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Qui est Arthur Féry, jeune espoir du tennis franco-britannique en pleine ascension ?

Classé 270e mondial en fin d’année 2023, le tennisman franco-britannique Arthur Féry - qui a choisi de jouer sous les couleurs du Royaume-Uni - débute sa nouvelle année tennistique avec de nombreux objectifs en tête : “2024 sera ma première année passée entièrement sur le circuit, mais je suis très motivé et je verrai où mes capacités me mènent”.

Arthur Fery capture d'écran twitter @wimbledonArthur Fery capture d'écran twitter @wimbledon
Arthur Féry à Wimbledon, 2023 / Capture d’écran X (twitter.com) @wimbledon
Écrit par Yoni Binh
Publié le 22 janvier 2024, mis à jour le 23 janvier 2024

Arthur Féry est né en 2002 à Sèvres, en France. Tennisman au parcours prometteur issu d’une famille sportive, il a choisi de représenter le Royaume-Uni sur le circuit international. Installé avec ses proches à Londres, il établit ses racines à Wimbledon, quartier emblématique qui accueille chaque année le tournoi du même nom. En 2023, Arthur Féry attire l'attention du public lorsqu'il affronte avec audace Daniil Medvedev au premier tour de Wimbledon. Le jeune espoir du tennis britannique nous parle de son parcours et se confie sur ses aspirations.

 

Je n'aurais pas pu prédire que j'allais devenir joueur professionnel.

 

À seulement 21 ans, vous êtes aujourd’hui 270e au classement ATP. Vous jouez au tennis depuis votre plus jeune âge. Ce sport a-t-il toujours été une vocation ?  

Arthur Féry : Je dirais oui et non. Quand j'étais plus jeune, je faisais pleins de sports. Je jouais au football, au basketball, et je faisais un peu de tennis. Mes parents jouaient aussi au tennis. Ma mère était joueuse professionnelle, et il y avait un club de tennis juste à côté de notre maison à Londres, ce qui a facilité la tâche. Là-bas, j'avais une bonne coach qui m'a pris sous son aile quand j'étais très jeune. J'avais les bonnes dispositions pour commencer le tennis, mais je n'aurais pas pu prédire que j'allais devenir joueur professionnel ! 

 

Cela s'est construit de fil en aiguille, en voyant vos résultats ? 

J'étais encore à l'école jusqu'à mes seize ans, donc je ne pouvais pas jouer autant, même avec des horaires aménagés. À seize ans, j'ai décidé de faire mes deux dernières années de lycée en ligne, pour pouvoir voyager et faire des tournois juniors. À partir de ce moment, j'ai commencé à bien progresser, je faisais plus d'entraînements et en général, je passais beaucoup plus d'heures sur le terrain. Puis cela a continué. Avec mon coach, nous travaillons dur, et au fil des années, tout s'est mis en place pour me lancer dans une carrière professionnelle. 

 

Les joueurs britanniques ont accès à des cours d’une grande qualité et à d’excellents entraîneurs.

 

Vos deux parents sont français, mais vous avez grandi au Royaume-Uni. Pourquoi avez-vous choisi de jouer sous les couleurs de la Grande-Bretagne ? 

Effectivement, mes deux parents sont français, mais je ne passe pas beaucoup de temps en France. J'habite à Londres, j'y ai fait toutes mes études et j'aime ce pays. Je me sens de plus en plus britannique. Pour l'instant, je n'ai pas vraiment de raison de changer de nationalité sportive. Mes parents habitent toujours au Royaume-Uni, le centre d'entraînement national est à quinze minutes de chez moi, avec toutes les infrastructures dont j'ai besoin pour progresser. Les joueurs britanniques ont accès à des cours d’une grande qualité et à d’excellents entraîneurs. La fédération m'est aussi d'un grand soutien. Tout est génial à Londres, et j'adore ma vie là-bas.

Votre parcours n’est pas uniquement franco-britannique. En 2020, vous avez rejoint l’équipe de tennis de l’université Stanford, aux Etats-Unis. Qu’est-ce que cette opportunité vous a apporté ? 

