’effet est immédiat. Istanbul se fait soudain plus calme : moins de circulation, des vitrines closes, des files d’attente qui disparaissent. Certains quartiers prennent des airs de dimanche, même en pleine semaine. Les marchés ralentissent, les voix se font rares et les trottoirs semblent s’élargir. On sent, dans l’espace public, une forme de pause collective.
L’État accorde officiellement quatre jours fériés, mais nombre de familles prolongent leur congé. Beaucoup anticipent leur départ ou prolongent leur retour pour profiter pleinement de cette semaine de fête.
À Istanbul, les municipalités proposent chaque année des espaces de sacrifice réglementés, souvent en périphérie. Les transports en commun y sont généralement gratuits pendant toute la durée du Bayram.
Le Kurban Bayramı redessine ainsi les cartes, les emplois du temps et les habitudes. Un moment où l’on quitte la ville pour renouer avec ses racines et où chaque départ devient une manière de revenir à l’essentiel.
Rester en Turquie pendant le Bayram : ce qu’il faut savoir
Si le Kurban Bayramı est avant tout une fête familiale, il transforme aussi le quotidien pour celles et ceux qui restent sur place. Qu’il s’agisse de démarches à éviter, de lieux à privilégier ou simplement de mieux comprendre le rythme du pays pendant cette période, quelques repères peuvent s’avérer utiles.
Fermetures à prévoir
- Les administrations publiques (mairies, écoles, banques, postes) sont fermées pendant toute la durée du Bayram, soit du 5 au 9 juin 2025.
- De nombreux commerces ferment quelques jours, ou adaptent leurs horaires.
- Les consulats étrangers peuvent maintenir un service minimum pour les urgences : il est recommandé de consulter les sites officiels.
Circulation et déplacements
- Les grands axes routiers sont très fréquentés à l’aller comme au retour. Il est conseillé d’éviter les départs en dernière minute.
- Les billets de bus, train et avion partent souvent très tôt :anticiper reste le meilleur moyen d’éviter les déconvenues.
- À Istanbul, les transports publics sont gratuits pendant toute la durée du Bayram, y compris métro, bus, tram et ferries.
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Que faire si l’on reste sur place ?
- La ville devient plus calme, propice aux balades dans les parcs, aux visites de musées ou à la redécouverte de quartiers sans la foule habituelle.
- Attention toutefois à certains quartiers périphériques où se déroulent les sacrifices rituels : affluence, odeurs marquées et circulation perturbée, surtout le matin du premier jour.
- C’est aussi une période idéale pour tester les douceurs locales : baklava, lokum, şekerpare… les vitrines des pâtisseries débordent souvent de plateaux soigneusement préparés.
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Pour celles et ceux qui restent, c’est aussi l’occasion de découvrir la ville sous un autre visage.
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