lepetitjournal.com a soufflé ses 20 bougies en janvier 2021. En deux décennies, l’expatriation n’a pourtant plus le même visage. Un rapport de la direction générale du trésor public souligne cette évolution qui tend vers une expatriation de plus en plus démocratisée.
La direction générale du trésor public, en association avec l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), vient de publier une étude intitulée : « De la France vers le monde : que révèle l'augmentation de l'émigration française ? ». Ce rapport analyse les mouvements migratoires de la population française en direction des pays étrangers depuis le début des années 2000. Alors qu’un rapport récent du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères révèle une baisse du nombre d’inscrits sur le Registre en 2020, l’évolution du nombre des expatriés depuis 20 ans souligne une hausse des départs depuis la France mais moins importante que pour les autres pays de l’OCDE.
De plus en plus de Français expatriés
Selon les chiffres des Nations Unies, le nombre d’expatriés français a augmenté de 52% en 20 ans, et a presque doublé en 40 ans (+89%). D’après les chiffres de l’OCDE, 109.000 Français ont émigré vers les autres pays membres de l'OCDE en 2018. Cette année là, les Français sont partis principalement vers l’Europe. L’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne et la Belgique représentent chacun 10% des départs, suivis par le Canada et le Japon qui ont chacun cumulé 5% des départs. Si 85% des expatriés français partent vivre dans des pays de l’OCDE, les destinations qui ont le plus progressé entre 2000 et 2016 sont : Israël (+107%), l'Allemagne (+97%), le Royaume-Uni (+79%) et le Canada (+75%).
Bien qu’en augmentation constante, le taux d’émigration des Français est cependant beaucoup moins important que celui des autres pays de l’OCDE (voir graphique ci-dessous).
Des expatriés actifs et qualifiés
Le rapport du Trésor public en révèle également davantage sur le profil de ces Français qui émigrent. Il semblerait que le niveau d’études apporte davantage d’opportunités pour partir vivre à l’étranger. Ainsi 6% des personnes nées en France et diplômées du supérieur résidaient en 2015-2016 dans un autre pays de l'OCDE, contre 2 % pour les personnes les moins éduquées.
Il semblerait également que les raisons professionnelles soient le premier facteur décisionnaire pour l’expatriation puisque presque trois-quarts des expatriés français font partie de la population active (25 à 64 ans). Les 15-24 ans sont, quand à eux, sous-représentés. Ils forment 10% de la population émigrée (contre 15% de la population française globale). De même pour les seniors (plus de 65 ans) qui sont 17% parmi les expatriés, contre 23% dans la population française.