VIH et sida : ce que révèlent les chiffres 2025 sur les jeunes

Vingt ans après le pic de l’épidémie, le VIH continue de tuer. Si la mortalité a fortement reculé, passant de 2,1 millions de décès en 2004 à environ 630.000 en 2024, le virus reste loin d’être éradiqué. Et les données publiées en 2025 par Santé publique France, l’UNAIDS ou encore Sidaction montrent que les jeunes restent les plus vulnérables, qu’il s’agisse des nouvelles contaminations, de l’accès aux traitements préventifs ou de la connaissance du virus.

VIH ou sida : quelle différence ?
Le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) est une infection sexuellement transmissible (IST). Le VIH peut se transmettre par voie sexuelle et sanguine, mais également de la mère à l'enfant. Il affaiblit le système immunitaire, et en l’absence de traitement, est responsable du sida, le stade ultime de la maladie.

Plus de 41 % de jeunes testés positifs en 10 ans

Selon le nouveau bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France, publié mardi 25 novembre 2025, « entre 2014 et 2023, le nombre de découvertes de séropositivité VIH chez les jeunes (de 15 à 24 ans) a augmenté de 41 % ». Sur la même période, ce taux a reculé de 15 % chez les adultes de 25 à 49 ans. « L’augmentation des découvertes de séropositivité chez les jeunes concernait surtout des personnes nées en Afrique subsaharienne », précise l’étude.

8 % des jeunes HSH ont recours à un traitement préventif

Une autre enquête menée par l’épidémiologiste Zoé Chameau montre que les jeunes hommes français de moins de 21 ans ayant des relations homosexuelles (HSH) se protègent moins bien que leurs aînés des risques d’infection au VIH. Seuls 8 % d’entre eux recourent à la PrEP, un traitement préventif du VIH, contre 23 % de leurs aînés. Des disparités qui « reflètent à la fois un effet d’âge et des déterminants sociaux, identitaires et territoriaux complexes » et qui nécessitent de « réaffirmer des stratégies de prévention adaptées aux spécificités d’une génération qui grandit dans un contexte de renouvellement des outils et des normes en santé sexuelle », précise l’enquête.

4.000 nouvelles infections chaque semaine parmi les jeunes femmes

Les femmes, en particulier les jeunes filles, se retrouvent parmi les plus vulnérables face au VIH. En 2024, l’UNAIDS comptait 4.000 nouvelles infections par le VIH chaque semaine parmi les jeunes femmes et les filles âgées de 15 à 24 ans au niveau mondial, dont 3.300 en Afrique subsaharienne. Les femmes et les filles représentaient 45 % de toutes les nouvelles infections liées au VIH.

120.000 infections infantiles par transmission verticale

Selon le dernier rapport de l’ONUSIDA publié en 2025, le nombre annuel d’enfants infectés par transmission verticale a chuté à 120.000, soit une baisse de 62 % depuis 2010, atteignant son niveau le plus bas depuis les années 1980. Les programmes de prévention de la transmission mère-enfant ont ainsi permis d’éviter près de 4,4 millions d’infections chez les enfants entre 2000 et 2024.

« Avec toutes ces fausses croyances, les jeunes sont exposés à une plus grande prise de risque au début de leur vie sexuelle. » 

3 jeunes sur 4 se déclarent bien informés sur le VIH

Si trois jeunes sur quatre se déclarent bien informés sur le VIH, les idées reçues et fausses informations continuent de se répandre depuis 2015, selon une enquête menée par Sidaction auprès de jeunes français âgés de 15 à 24 ans. Parmi eux, 40 % pensent qu’il existe un vaccin pour empêcher la transmission du virus du sida, 39 % pensent que l’on guérit du sida, et 42 % pensent que le VIH peut se transmettre par un baiser. Des données alarmantes selon Florence Thune, directrice générale de Sidaction : « Ces chiffres traduisent un recul inquiétant des connaissances sur le VIH et ses modes de transmission. Avec toutes ces fausses croyances, les jeunes sont exposés à une plus grande prise de risque au début de leur vie sexuelle. »