À 18 ans, je voulais continuer mes études et ne pas tout abandonner pour le tennis, donc j'ai intégré cette université. Les États-Unis sont réputés pour leurs universités, qui ont un très bon niveau académique et tennistique. J'ai donc essayé de choisir une école qui avait le meilleur des deux, et Stanford était la meilleure. J'ai passé trois ans là-bas. Au lieu de me lancer directement sur le circuit à 18 ans, ce qui est assez dur et requiert beaucoup de maturité, j'ai continué à apprendre, en ayant en même temps la possibilité de m'entraîner et de jouer beaucoup de matchs.

 

 

Vous avez précédemment déclaré qu’une de vos plus grandes inspirations était Andre Agassi. Y-a-t-il des sportifs français que vous admirez ?  

J'apprécie beaucoup le style de jeu d'Andre Agassi. Je me retrouve un peu dans son jeu, en prenant la balle tôt et en montant au filet. Mais bien sûr, j'adorais regarder les matchs de Jo-Wilfried Tsonga et de Gaël Monfils, qui étaient les meilleurs Français quand j'étais plus jeune. Les footballeurs français d'aujourd'hui, comme Griezmann et Mbappé, sont aussi des sportifs que j'admire. Je suis toujours attaché à la France, et j'adore y passer du temps !

 

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Y a-t-il beaucoup d'échanges et d'interactions entre les équipes nationales britannique et française ?

Nous nous croisons tout le temps dans les tournois ! Après, cela dépend du classement de chacun. En ce moment, je joue surtout les tournois Challenger, donc je connais très bien les jeunes joueurs français, puisque je faisais les juniors avec eux : Harold Mayot, Arthur Cazaux, Terence Atmane, Titouan Droguet, Kyrian Jacquet, Lilian Marmousez... En ce moment, je fais les mêmes tournois qu'eux, et j'espère que nous réussirons tous à nous faire une place sur le circuit ATP. 

 

Jouer sur un grand court contre l'un des meilleurs joueurs du monde est une expérience incroyable que je n'oublierai jamais.

Cet été, vous avez bénéficié d’une "wild card" qui vous a permis de participer au 1er tour du tournoi de Wimbledon et d’y affronter Daniil Medvedev (no.3 mondial). Qu’est-ce que vous avez ressenti à ce moment ? 

J'ai ressenti beaucoup de fierté. Quand j'étais plus jeune, je rêvais de jouer un Grand Chelem, mais cela paraissait trop loin pour vraiment y penser. Une fois que ce jour est arrivé, je me suis rendu compte que ce qui se passait était magnifique. J'étais très heureux, et le tournoi est à côté de chez moi, donc tous mes proches sont venus me voir. C'était vraiment spécial. Jouer sur un grand court contre l'un des meilleurs joueurs du monde est une expérience incroyable que je n'oublierai jamais.

En 2023, vous avez participé à votre première finale dans un tournoi Challenger. C’est une grande étape dans votre carrière. Quels sont vos objectifs pour 2024 ?

J'ai joué ma première finale à Mouilleron le Captif, en octobre. En général, 2023 a été une bonne année pour moi. Je l'ai commencée aux Etats-Unis, de janvier à mai. Puis, j'ai joué tout l'été sur gazon, ce que j'ai vraiment apprécié. J'ai eu la chance de participer aux tournois du circuit principal : le Queens, Eastbourne et Wimbledon. En juillet 2023, j'étais classé dans le Top 400, et j'ai fini l'année 270ème en jouant bien en Challenger et en battant des bons joueurs, donc j'ai bon espoir pour 2024.

 

 

Pour 2024, vous visez donc encore plus de progrès ? 

Oui, le progrès est central. À court-terme, j'aimerais aussi jouer les trois tournois du Grand Chelem qu'il reste (Roland Garros, Wimbledon et l'US Open, ndlr). Pour jouer les qualifications de Roland Garros, il faudrait que je sois placé autour de la 220e place mondiale. Pour le reste, si je ne suis pas blessé, je jouerai sans doute toute la saison sur gazon, qui est une surface sur laquelle j'ai la capacité de bien jouer. 2024 sera ma première année passée entièrement sur le circuit, mais je suis très motivé et je verrai où mes capacités me mèneront ! 

 

yoni binh
Publié le 22 janvier 2024, mis à jour le 23 janvier 2024

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