Le photographe Manuel Álvarez Bravo exposé à la Galerie Carole Lambert

Près de vingt-cinq ans après la disparition du photographe mexicain, ses quarante œuvres, jamais présentées jusqu’ici, dévoilent une facette méconnue du travail de Manuel Álvarez Bravo. Réalisés de sa propre main dans son laboratoire, les tirages se distinguent par leur authenticité et leur statut d’originaux, loin des reproductions posthumes souvent associées aux archives d’artistes. Restées longtemps dans l’ombre, ces images s’imposent aujourd’hui comme des pièces essentielles d’un corpus encore en mouvement.

Né à Mexico en 1902, Manuel Álvarez Bravo - considéré comme le plus grand photographe latino-américain du siècle dernier -  s’est formé en autodidacte, passant du pictorialisme aux avant-gardes modernes, influencé par le cubisme et l’abstraction. Son entrée dans la photographie documentaire remonte à 1930, lorsqu’il succède à Tina Modotti au sein de la revue Mexican Folkways, collaborant alors avec des figures majeures telles que Diego Rivera, José Clemente Orozco et David Alfaro Siqueiros. Acteur central de la renaissance artistique mexicaine, il allie innovation formelle et ancrage culturel. Entre 1943 et 1959, il travaille également pour le cinéma tout en poursuivant ses recherches personnelles. Avec plus de 150 expositions personnelles et 200 collectives à son actif, il s’impose comme une référence internationale dont l’œuvre, empreinte d’humanisme et de poésie, dépasse largement les frontières de son pays.