Édition Hong Kong

Dominique Bouchet à Shanghai : « Favoriser les échanges franco-chinois »

Dans le cadre d’une conférence organisée par le U&Me Club à Shanghai, Dominique Bouchet a présenté à des entrepreneurs et étudiants chinois les atouts de la France. Amoureux de la culture chinoise depuis toujours, rencontre avec un militant des relations franco-chinoises.

dominique bouchetdominique bouchet
Écrit par Noémie Valery
Publié le 3 avril 2025, mis à jour le 4 avril 2025

Je travaille pour les relations franco-chinoises

Pouvez-vous vous présenter ?

J’ai d'abord commencé mon parcours dans le groupe PSA, qui s'appelle aujourd’hui Stellantis.  J'étais ingénieur dans la mise au point de machines-outils. Ensuite j'ai intégré le ministère de l’Éducation supérieure au sein de l'eÉcole nationale d'ingénieurs de Saint-Étienne, l'ENISE, où j’avais en charge les relations internationales Chine et Afrique. J’ai monté des partenariats avec des universités et des laboratoires de recherche. J’ai donc été plusieurs fois en Chine, notamment pour faire des échanges de partenariats entre les universités chinoises et les écoles de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

J’ai également fondé ma propre société, Opéya, qui signifie le trésor, le « PÉ », entre l’Europe, le « O », et l’Asie, le « Ya », si l’on se base sur la phonétique chinoise. Nous accompagnons les sociétés françaises qui se développent en Chine et inversement, on accueille des délégations chinoises qui investissent en France ou en Europe. On travaille aussi pour les étudiants chinois qui veulent venir étudier en France, en les aidant à monter les dossiers, à trouver un logement, pour toutes les formalités nécessaires.

Je suis fan de Qigong et de Tai-chi chuan

Comment se traduit votre intérêt pour la culture chinoise ?

Je m'intéresse à la Chine depuis de nombreuses années, environ une trentaine d'années. J'étudie un petit peu la philosophie chinoise, notamment le taoïsme. J’ai même suivi un cursus de médecine traditionnelle chinoise avec l'université de Chengdu pendant cinq ans. Parce qu'il y a une école à Lyon qui est rattachée à l'université de Chengdu de médecine traditionnelle chinoise. J’ai choisi de me spécialiser dans les exercices énergétiques comme le Qigong et le Tai-chi chuan.

Pouvez-vous nous parler de vos activités associatives en lien avec les relations franco-chinoises ?

J’ai créé l’association culturelle chinoise qui est à Saint-Galmier, où j'enseignais le tai-chi chuan. On y propose aussi des cours de mandarin et de cuisine chinoise, pour apprendre à cuisiner les jiaozi.

Je suis également vice-président des relations industrielles des jeunes ambassadeurs. C’est une association dans la région Auvergne-Rhône-Alpes qui accueille les étudiants étrangers qui viennent étudier dans la région. L’association fête ses 25 ans ce mois-ci. Le but, c'est d'accueillir dignement les étudiants étrangers qui viennent en université ou en école d'ingénieurs en Auvergne-Rhône-Alpes. Chaque étudiant a un parrain, un chef d'entreprise ou un président de l'université ou un directeur d'école. Ça fait 20 ans que je coache des étudiants, soit africains, soit chinois.

Nous parrainons des étudiants chinois en France

Après, au sein de l'association, il y a des étudiants de tous les pays, d’Angleterre, de Russie etc. Et donc, pendant un an, on les coache, on les emmène voir des spectacles, des matchs de foot. C'est une sorte de parrainage. Il y a aussi des visites industrielles. Et puis, souvent à Noël, nous organisons un repas multiculturel. Chacun amène sa spécialité et tous les plats sont partagés. C'est une association qui me tient vraiment à cœur ; certains étudiants sont devenus des amis.

Selon vous, quels sont les principaux atouts qu'on a en France pour les étudiants et entrepeneurs chinois ?

D’abord, je dirais qu’en France, il y a un enseignement supérieur de qualité. On a notamment une spécificité qu'il n'y a pas dans tous les pays, c'est les grandes écoles et les écoles d'ingénieurs. Il y a un enseignement de haute qualité et technique qui est mis en avant, notamment avec les centres de recherche.

Il y a aussi l'art de vivre à la française. Pour les étudiants étrangers, c’est une vraie chance de pouvoir étudier dans des villes comme Toulouse, Montpellier, Lyon, Aix-Marseille, Bordeaux, même Angers ou Annecy, et Paris aussi bien sûr. Toutes ces villes sont riches en activités et en patrimoine culturel pour les étudiants.

Pour les entreprises, il y a des atouts dans divers domaines, notamment dans les nouvelles technologies, avec le centre à Paris-Saclay qui se concentre sur l’intelligence artificielle, le développement durable, les cosmétiques, l’hôtellerie et bien sûr la gastronomie.

Nous avons amené Ninon voir les pandas à Chengdu 

Quel événement vous a le plus marqué lors de vos expériences bénévoles ?

On a travaillé sur l'accompagnement d'une petite fille française atteinte de la mucoviscidose, Ninon Vernay. Son rêve c'était d'aller voir les pandas à Chengdu. L’association qui s’occupait d’elle nous a contactés pour nous demander de l’aide, car ce n'est pas la porte à côté. D’autant plus qu’avec la maladie, il y a des précautions à prendre. On a accepté, car c'est un projet qui nous tenait à cœur. Finalement, on a réussi à amener Ninon à Chengdu pour voir les pandas, avec l’aide du Consulat général de France de Chengdu et le médecin du Consulat.

Toutes les télés chinoises du Sichuan ont couvert l'événement, c'était impressionnant. L'ambassadeur de Chine en France à l'époque, Lu Shaye, nous a aussi aidé pour tout ça. Et là, je retourne à Chengdu, car Ninon souhaite peut-être y retourner pour faire un stage au centre de recherche des pandas. Elle va également être marraine d'un bébé panda.

C’est vraiment ça qui me donne envie de continuer, parce que ça montre que les activités bénévoles peuvent vraiment réaliser de grandes choses.  

Quels sont vos futurs projets ?

Je suis en train de finaliser un projet d’école de cuisine gastronomique française au Puy-en-Velay, en Haute-Loire, réservée exclusivement aux étudiants chinois. Le cursus démarre en septembre et dure 6, 12 ou 18 mois. C’est un institut de formation que je créé avec un partenaire qui travaille déjà dans la gastronomie française. Puisqu'il y a une forte demande des étudiants chinois, on s’est dit qu’on allait créer ça ensemble.

Flash infos

    L'annuaire à Hong Kong