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TROPHÉE ENSEIGNEMENT - Emmanuelle Assenza conjugue les cultures dans son école franco-danoise

Emmanuelle AssenzaEmmanuelle Assenza

 Le Trophée Enseignement des Français de l'étranger, parrainé par le CNED, revient à Emmanuelle Assenza, 41 ans. Expatriée au Danemark, cette administratrice d'une société d'informatique, mère de trois enfants, a été séduite par la pédagogie danoise, valorisant le bien-être de l'enfant. Au point de changer de vie et de fonder sa propre école franco-danoise, alliant les points forts des deux cultures

L'instinct maternel aura guidé ses projets. À la naissance de son premier enfant, Emmanuelle s'expatrie avec son mari danophone au Danemark, où les congés maternité sont plus longs. Sur place, Emmanuelle est conquise par l'approche danoise dematernité et l'enfance : "il règne une grande confiance et bienveillance entre les individus. La société danoise donne une importance particulière à la considération de l'enfant qui sera le citoyen démocratique de demain. Le « tryghed » est un sentiment -devenu un concept de société ici- de « profonde sécurité affective ». J'ai été séduite par les fondements de la pédagogie danoise axés sur les principes de l'estime de soi et de la polyvalence du développement  valorisant le bien-être social de l'enfant".


Déjà co-fondatrice avec son mari d'une société de conseil informatique, elle crée en 2008 une Fondation des familles francophones de Copenhague. Elle partage avec celles-ci son dilemme  au moment de scolariser son premier enfant : "faut-il l'envoyer à l'école française qui offre une culture de l'excellence ? Ou à l'école danoise pour l'intégrer au mieux dans son pays d'accueil, et qui, dans sa pédagogie, privilégie le bien être de l'enfant au détriment de l'ambition? ".Elle décide finalement de ne pas trancher et de créer sa structure, combinant les points forts des deux cultures.

Et pourquoi pas les deux ?

En 2010, l'école franco-danoise ouvre ses portes aux enfants de 3 à 13 ans. L'ancienne juriste se transforme en enseignante gestionnaire et n'hésite pas à reprendre les études à distance pour se former. " L'école est inspirée d'une double pédagogie française et scandinave. C'est une pré-école à la française, c'est-à-dire fondée sur les apprentissages préparant à l'écriture et à la lecture. Mais si en France, on trouve déjà à ce niveau un système de notation avec des couleurs ou des smileys qui transmettent une forme de pression, ici, c'est comme dans le système danois, il n'y a pas de notes avant l'âge de douze ans. Les élèves sont évalués mais pas notés. On s'attache à donner des retours critiques aux enfants afin de les engager sur la voie de l'excellence, car, au Danemark, la hiérarchie horizontale de la société, ne permet pas de se démarquer de la moyenne. Dans notre école, on a le droit d'être meilleur, on a le droit d'être excellent ", explique Emmanuelle Assenza. " L'enseignement est divisé en niveaux et non en tranches d'âge. L'élève peut donc passer d'un niveau à l'autre pour progresser à son rythme. Ce mélange des âges crée un véritable un système d'entraide des grands avec les plus petits ". Aujourd'hui l'école accueille 33 enfants.                                                                                  

"On a l'impression très concrète d'être utile et d'avoir servi aux futurs citoyens de demain "

Epanouie dans sa reconversion, Emmanuelle confie : " Je ne voulais pas enseigner. J'ai dû me replonger dans les études et apprendre de nouvelles choses ; c'est toujours très stimulant. (?) Voir des enfants s'épanouir, grandir, se transformer, et progresser est très gratifiant. Particulièrement avec les enfants qui ont des handicaps et des problèmes de comportement. On voit ces enfants- là  améliorer leurs compétences sociales. On a l'impression très concrète d'être utile et d'avoir servi aux futurs citoyens de demain ".Cependant, afin de pouvoir mieux gérer l'école qui ne cesse de grandir, Emmanuelle cherche un professeur pour la seconder.

Que représente pour elle le Trophée des Français de l'étranger ?  

C'est une reconnaissance pour notre projet et cela va nous permettre de se faire mieux connaître et des familles biculturelles au Danemark et des Français. Même si  nous adorons le Danemark, la France nous manque. Nous  voudrions pérenniser l'école avant de la remettre un jour entre de bonnes mains". 

 

Propos recueillis par Mathilde Berger-Perrin - www.lepetitjournal.com - Mardi 17 mars 2015

http://blog.ecolefrancodanoise.dk/au-coeur-de-la-pedagogie-scandinave

Pour la troisième année, lepetitjournal.com organise la cérémonie des Trophées des Français de l'étranger, afin de mettre en avant des parcours d'exception. Retrouvez toutes les informations sur cette manifestation ici

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