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Royaume-Uni: les ambulanciers à leur tour en grève face à un gouvernement inflexible

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Écrit par AFP
Publié le 20 décembre 2022, mis à jour le 22 décembre 2022

Au lendemain des infirmières, les ambulanciers britanniques s'apprêtent à se mettre en grève mercredi, rejoignant un mouvement social qui touche de multiples secteurs mais face auquel le gouvernement reste inflexible.

 

Dans un Royaume-Uni qui ploie sous une inflation à plus de 10%, de nombreux secteurs - salariés des chemins de fer, de la logistique, ambulanciers, agents de la police aux frontières, des aéroports, etc - ont décidé de débrayer en cette fin d'année, et pour beaucoup aussi début janvier.

Mercredi, c'est au tour de milliers d'ambulanciers de rejoindre le mouvement pour réclamer des augmentations de salaires. Une grève qui inquiète fortement pour les répercussions qu'elle pourrait avoir dans les hôpitaux. Environ 750 militaires ont été mobilisés pour remplacer des ambulanciers grévistes.

"Beaucoup de dirigeants du NHS (le système public de santé, ndlr) nous signalent qu'ils ne peuvent pas garantir la sécurité des patients demain", a alerté Matthew Taylor, le directeur de la NHS Confederation qui représente les hôpitaux en Angleterre. "Il est clair que nous sommes entrés en territoire dangereux", a-t-il écrit dans une lettre au Premier ministre Rishi Sunak.

Le secrétaire d'Etat à la Santé Will Quince a appelé sur la BBC les Britanniques à éviter jeudi les "activités risquées", avant de détailler: un jogging sur une route verglacée, un sport de contact, ou même une promenade en voiture "inutile".

Un responsable du NHS a appelé à prendre des "mesures raisonnables", parmi lesquelles "boire de manière responsable".

Matthew Taylor a exhorté le Premier ministre à mettre rapidement un terme au conflit entre le gouvernement et les syndicats, en lui demandant d'accepter de "négocier" sur les salaires. Mais le gouvernement campe sur ses positions.

 

- Réunion "inutile" -

"Je reconnais que c'est difficile. C'est difficile pour tout le monde, parce que l'inflation est là où elle est", a déclaré mardi après-midi Rishi Sunak devant les chefs des commissions parlementaires à Westminster.

"La meilleure façon (...) d'aider tout le monde dans le pays est que nous nous ressaisissions et réduisions l'inflation aussi vite que possible", a-t-il redit.

Le ministre de la Santé Steve Barclay a rencontré les syndicats mardi, mais sans avancer sur une solution. "Il est décevant que certains syndicats poursuivent leur action de grève", a-t-il tweeté après ce rendez-vous. Les demandes des syndicats sont, selon lui, "inabordables".

Onay Kasab, un responsable du syndicat Unite, a jugé cette réunion "totalement inutile" en raison du "refus" du ministre de discuter des salaires. "Comment espère-t-il faire bouger les choses et résoudre le conflit sans discuter de la question clef ?", a-t-il interrogé.

afp

Mardi, les infirmières étaient à nouveau mobilisées, après un premier débrayage jeudi dernier. Elles veulent une augmentation substantielle, après des années à se serrer la ceinture dans un système public de santé chroniquement sous-financé.

Les infirmières, en grève pour la première fois depuis que leur syndicat existe, soit plus de cent ans, sont devenues un symbole de la crise du coût de la vie.

Mardi soir, leur syndicat a donné deux jours au gouvernement pour trouver un accord sur les salaires. Sinon, il y aura de nouvelles grèves après Noël.

"Il nous reste deux jours pour nous réunir et commencer à renverser la situation d'ici Noël. D'ici vendredi, nous annoncerons les dates et les hôpitaux pour une grève le mois prochain", a dit Pat Cullen, la secrétaire générale du Royal College of Nursing.

Environ 10.000 infirmières et infirmiers ont débrayé mardi.

 

- Soutien de la population -

"Ce n'est pas que le salaire, ce sont les conditions de travail", "les soins aux patients", a déclaré à l'AFP Emily, infirmière à Liverpool (nord), qui souligne le grand nombre d'infirmières qui quittent la profession.

Depuis trente ans dans le métier, sa collègue Pauline fait valoir qu'auparavant, pour pouvoir "se faire plaisir" avec un salaire d'infirmière, "on travaillait les jours fériés et en heures supplémentaires". A présent, c'est simplement pour "boucler les fins de mois" qu'il faut le faire.

Si des Britanniques critiquent certains de ces mouvements qui bousculent parfois leurs projets pour Noël, les infirmières jouissent d'un fort soutien dans la population. Car elles ont été en première ligne pendant la pandémie de Covid-19 et subissent une crise qui touche depuis des années le très respecté système public et gratuit de santé.

Selon un sondage YouGov publié mardi, deux tiers des Britanniques soutiennent les grèves des infirmières, 63% celle des ambulanciers. Ils sont 43% à soutenir celles du rail.

 

 

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