L’Histoire du Vietnam est marquée par de nombreuses dominations et guerres qui ont chacune amené leur lot de croyances et de religions. Parmi le taoïsme, le culte des ancêtres, le confucianisme et l’Islam, c’est le bouddhisme qui s’est démarqué pour devenir la religion nationale avec plus de 14 millions de fidèles et 18 500 établissements et cultes.
Définir le bouddhisme n’est pas chose facile. Pour certains, il s’agit d’une religion, pour d’autre d’une manière de vivre, d’un courant spirituel ou encore d’une philosophie. Fondé au VIe siècle av-JC par Siddhartha Gautama, dit le Bouddha, ce « mode de vie » enseigne la voie de l’illumination et la libération de la souffrance en se basant sur plusieurs concepts tels que « les quatre nobles vérités » et « le noble chemin octuple ». L’objectif : atteindre le nirvâna (NDLR extinction du désir humain entraînant la fin du cycle des réincarnations). Il se pratique à travers des rituels, de la méditation, l’étude des écritures, et pour certains par des prières.
Au Vietnam, il existe trois types de bouddhisme (Zen, Mahayana, Hibayanha) leur pratique diffère des autres pays d’Asie. Développée en symbiose avec le taoïsme et les religions autochtones, elle n'implique pas les mêmes institutions et privilégie le culte à la méditation.
Une religion omniprésente
Le bouddhisme a, même dans le Vietnam moderne, une grande influence sur la population. Au niveau politique, il influe sur de nombreuses lois et participe à des efforts de réformes sociales importantes. Également très présent dans l’art et la culture vietnamienne, on retrouve le bouddhisme dans de nombreux domaines tels que l’architecture (pagodes), la poésie, la littérature et la peinture. Les organisations bouddhistes s’engagent dans des activités de charité, notamment en participant à l’éducation, en fournissant des soins de santé et un soutien aux minorités.
Au quotidien, les croyances des Vietnamiens façonnent leur mode de vie. Ils prônent particulièrement des valeurs de non-violence, de compassion, de tolérance et de respect de l’autre. Le Vietnam étant un pays très démonstratif de sa religion, de nombreux signes bouddhistes sont visibles un peu partout dans le pays, particulièrement dans les grandes villes comme Ho Chi Minh (taxis, magasins, fresques, statues). Chaque jour, les pagodes comme celle de Xin Loi à Ho Chi Minh, accueillent des centaines de locaux venus se recueillir et déposer un encens. Plusieurs fêtes ont également lieu chaque année pour célébrer la religion : le quatrième jour du 15ᵉ mois lunaire est férié, car considéré comme l'anniversaire du Bouddha. Les Vietnamiens fêtent aussi le Nouvel An lunaire, le festival des fantômes ou encore la fête du lambana (la fête des ancêtres disparus).
Un peu d’histoire
Le bouddhisme est introduit au Vietnam au IIe siècle de notre ère par les échanges commerciaux avec l’Inde. Les marchands et les missionnaires indiens apportent dans le pays les premiers textes et enseignements. Son développement se poursuit ensuite, en particulier sous les dynasties de Ly (1009-1225) où le bouddhisme devient la religion nationale. À la même époque, plusieurs pagodes sont construites, parfois avec une architecture hors du commun. C’est le cas de Phap Van, Phat Tich et le Pilier unique à Hanoi.
Le bouddhisme atteint son apogée entre le VIIe et le XIVe siècle au Vietnam. Une fois les Chinois expulsés en 939, les confucéens sont temporairement exilés de la vie politique, ce qui permet au bouddhisme de recevoir un soutien officiel de celle-ci.
À la fin du XIe siècle, le bouddhisme est profondément ancré dans la culture vietnamienne et n’est plus considéré comme une religion importée. Il continue de se développer et de se renforcer aux quatre coins du pays.
Depuis 1948, malgré des périodes de déclin, les groupes bouddhistes vietnamiens se renforcent chaque jour et ont rejoint l'Organisation bouddhiste mondiale. Tout au long de l’histoire du pays, cette religion apparaît comme un moyen de résistance, mais aussi de ralliement.