Édition internationale

La Francophonie citoyenne : un réseau vivant de Maisons et d’initiatives

De Lyon à Port-Vila, d’Ottawa à Yaoundé, les Maisons de la Francophonie témoignent d’une dynamique citoyenne en plein essor. Elles rappellent que la Francophonie ne se limite pas aux grandes déclarations internationales : elle se construit chaque jour dans les initiatives locales, au croisement des bénévoles, des associations et des institutions.

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De ce dialogue constant naît une dynamique vertueuse : les institutions apportent la légitimité et les moyens, les citoyens l’élan et l’innovation. Ensemble, elles façonnent une Francophonie plus vivante, plus proche et plus influente. Générée par IA

 

La première Maison de la Francophonie a vu le jour en France, à Lyon, en 2008, avec l’appui de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Elle a ouvert la voie à d’autres expériences, de Marseille à Ottawa, de Yaoundé à Port-Vila. Chacune d’elles reflète la singularité de son environnement : à Yaoundé, elle incarne l’énergie de la jeunesse camerounaise ; à Ottawa, elle abrite aujourd’hui le siège du Réseau international des Maisons de la Francophonie (RIMF).

 

La Maison de la Francophonie de Lyon, pionnière d’un réseau citoyen mondial

 

La plus récente, inaugurée à Port-Vila au Vanuatu, a bénéficié du concours de l’OIF et de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), preuve que la dynamique citoyenne trouve sa force lorsqu’elle s’appuie sur un cadre institutionnel. Car si chaque Maison naît d’un engagement local, elle s’inscrit aussi dans une architecture plus large où institutions et société civile avancent de concert.

 

Dernière née des Maisons des Francophonies, celle de Port-Vila

 

 

Les bâtisseurs d’un mouvement global

Derrière ce réseau se trouvent des personnalités qui ont su conjuguer vision et engagement. Christian Philip, Michel Robitaille, Eliane Nsom ou encore Marcel Morin, Jean-Pierre Chiaverini, Nicolas Leymonerie qui ont posé les bases du RIMF, rejoints par des partenaires comme Peggy Feehan aux États-Unis ou Sophie Montreuil en tant que directrice générale de l’Acfas à Montréal.

Ce travail collectif a permis de structurer un mouvement désormais reconnu sur plusieurs continents.

 

« La Francophonie ne doit pas se limiter à des relations intergouvernementales ou interinstitutionnelles. Il faut absolument inclure les citoyens dans cette vision, car ce sont eux qui, au quotidien, défendent et transmettent la langue », - Michel Robitaille


 

Un réseau qui dialogue avec la société civile

Le RIMF fédère aujourd’hui une soixantaine de Maisons. Il se présente comme un espace de circulation des idées et de coopération entre initiatives locales et grandes institutions. Son président-fondateur rappelle que « la Francophonie citoyenne complète la Francophonie institutionnelle, en donnant aux citoyens la possibilité d’agir directement ».

Dans le paysage francophone canadien, d’autres acteurs jouent également un rôle déterminant. La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), par exemple, défend la vitalité des francophonies hors Québec et témoigne de la richesse d’une mobilisation citoyenne à l’échelle d’un pays.

De leur côté, des chercheurs comme Benjamin Boutin mettent en avant l’importance d’une Francophonie des territoires, enracinée dans le quotidien des habitants et attentive à la diversité des contextes.

 

Une francophonie canadienne plurielle, ouverte et connectée


 

La complémentarité entre citoyen et institutionnel

La Francophonie citoyenne n’est pas en concurrence avec la Francophonie institutionnelle : elle la complète. Les institutions internationales, comme l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), donnent un cadre politique et diplomatique.

Les opérateurs qui l’accompagnent – l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), TV5Monde, l’Association internationale des maires francophones (AIMF) ou encore l’Université Senghor d’Alexandrie – traduisent ce cadre en programmes concrets, qu’il s’agisse d’éducation, de médias, de coopération municipale ou de formation.

Mais ce sont les citoyens, par exemple au sein des Maisons de la Francophonie (aussi, parfois, Maison de la Francité) qui en incarnent le quotidien et en assurent l’ancrage dans la vie de tous les jours.

 

 

« Les grandes résolutions ne prennent vie que si elles trouvent un ancrage dans la société civile » - Christian Philip, cofondateur du RIMF.

 

À l’inverse, l’action des Maisons bénéficie d’une reconnaissance et d’un rayonnement accrus lorsqu’elle s’appuie sur le soutien des États et des organismes francophones.

De ce dialogue constant naît une dynamique vertueuse : les institutions apportent la légitimité et les moyens, les citoyens l’élan et l’innovation. Ensemble, elles façonnent une Francophonie plus vivante, plus proche et plus influente.

