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Un monde sans paludisme dès 2024 : réalité ou utopie ?

L’OMS a certifié que le Cap-Vert était exempt de paludisme le 12 janvier 2024. Une avancée historique dans la lutte contre cette maladie dans laquelle le partenariat entre l’OMS et RBM (Roll Back Malaria) - la plus grande plateforme mondiale de coordination des actions pour lutter contre le paludisme - a joué un rôle majeur. Son objectif ? En finir une bonne fois pour toutes avec cette maladie.

Le Cap-Vert exempt de paludisme Le Cap-Vert exempt de paludisme
Écrit par Paul Le Quément
Publié le 25 avril 2024, mis à jour le 26 avril 2024

Le 25 avril 2024 est la journée mondiale du paludisme, une maladie infectieuse potentiellement mortelle qui a touché pas moins de 249 millions de personnes dans le monde en 2022, dont 608.000 décès. Un constat alarmant quand on sait que cette maladie peut être guérie ou évitée notamment avec des vaccins. Mais l'éradication du paludisme progresse grâce au partenariat entre RBM (la plus grande plateforme mondiale de coordination des actions pour lutter contre le paludisme) et l’OMS. Le Cap-Vert est devenu l’un des premiers pays africains à être exempt du paludisme, après l’Algérie et l'île Maurice.

Cette prouesse représente l’un des derniers accomplissements en date de ce partenariat. “L'annonce de l'éradication du paludisme au Cap-Vert témoigne du dévouement et de la persévérance de sa population et de ses systèmes de santé, et démontre qu'avec une planification stratégique, des investissements soutenus, l'engagement des communautés et la mise en œuvre à grande échelle de mesures préventives, l'éradication du paludisme est à portée de main. “ explique Michael Charles Adekunle, directeur général du partenariat “RBM pour en finir avec le paludisme”, interrogé par lepetitjournal.com.

 

 

Travailler pour éliminer la maladie dans 35 pays

 

RBM, le fer de lance pour mettre fin au paludisme

Malgré cette avancée, la lutte contre le paludisme est loin d'être terminée. Pour arriver à ses fins, l’OMS a fixé des objectifs chiffrés : “Nous travaillons avec l'OMS pour réduire l'incidence du paludisme et les taux de mortalité d'au moins 90 % entre 2016 et 2030 et éliminer la maladie dans 35 pays.” raconte Michael Charles Adekunle.

De telles ambitions doivent être suivies par des moyens financiers importants : “Les récents investissements dans la recherche et le développement ont permis de constituer le portefeuille d'interventions antipaludiques le plus solide depuis plus d'une décennie pour faire face aux menaces émergentes et transformer la lutte contre le paludisme, qu'il s'agisse de nouvelles moustiquaires, de vaccins et de médicaments ou d'approches potentiellement transformatrices telles que les technologies d'entraînement génétique.” détaille le directeur général du partenariat. Néanmoins, il faut encore pouvoir mettre en pratique à une plus grande échelle toutes ces innovations : “Des investissements urgents des secteurs public et privé seront nécessaires. Les progrès pour les objectifs de 2025 sont en retard de plus de 50 %. [...] Le financement de la lutte reste un défi de taille. Sans une injection importante de fonds, nous ne serons pas en mesure de protéger nos acquis et d'éliminer le paludisme.” 

 

 

10,6 millions de vie sauvées, l’espoir d’un avenir sans paludisme

La tâche d’éradiquer le paludisme s’annonce compliquée mais pas impossible. Des signaux positifs comme la disparition du paludisme au Cap-Vert permettent d’imaginer un futur sans cette maladie. Plus récemment, le Cameroun à lancé la première campagne de vaccination à grande échelle au monde contre le paludisme. L’OMS a d’ailleurs validé et recommandé deux vaccins antipaludiques, une première dans l’histoire de la lutte contre le paludisme. 

 

 

L'objectif est de réduire d’au moins 90 % les taux de mortalités de la maladie d’ici 2030

 

 

Le combat du partenariat RBM continue : “Depuis sa création en 1998, le partenariat RBM a joué un rôle essentiel dans les efforts mondiaux qui ont permis de réduire de moitié le nombre de décès dus au paludisme et de sauver 10,6 millions de vies. Ce partenariat s'est maintenant engagé à consolider ces avancées significatives et à mettre un terme définitif au paludisme.” explique Michael Charles Adekunle. 

Selon le rapport mondial sur le paludisme, environ 549 millions de cas et 2.82 millions de décès ont été évités de 2020 à 2022. Le continent africain est la région du monde la plus touchée par cette maladie. Selon le dernier rapport mondial sur le paludisme, 94 % des cas et 95 % des décès causés par celui-ci sont attribués aux pays africains, membres de l’OMS. L'éradication du paludisme de notre planète est encore loin d'être actée, mais des initiatives comme celle de RBM et des innovations médicales permettent de rêver d’un monde sans paludisme avec comme objectif de réduire d’au moins 90 % les taux de mortalités de la maladie d’ici 2030.