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50 % des jeunes de Hong Kong ne veulent pas d’enfants

Depuis plusieurs années, Hong Kong traverse une crise démographique considérable et affiche l’un des taux de natalité les plus bas au monde. Par ailleurs, la moitié des jeunes Hongkongais disent ne pas vouloir d’enfants. Explications sur les causes et conséquences de cette situation.

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Écrit par Laureen Duchesne
Publié le 26 juin 2024, mis à jour le 26 juin 2024

La situation démographique de Hong Kong

Hong Kong a l'un des taux de fécondité les plus bas d'Asie et même du monde : 0,7 enfant par femme, ce qui est bien en-dessous du taux de natalité préconisé par les démographes pour assurer le renouvellement d’une population, 2,1 enfants par femme. Hong Kong n’est d’ailleurs pas la seule à connaitre ce problème puisque d’ici 25 ans, les ¾ des pays du monde auront un taux de natalité trop faible pour assurer le maintien de leur population.

Il faut toutefois noter que la ville connait cette année une légère augmentation des naissances pour la première fois depuis 2017 ! En effet, avec 7,5 millions d’habitants, Hong Kong a enregistré, en 2023, 33 200 naissances. Pour rappel, en 2019, c’était environ 53 000 naissances, en 2020, 43 000 puis 37 000 en 2021 et 32 000 en 2022, soit une chute de 40 % sur ces années-là. Si ce faible taux de naissances pourrait être vu comme une bonne nouvelle pour l’environnement par exemple, il constitue en réalité un énorme défi à venir sur le plan social et économique puisque la population est également vieillissante – les Hongkongais ont l’une des plus longues espérances de vie au monde – et l’écart entre population active et population dépendante (à la retraite, par exemple) se creuse.

Pourquoi les jeunes hongkongais ne veulent-ils plus d’enfant ?

Selon une enquête du planning familial de Hong Kong, un jeune sur deux à Hong Kong ne veut pas d’enfant. Plus précisément, seuls 51,1 % des femmes et 44,8 % des hommes disent vouloir des enfants. C’est une baisse de 10 % au cours de la dernière décennie. Ce sondage est réalisé, tous les cinq ans, auprès de 1 200 personnes âgées de 18 à 27 ans. Il révèle également que le nombre de familles avec un enfant a dépassé celles avec deux enfants.

Les raisons principales évoquées sont multiples. Le coût financier pour élever un enfant est jugé trop élevé : en 2022, une enquête de la Hang Seng Bank estimait qu’il fallait 6 millions de HKD pour élever un enfant jusqu’à ses 22 ans (fin des études supérieures). Le congé parental est quant à lui jugé trop court et inégalitaire, même s’il a un peu augmenté ses dernières années. Il est actuellement de 5 jours pour les pères contre 3 avant 2019 et de 14 semaines pour la mère contre 10 semaines avant 2020. Enfin, une raison souvent avancée est celle du manque d’offres pour la garde des enfants ou autrement dit la difficulté de conjuguer des standards élevés de carrière professionnelle et des attentes tout aussi élevées dans le domaine parental.

Comment relancer la natalité à Hong Kong ?

Face à cette situation qualifiée de crise démographique, le chef de l’exécutif de Hong Kong, John Lee, avait lancé en octobre 2023 une prime de 20 000 HKD pour chaque nouveau-né dans le but de relancer la natalité. En mai 2024, plus de 16 000 demandes de cette nouvelle aide avaient déjà été approuvées. Il est vrai qu’une aide de 20 000 HKD pour accueillir un enfant à Hong Kong, c’est mieux que rien mais cela reste une somme trop faible pour convaincre des futurs parents hésitants. En comptant les frais d’hôpitaux (suivi de grossesse et accouchement) et les dépenses matérielles pour l’accueil du bébé, la somme est déjà un lointain souvenir. Sans parler du prix d’une pratique très répandue ici qui consiste à engager une pui yuet, une nounou spécialisée qui vient à domicile pendant 8h par jour, pendant le premier mois, pour aider la maman qui doit rester à l’intérieur le premier mois pour se reposer selon la coutume – pui yuet signifie littéralement « s’asseoir pour un mois ». Le coût est estimé à 28 000 HKD.

Pour augmenter le taux de natalité, le gouvernement hongkongais prévoit également d’augmenter le nombre de places dans les crèches et les centres périscolaires bien utiles pour les parents qui travaillent ainsi que de donner la priorité aux parents avec enfant dans l’accès aux logements. Par exemple, lors d’une demande pour un logement public – dont l’attente moyenne est d’environ 5 ans – les parents verront leur temps d’attente réduit d’une année. Enfin, l’une des demandes les plus courantes est celle des horaires de travail plus flexibles ainsi que des environnements de travail plus kids-friendly avec par exemple un système de garde disponible sur les lieux de travail directement.

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