 

 

Des outils de communication pour toute la Francophonie

Pour soutenir cette dynamique, le RIMF a mis en place une série d’outils de communication pensés non seulement pour les Maisons, mais pour l’ensemble de la Francophonie, qu’elle soit institutionnelle ou citoyenne. L’édition Francophonie de LePetitJournal.com, lancée cette année grâce à une alliance avec le groupe de presse du même nom, relaie les initiatives locales et offre une vitrine mondiale aux projets portés dans le réseau.

 

RIMF & Lepetitjournal.com édition Francophonie, un pont entre institutions & citoyens

 

Une application mobile, Réseau Francophonies, développée en partenariat avec Binome ai est déjà en phase de test. Elle sera proposée officiellement lors des prochaines Rencontres d’automne à toutes les entités francophones – qu’elles soient institutionnelles, universitaires, associatives ou citoyennes – qui souhaitent l’utiliser pour gérer leurs abonnés, leurs contenus et leurs échanges.

 

 

Enfin, une webradio francophone, projet très avancé, est appelée à devenir une véritable caisse de résonance des initiatives du terrain. Son lancement est prévu pour le premier trimestre 2026 et devrait constituer un espace inédit de diffusion et de partage à travers tout l’espace francophone.

Ces outils renforcent la visibilité des initiatives, favorisent la circulation des idées et créent un espace commun de dialogue. Ils rappellent que la Francophonie, qu’elle s’exprime dans les institutions ou dans la société civile, a besoin de supports concrets pour se relier, se comprendre et se projeter ensemble vers l’avenir.

 

 

Les Rencontres d’automne, un temps fort pour les cinq ans du Réseau

Les prochaines Rencontres d’automne du RIMF, prévues du 10 au 14 septembre 2025 à Montréal et Ottawa, auront une portée toute particulière : elles marqueront les cinq ans d’existence du Réseau international des Maisons de la Francophonie.

Si le RIMF est encore jeune, les Maisons qui le composent, elles, ont une histoire plus ancienne : la Maison de la Francophonie d’Ottawa fêtera bientôt ses 30 ans et celle de Marseille a déjà plus de quinze ans d’engagement. Cette diversité d’expériences donne toute sa richesse au réseau.

Ce rendez-vous, soutenu par la Ville de Montréal, vise à renforcer les liens entre Maisons et à définir un plan stratégique triennal pour la période 2026-2028. Au programme : des ateliers sur l’autonomie financière, la présentation de projets susceptibles d’être repris à l’international, mais aussi des rencontres institutionnelles, notamment avec le Groupe des Ambassadeurs francophones à Ottawa et les représentants de la société civile canadienne. À Montréal, une journée entière sera consacrée à la place de la Francophonie dans les Amériques et à la préparation du Sommet de la Francophonie 2026 au Cambodge.

 

 

Cet événement sera une occasion formidable de rassembler les acteurs et actrices des Francophonies 

 

Ces Rencontres seront aussi l’occasion de tester et de s’approprier les nouveaux outils mis en place par le RIMF. L’édition Francophonie du PetitJournal.com sera présentée comme plateforme commune de diffusion des initiatives. L’application Réseau Francophonies fera l’objet de formations pratiques pour préparer son déploiement. Quant à la future webradio, elle sera discutée collectivement afin d’en définir les modalités de lancement.

Ces outils ne sont pas réservés aux seules Maisons : ils sont conçus pour être partagés avec toutes les instances de la Francophonie, qu’elles soient institutionnelles, universitaires, associatives ou citoyennes. Autant de chantiers concrets qui renforcent l’idée d’une communication francophone ouverte, partagée et véritablement mondiale.

 

 

Un projet en mouvement constant

Au-delà des structures, c’est bien l’idée d’une Francophonie vivante et citoyenne qui se dessine. Dans les Amériques comme en Afrique, en Asie, en Europe ou dans le Pacifique, elle s’incarne dans des associations, des festivals, des actions éducatives ou des échanges culturels. Ces initiatives font de la langue commune un outil de lien social et de créativité partagée.

 

« Le RIMF porte une Francophonie de projets, plurielle et ouverte : bâtir de nouvelles initiatives, en accompagner d’autres et surtout les faire rayonner au-delà de leurs territoires. »

La question demeure : comment cette Francophonie de projets, portée à la fois par les citoyens et les institutions, pourra-t-elle contribuer à relever les grands défis globaux – de l’éducation aux migrations, en passant par la transition écologique ? La réponse se trouve sans doute dans la capacité collective des acteurs francophones, chacun à leur échelle, à continuer d’écrire ensemble l’avenir de cette communauté.

 

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