Le festival Street Art HKWALLS a le 22 mars et se terminera ce week-end. Venez découvrir 30 artistes venus du monde entier donner une nouvelle âme aux murs de Hong Kong. Nous sommes allés à la rencontre de plusieurs d'entre eux et vous proposons une carte des nouvelles fresques et installations à découvrir lors de vos prochaines balades.


HKWALLS fait chanter les murs de Hong Kong
Pour son dixième anniversaire, HKWALLS s’est installé depuis la semaine dernière autour de PMQ, dans le quartier de Central, de Sheung Wan ou de LKF sur un total de 23 murs. Cette année HKWALLS a également lancé HKROOMS permettant au public de venir apprécier une exposition de street art mélangeant les oeuvres d’artistes et d’autres collectifs. Pour HKWALLS le ton est donné par Maria Wong, Directrice du festival, “Alors que nous fêtons notre 10e anniversaire, HKWALLS continue de célébrer la créativité, l'originalité et l'expression artistique tout en rendant le street art accessible à tous”. A ce titre, HKWALLS 2025 rassemble des arts de rue très différents allant du tag à l’utilisation de technologie permettant de visualiser des projections en réalité augmentée
A la rencontre des artistes 2025
Les artistes étaient nombreux pour cette édition et c’est un Français qui a lancé le festival. À l'occasion du 10e anniversaire de HKwalls, Alexandre Monteiro alias Hopare a réalisé une installation intitulée, « Indigo Memories », liée à l'histoire complexe du PMQ. Créée en hommage au passé du bâtiment, de ses origines en tant que dortoir à son rôle actuel de centre culturel, Hopare réalise une oeuvre inspirée par les histoires des anciens locataires du PMQ, tissant leurs souvenirs collectifs dans son style abstrait caractéristique.

Hong Kong dégage une forte énergie
HKWALLS a donc fait venir à Hong Kong des artistes du monde entier comme la très célèbre artiste polonaise NeSpoon avec laquelle nous conversé au troisième jour de la réalisation de sa fresque murale au 2 Po Hing Fong Street :
Je suis venue dans ce quartier il y a dix ans, et à l'époque, il n'y avait pas tant de street art. Mais maintenant, on en trouve partout, à chaque coin de rue [...] il y a une énergie très puissante ici. - NeSpoon
Ce sont également des artistes de Chine continentale qui ont été invités pour emplir les rues de la ville d’oeuvres artistiques. Nous sommes allés à la rencontre de l’artiste Chan13 à Sheung Wan au 23 Square St et dont l'on peut suivre le travail sur instagram (@chanthirteen)

Depuis combien de temps pratiquez-vous le street art ? Quel a été le déclic qui vous a mené sur cette voie ?
J'ai fait du graffiti pendant un certain temps, depuis 2008. Il y a un grand fossé entre le street art et le graffiti, car le graffiti est avant tout une question d'écriture. J'écris donc depuis 17 ans et j'essaie toujours d'intégrer l'écriture dans mon street art, dans les fresques murales, ce qui va au delà de la vision traditionnelle du graffiti. A vrai dire, je trouvais le graffiti cool depuis le collège, on peut dire que j'étais rebelle. Mais depuis 2013, j'ai essayé de m'orienter vers le lettrage chinois. Le lettrage chinois a inspiré mon nom d'artiste, « Chan13 », car il symbolise mon passage d'un tag anglais à un tag chinois.
Pourquoi faire du street art ? Voyez-vous une différence entre l'art de rue et l'art qu'on expose dans un musée ?
En réalité, je pratique les deux. Je travaille aussi bien sur des chevalets et utilise l'huile sur toile, mais j'apprécie tout autant le street art car je peux m'émerger en milieu urbain. Une grande différence entre ces deux pratiques réside dans le contexte urbain, l'environnement. Avec l'art de rue je peux intégrer mon art au tissu urbain.
Vous avez choisi de vous produire à Hong Kong. Pourquoi choisir de participer à HKWALLS ?
Jason m'avait déjà invité l'année dernière, mais j'étais à Boston et je n'ai donc pas pu y prendre part. Mais cette année, comme je vis à Canton, c'est plus pratique pour moi de venir. De plus, HKwalls est un festival célèbre depuis de nombreuses années et je soutiens l'idée d'un événement de fresques murales à but non lucratif. Enfin, j'adore la ville, Hong Kong est charmant, petit et animé et c'est qui me plait.
Pour la fresque que vous avez choisie cette année, où avez-vous puisé votre inspiration ? Pouvez-vous nous présenter votre création ?
Mon inspiration vient du texte, de l'écriture. J'ai donc écrit mes idées avant de commencer. Ce mur, je le considère comme l'une de mes œuvres les plus sensibles au contexte urbain parmi toutes mes pratiques. Comme il comporte deux ouvertures de fenêtres, j'avais tendance, lors de mes précédents projets, à les obturer pour créer une composition picturale complète. Cependant, cette création se situe dans le quartier animé de Square Street et Hollywood Road ; je souhaitais préserver l'atmosphère vivante, commerciale et dynamique du lieu. J'ai donc choisi de prendre du recul et d'intégrer la fresque au tissu urbain, laissant l'architecture et les relations spatiales de la ville guider mon processus créatif.
L'architecture et l'art dialoguent à Hong Kong
J'ai conservé les deux fenêtres, utilisant ces éléments architecturaux comme éléments principaux de ma composition. J'ai ensuite utilisé des tons gris pour représenter les bâtiments urbains, des teintes orangées pour les gratte-ciel dorés, et j'ai entrecoupé le tout du rouge-violet caractéristique des fleurs de Bauhinia. Cette œuvre devient ainsi un microcosme du paysage urbain de Hong Kong, où l’architecture et l’art dialoguent à travers des fenêtres préservées.
Quel est le plus grand défi auquel vous êtes confronté à Hong Kong ? Ou dans votre l'art en général ?
Je n'ai rencontré aucun problème ici, car je connais la ville, j'aime les gens et son atmosphère particulière. Mais le plus grand obstacle dans mon art est que j'essaie de rendre mes œuvres moins intenses. Aujourd'hui, je trouve que mes peintures, surtout sur chevalet ou sur toile, sont un peu trop intenses. Je veux les rendre plus claires et nettes en obtenant un art plus relaxant.
Comment décririez-vous votre expérience à Hong Kong ?
Je pense qu'un aspect intéressant de la culture chinoise est que si on vous demande de choisir entre A et B, la sagesse vous poussera à n’en choisir aucun mais à choisir « et ». C'est donc l'idée de non-différenciation, de non-catégorisation. Quand on saisit quelque chose, on le perd.

Comment visiter tous les murs de HKWALLS 2025 ?
Les artistes se sont organisés autour de trois zones principales à Hong Kong pour faire vivre le festival. La principale scène artistique se retrouve entre Sheung Wan et Central avec 23 murs à découvrir notamment autour de PMQ, de Square street ou autour de LKF. Une oeuvre est également à découvir du côté de Tsim Sha Tsui East du nom de Sino LuminArt Facade pour ceux qui veulent voir le numérique en oeuvre mais encore du côté du nouveau stadium à l’occasion des Sevens avec deux oeuvres. Le public voulant se rendre sur place pour explorer les nouvelles créations à Hong Kong peuvent se référer à la carte interactive proposée par le festival qui liste les différents spots.
Enfin il reste pour ce week-end du 29 et 30 mars quelques atelies si vous êtes curieux d’en apprendre plus sur la culture du Hip-Hop et du Graffiti ou si vous souhaitez créer un design pour une nouvelle écharpe.
Bon weekend à tous !
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