Lepetitjournal.com vous fait découvrir cette semaine la Fondation d’Art Lebadang, un musée qui regroupe les œuvres de l’artiste vietnamien Lebadang. Parti en France en quête d’aventures, il se retrouve victime des travaux forcés de la Seconde Guerre mondiale. Mais il y découvre aussi la beauté du patrimoine français…
La ville de Hué est connue pour être la dernière capitale royale du Vietnam. C’est un passage incontournable pour les touristes qui souhaitent découvrir la richesse du patrimoine culturel du pays, notamment en visitant la citadelle impériale. Mais Hué est aussi la ville du musée de l’artiste vietnamien Lebadang.
Lebadang, du dessin à la sculpture, en passant par la gravure
Inaugurée en 2006 en présence de l’artiste, la Fondation d’Art Lebadang est située en face de la rivière des Parfums, et expose en permanence plus de 400 œuvres de l’artiste, reflétant plus de 70 ans de création. On y découvre plusieurs œuvres qui vont du dessin à la sculpture en passant par la gravure sur papier. Les travaux représentent souvent des formes de chevaux, des images florales, des villages vietnamiens (etc…) oscillant entre abstrait et représentation.
La signature ? un petit signe rectangulaire en couleur ou bien gravé, comme le sceau d’une estampe orientale.
Pendant ses années d’apprentissage à l’école des beaux-arts de Toulouse, Lebadang apprend à maîtriser les volumes. Il commence à créer des sculptures en pierre. Et à partir des années 1980, il change de matière en créant des statues en bois évidé et troué que l’on peut retrouver dans cette exposition. Il combine aussi plusieurs techniques de collage et superposition, et place ses œuvres entre le monde de la sculpture et du bas-relief.
L’artiste Lebadang, une traversée difficile
Lebadang, originaire du centre du Vietnam, grandit dans un petit village près de Quang Tri. Dès son adolescence, il ressent l'appel de quitter sa terre et décide de s'engager au service de la main-d’œuvre indigène (M.O.I.), un organisme rattaché au ministère du Travail français. Mais cette envie d’aventure se fait dans la douleur.
Après une traversée difficile selon le site du musée, Lebadang est parqué avec ses camarades “indochinois” à la nouvelle prison des Baumettes. La plupart doivent travailler de force dans des usines afin de remplacer les Français mobilisés. Il survit seul et sans ressources en France pendant la période de guerre.
Un jour, il réussit à s'enfuir et à rejoindre la zone libre, où il s'inscrit à l'école des beaux-arts de Toulouse et apprend la sculpture. Et, malgré, les épreuves endurées, il découvre enfin la France qu’il rêvait de connaître, c’est-à-dire le pays de la culture et des échanges. Reconnaissant sa contribution à la culture française, la République honore Lebadang en le nommant chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres en 1994. Il meurt à Paris en 2015.