Télétravail, conditions de vie, retour en France… qu’en pensent les expatriés ?

Télétravail, qualité de vie, enjeux écologiques ou encore le retour d’expatriation… Quels sont les avantages et inconvénients de l’expatriation ? Est-ce une expérience satisfaisante pour la majorité ? Pour y répondre, Expat Communication a publié un baromètre traitant plusieurs de ces thématiques. Décryptage. 

 

Replaçons nous en janvier 2022, il y a tout juste un an. À cette date, la pandémie Covid n’est pas un lointain souvenir. Les restrictions rythment encore le quotidien de presque tous les pays. Un an plus tard, en janvier 2023 - date de parution de la synthèse annuelle du baromètre Expat Communication - cette configuration semble lointaine pour certaines mais toujours d’actualité pour d'autres.

 

L’évolution de l’expatriation a suivi tout au long de l’année 2022 des rebondissements. Elle a nécessité des ajustements de la part des entreprises, des collaborateurs et des familles expatriées. La question “Pourquoi s’expatrier en 2022 ?” se pose. 

 

Cinq enquêtes ont été réalisées. Les 14.220 réponses obtenues viennent directement du terrain, soit de 141 pays. Elles sont ainsi une source pour mieux comprendre l’impact de la mobilité internationale, sur la vie et la carrière.

 

 

 

Les limites du télétravail en expatriation

Le distanciel n’est pas le rythme de travail le plus répandu chez les expatriés en 2022. Bien au contraire. Le travail hybride est plus fréquent (42%). Ce dernier se caractérisant par un mix entre le télétravail et le présentiel dans le pays d’expatriation. 35 % travaillent de leurs côtés en présentiel. Et seulement 20% des expatriés interrogés sont entièrement en télétravail. Un.e expatrié.e ajoute : “L’idée de l’expatriation est aussi de rencontrer des gens, d’être à leur contact, découvrir leur culture, leur façon de vivre, de travailler. Cela est impossible en distanciel.”

 

Ce baromètre nous rappelle également que les expatriés partent d’abord pour une aventure humaine et familiale (39%), ainsi que pour une meilleure qualité de vie (28%). La progression de carrière (21%) et l’expérience professionnelle interculturelle (19%) se placent ainsi à la 3e et 4e marche du podium. Un.e autre expatrié.e confie : “Une expatriation ce n’est pas qu’un travail, c’est aussi tout une culture/vie à découvrir.”

 

Les conditions de vie en expatriation

Si aucun pays ne ressemble à un autre, tant par sa culture que par son environnement, le baromètre a malgré tout voulu évaluer la qualité de vie des expatriés. Ainsi, les interrogés ont dû noter, sur une échelle de 1 à 100, le niveau de satisfaction dans le pays d’accueil. Et la moyenne de 64 a été attribuée. Plusieurs thèmes ont été étudiés, tels que l’intégration dans le pays d’accueil, l’alimentation, les conditions de logement, les accès aux soins…etc

 

Les hauts de l’expatriation sont principalement liés à la qualité de vie (82%), les conditions de logement (81%), ou encore le climat et l’intégration, tous deux à 73%. Les bas seraient quant à eux liés au coût de la vie (30%), à l’accès aux soins (27%) ou encore à l’administration (28%).

 

Côté psychologique, les enfants seraient ceux qui vivent le mieux l’expatriation. 86% des enfants disent être contents de cette expérience. Cette satisfaction s’explique en partie par leur capacité d’adaptation. Les inconvénients, de leurs côtés, peuvent être le manque de contact avec une famille éloignée, ou encore la difficulté de se faire des amis sur le long terme. 

 

 

Expatriation : les enjeux écologiques 

Les enjeux écologiques ont aussi été l’une des thématiques abordées auprès des expatriés. Les leviers d’actions mis en place sont variés et simples. 70% consomment localement, 42% ont réduit les aller-retours avec le pays d’origine ou encore 41% évitent les livraisons. 

 

Mais avoir une conscience écologique ne suffit pas toujours. Certain.es témoignent : “Impossible de choisir son fournisseur d’énergie et absence de transport en commun”, “Là où je vis, peu des possibilités s’offrent à moi : covoiturage inexistant, mauvais transports en commun” ou encore “Il n’y a pas de tri des poubelles à l’échelle nationale dans mon pays d’expatriation”. 

 

Un.e expatrié.e ajoute : “Seules les décisions des gouvernants peuvent avoir un impact”. 

 

Le retour d’expatriation, une étape difficile

L’enquête a également souhaité analyser le retour d’expatriation en interrogeant des expatriés déjà rentrés dans leur pays d’origine. Contrairement à l’arrivée, la principale raison de retour est professionnelle (34%), contre 30% pour des motifs familiaux, 22% pour la qualité de vie et 13% pour des raisons personnelles. Ce retour s’accompagne de plusieurs difficultés comme celui de retrouver un emploi, le sentiment de solitude ou l’impression que cette expérience d’expatriation n’est pas valorisée. Au total, 70% des expatrié.es interrogés ressentent le retour comme une étape difficile. Certains expats’ témoignent : “Il est plus compliqué de rentrer que de partir” ou encore “préparez votre retour comme une nouvelle expatriation”. 

 

Malgré des inconvénients soulevés dans cette enquête, 97% des expatriés recommandent l’expérience. “L’expatriation est aujourd’hui une expérience de vie, avant d’être un enjeu professionnel” conclut Expat Communication.