Situé à une soixantaine de kilomètres d’Hanoï, se cache une région restée sauvage : le district de Ba Vì, enveloppé d’une nature luxuriante. Au cœur de ses montagnes, les fougères frissonnent, les branches craquent, et la brume dissimule en son sein les maux du passé. À 600 mètres d’altitude, au milieu de la forêt tropicale de la réserve naturelle, se dresse péniblement une église oubliée.
Situé à une soixantaine de kilomètres d’Hanoï, se cache une région restée sauvage : le district de Ba Vì, enveloppé d’une nature luxuriante. Au cœur de ses montagnes, les fougères frissonnent, les branches craquent, et la brume dissimule en son sein les maux du passé. À 600 mètres d’altitude, au milieu de la forêt tropicale de la réserve naturelle, se dresse péniblement une église oubliée.
Érigée par les Français dans les années 1940, seules quelques ruines témoignent encore de ce passé révolu. Il y a près d’un siècle, le site servait de station climatique aux colons. Avalé par Mère Nature, des arbres immenses surgissent aujourd’hui au milieu des anciennes bâtisses, tandis que la mousse ronge lentement la pierre.
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Poste militaire, villas de repos, sanatorium… l’ancien site était alors considéré à juste titre comme un havre de paix, idéal pour en faire un complexe de villégiature. Selon des documents d’archives révélés par notre journaliste Capucine Canonne, le massif de Ba Vì a été investi par les Français dès 1886.
Le gouverneur du Nord, Paul Bert, y percevait déjà un grand potentiel. Ce n’est qu’en 1914 que les premiers travaux d’aménagement commencent, alors que la montagne n’était accessible que par un simple sentier culminant à 400 mètres d’altitude. Il se dégage ici quelque chose de magique, de mystérieux, au cœur des ruines.
Hommage à Hồ Chí Minh
Situé à plus de 800 mètres d’altitude, au-dessus de l’ancien site colonial, se trouve un temple érigé en l’honneur du président Hồ Chí Minh. Construit à 1 296 mètres, au sommet du mont Vua, il faut affronter 12 kilomètres de route sinueuse et gravir plus de 1 000 marches pour enfin se tenir face à ce monument de recueillement.
Selon les récits historiques, le Président souhaitait que ses cendres soient dispersées en trois lieux symboliques du pays, dont le mont Ba Vì. En hommage à ce vœu, la construction du sanctuaire a débuté le 1er mars 1999 et s’est achevée à la fin du mois d’août de la même année.
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Bercé par le tintement des carillons, les offrandes semblent figées dans le temps. On se laisse envahir par le calme ambiant. Une impression de paradis s’installe, comme happé par la magie d’un film de Miyazaki, au-dessus des nuages, abandonné au cœur d’un site chargé d’histoire, de spiritualité et de légendes.
Montagnes gorgées de légendes ancestrales
Les routes menant au sommet s’élèvent au-dessus des nuages, offrant un voyage surréaliste. Là-haut, se dresse la Tháp Báo Thiên, une tour religieuse construite à proximité du temple de Hồ Chí Minh. Érigée en hommage à la paix, à la prospérité et à l’unité du pays, cette pagode bouddhique de 30 mètres de haut est ornée d’inscriptions sacrées vantant la souveraineté nationale, la paix mondiale, le bonheur, et la « révélation céleste ».
En contrebas de la montagne, faisant face à l’immense édifice, un autre temple dissimule une légende millénaire : le Đền Trung. Construit il y a plusieurs siècles, probablement à l’époque féodale, ce sanctuaire joue un rôle central dans le culte de Tản Viên Sơn Thánh, le dieu des montagnes et des forêts, l’une des quatre grandes divinités immortelles du panthéon vietnamien. Le temple a été érigé à son effigie, au cœur des montagnes et de la jungle, à l’endroit même où l’on croyait qu’il résidait réellement.
Ba Vì, encore à l’abri du surtourisme
À Ba Vì, l’histoire et la spiritualité s’entrelacent avec la nature luxuriante. Si l’on tend l’oreille, on peut entendre siffloter le barbu géant, un oiseau coloré vivant en haute altitude, l’un des 342 espèces animales recensées dans la réserve naturelle.
Contrairement à d'autres sites proches d’Hanoï, comme Ninh Bình, Ba Vì reste encore préservé du surtourisme. Créée en 1991 par le gouvernement vietnamien, la réserve naturelle s’étend sur un territoire vaste et propre, où prospèrent plus de 2 000 espèces végétales.
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Selon les derniers chiffres officiels, en 2023, un peu plus de 2,7 millions de visiteurs se sont rendus à Ba Vì, contre 6,5 millions à Ninh Bình. Il est encore temps pour vous de vous aventurer dans les paysages sauvages de Ba Vì, loin des files de touristes et des autocars bondés.
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