Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

EXPATS PARENTS - Dialogue entre deux mamans expats

mamans expatriées Expat Parentsmamans expatriées Expat Parents
Écrit par EXPATS PARENTS : Le site de l'expatriation en famille
Publié le 18 septembre 2018, mis à jour le 18 juin 2019

Quand une maman expatriée rencontre une autre maman expatriée, qu’est-ce qu’elles se racontent ? Des histoires de mamans expatriées ! Émilie et Nancy sont deux expatriées qui ne se sont jamais rencontrées. C'est grâce au groupe Facebook Expats Parents - Partage d'expériences entre parents francophones expatriés qu'elles ont commencé à échanger. L’une vit en Angleterre, l’autre à Washington. L’une débute dans l’aventure de l’expatriation, l’autre ne compte plus les déménagements. Morceaux choisis.

 

Retrouvez l’intégralité de ce dialogue sur le site Expats Parents.

 

Émilie : C’est ma première expatriation, j’ignore complètement si elle sera la seule, si même j’aurai envie de repartir… Car avec cette première expatriation surgissent surtout des montagnes de questions. Je découvre les problématiques liées au départ volontaire, à l’éloignement d’avec ses proches et sa culture. Je découvre que s’expatrier n’est ni un sacerdoce, ni une sinécure. Je suis partie par hasard, cette expatriation n’avait pas été planifiée, je ne me savais pas voyageuse avant de fermer mes cartons… Sans doute que le hasard de mon expatriation m’empêche de me projeter dans d’autres aventures…
 

Nancy : (…) Comme tu le mentionnes, l'expatriation n’est pas toujours facile, derrière toutes les richesses de cette vie, au quotidien il y a de nombreux défis que tu connais très bien : l’éloignement avec les proches, les phases d’incertitudes et de questionnements, la culpabilité d’être si loin de nos parents vieillissants et d’imposer de gros changements à nos enfants. Il est vrai que tout était plus facile sans enfant. Ces choix n’appartenaient qu’à moi. Comme pour beaucoup d'expatriés, mes plus gros questionnements tournent autour de la question d’un retour ou non. Ce que j’ai appris tout au long de ces années, c’est que nous ne savons pas ce que la vie nous réserve ! La vie nous pousse à faire des choix, à écrire de nouveaux chapitres et à en refermer certains. Au fond, ma plus grande leçon, c’est que quelle que soit la situation, nous avons toujours du positif à en retirer… et surtout le choix de l'accepter et d’avancer. (…)
 

Émilie : La vie nous pousse à faire des choix, c’est bien vrai ! Mais ces choix ne nous appartiennent plus tant puisque nous sommes parents. La vie nous pousse, tout simplement, et cette expatriation inattendue a surtout confirmé cette certitude que j’avais déjà : il n’y a pas de chemin tracé. Seulement on ne voyage pas seul, et si parfois on se verrait bien faire ses bagages et partir ailleurs, plus loin, ou même rentrer en France, parce qu’on en a envie, parce qu’on en a besoin… eh bien on ne le peut plus. Car en plus de nos bagages, on tient la main de nos enfants qui comptent sur nous pour les guider, les retenir de tomber… S’ils savaient… On fait de plus grands pas qu’eux c’est certain, mais chacun de nos pas devient plus lourd de sens. Et si les choix s’imposent et se multiplient, l’expatriation ne les rend pas plus évidents. Je découvre avec cette première expatriation le paradoxe de l’expérience ailleurs. Indubitablement, changer de pays ne fait pas de nous une nouvelle personne. On change parce qu’on fait l’effort de s’adapter à un nouvel environnement. C’est cet effort qui nous change. Mais tout à la fois, on devient ou redevient SOI. Voilà donc le paradoxe : on change, et on se retrouve en même temps. (…) Cependant, l’expérience est double : il y a le côté pile, et le côté face. Pile, on se sent libre. Face, on déploie une énergie folle pour rendre l’expérience viable. Et on ne voudrait pas s’épuiser. Parce que les enfants comptent sur nous : on vit au présent tous ensemble, mais c’est à nous, parents, de bâtir leur avenir.


Nancy : Je te rejoins quand tu dis que s’expatrier n’est pas la même chose avec ou sans enfant, que de nombreux questionnements supplémentaires font surface quand ce choix ne nous concerne pas exclusivement et qu’il s’impose à nos enfants. Je ne suis pas experte en la matière, mes enfants n’ont vécu que deux expatriations et sont encore jeunes. Toutefois, si au début tout cela m’inquiétait énormément, aujourd’hui j’essaie de bien plus relativiser… parce que tout est question de perspective. Qu’est-ce qui me garantit que mes enfants seraient plus épanouis si nous avions choisi une vie plus stable avec moins de changements ? Est-ce que ce n’est pas non plus imposer un choix que celui de rester toujours au même endroit ? Il est vrai que changer tous les trois ans de pays, d’école, d’amis c’est leur demander énormément de flexibilité et les mettre face à des défis importants ! Il est vrai aussi que je ne suis pas du tout d’accord avec cet adage qui dit « Les enfants de toute façon s’adaptent facilement… » : oui, ils s’adaptent, comme nous tous, mais cela n’enlève en rien le fait que ces changements sont difficiles et que ce n’est pas aussi simple que nous voulons bien le laisser croire. Ce qui marche pour moi, c’est de me dire qu’à chaque défi, mes enfants musclent un peu plus leur capacité de résilience et que ce qui compte le plus, c’est d’être des parents présents, à l’écoute et stables. C’est probablement la clé.

>> Poursuivez la lecture de ce dialogue sur le site Expat Parents

Pour la première fois,  le colloque  « Enfance et expatriation » réunira le 28 septembre au Palais du Luxembourg une vingtaine d’intervenants aussi bien institutionnels qu’associatifs et politiques. Catherine Martel, psychologue et fondatrice du site Expats Parents, participera à la table ronde "Expatriation, interculturalité et bilinguisme". Ce colloque est ouvert à tous mais l'inscription préalable est requise : colloque(at)adfe.org 

Pensez aussi à découvrir nos autres éditions

© lepetitjournal.com 2024