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Législatives 2024 - Erwan Davoux (Ind.) : "Sans investiture, en chiraquien."

Dans la perspective des prochaines élections législatives, les 30 juin et 7 juillet 2024, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats. Erwan Davoux, candidat "sans investiture, en Chiraquien" pour la 9ème circonscription (Algérie, Côté d'Ivoire, Tunisie, Sénégal, Maroc, Mauritanie, Niger, Burkina, Guinée, Gambie,...), a répondu à nos questions.

erwan davoux - 9ème circoerwan davoux - 9ème circo
Dans la perspective des prochaines élections législatives, les 30 juin et 7 juillet 2024, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats. Erwan Davoux, "sans investiture, en Chiraquien".
Écrit par Léa Degay
Publié le 19 juin 2024, mis à jour le 25 juin 2024

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Natif de Tunisie, je suis arrivé à Paris pour mes études supérieures à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris puis à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO), département d’études arabes.

Fonctionnaire pendant 12 années aux ministères de l’Intérieur puis de la Défense, j’ai démissionné de la fonction publique le 18 juin 2012 et renoué avec la politique, mon engagement de jeunesse (en faveur de Jacques Chirac au RPR) en devenant conseiller de Jean-Pierre Raffarin, Jean-François Copé et d’Alain Juppé pour les affaires internationales et les Français établis à l’étranger. Je fus également Chargé de mission à la Présidence de la République pour la Francophonie puis le monde.

Je suis actuellement Directeur des Relations Internationales d’une grande collectivité.

Il y a quelques mois, j’ai créé, un journal en ligne, Geopolitics.fr dont la ligne éditoriale est gaullo-chiraquienne et les articles orientés vers la politique, le monde arabe et l’Afrique.

 


Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ?

J’ai quitté LR, il y a plusieurs années, car je n’ai pas admis sa dérive progressive et l’abandon de la filiation gaullo-chiraquienne qui faisait l’originalité de la droite française et je dirais même la force de la France.

En effet, je ne crois pas qu’il faille imiter, sans cesse, le Rassemblement National (les électeurs préfèrent toujours l’original à la copie) et se contenter de placer au centre du débat public les seuls thèmes qui sont sa marque de fabrique. Le tout dans une incohérence totale puisque, dans le même temps, « Les Républicains » ont servi de bouée de sauvetage aux macronistes à l’Assemblée nationale.

Je veux, dans cette élection, exprimer une authenticité, une sincérité sans être l’otage de la moindre formation politique. Les partis ne jouent plus leur rôle qui est de concourir au débat public et à l’expression du suffrage mais sont devenus des appareils aux services de leurs dirigeants, devenus de véritables apparatchiks.

C’est la voie gaullienne, celle de Chirac et de Villepin, la France au-dessus des partis qui inspire mes idées.
 

 

Quel est votre rapport avec cette circonscription ?

Je suis natif de Tunisie (3ème génération), pays où j’ai grandi et pour lequel j’ai une immense affection. J’y ai effectué toute ma scolarité dans l’enseignement français à l’étranger (mon père était enseignant au Lyçée Français de la Marsa). Cela m’a particulièrement marqué car les lycées Français à l’étranger véhiculent, au-delà de la langue française, un état d’esprit. J’ai d’ailleurs participé à la création de l’association des Anciens élèves des Lycées Français du Monde. Par ailleurs, j’ai sillonné les différents pays de la circonscription dans mes différentes fonctions toujours orientées vers l’international.

Ma suppléante, Ghania Kemp, cadre supérieure dans le domaine de la santé, est franco-marocaine et se montre très active dans la relation entre la France et le monde arabe.

 


En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français·es de l'étranger ?

Dans la plupart de mes fonctions j’ai toujours été en charge des problématiques spécifiques aux Français établis à l’étranger. J’ai, par exemple, élaboré le projet d’Alain Juppé pour les Français de l’étranger lors de la primaire de la droite et du centre, en 2016. Avec un certain succès, puisqu’il l’emporta partout à l’étranger. Mais bien maigre consolation face à cet immense gâchis !
 

 

Comment voyez-vous le mandat de député ?

Un député des Français de l’étranger doit être présent sur le terrain et non faire des communiqués à partir de l’Assemblée Nationale ou réapparaître au moment des élections.

Il a vocation à représenter les Français de la 9ème circonscription, faire entendre leurs voix, leur venir en aide, et porter leurs préoccupations.

Dans la 9ème circonscription, particulièrement, je dirais que le député à une mission particulière, celle d’être un interlocuteur reconnu et fiable des autorités des pays de résidence afin de délivrer des messages aux autorités françaises. Il est nécessaire de remettre du lien. Cela me paraît d’autant plus important dans cette zone, que la politique étrangère de la France, sans cap ni vision est rejetée ce qui contribue, naturellement à dégrader les conditions de vie de nos compatriotes.

Etre le ressortissant d’un pays admiré et apprécié facilite la vie. Etre le ressortissant d’un pays suspect ou rejeté rend la vie quotidienne bien plus compliquée. Nous sommes en situation de recul très marqué de la côte d’amour de notre pays au Maghreb et l’Afrique de l’Ouest. Des comportements déplacés en sont largement responsables.
 



Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?

Lors de la dissolution de l’Assemblée nationale, il est évident que personne autour d’Emmanuel Macron n’a eu la moindre pensée pour les Français de l’étranger. En effet, la durée de trois semaines avec des contraintes administratives lourdes et une zone étendue ne permettent pas de faire campagne dans des conditions normales. Néanmoins, pour m’être impliqué de longue date dans la 9ème circonscription où je fus d’ailleurs candidat en 2017, j’y ai conservé de nombreux amis et relations qui relaieront ma campagne. J’ai fait le choix de la fidélité à cette partie du monde où sont mes racines.

Par ailleurs, bien avant la dissolution, j’ai fait fortement entendre ma voix sur le conflit à Gaza pour dénoncer les massacres et appeler la France à être moins passive. Cela m’a valu un fort soutien de tous ceux qui regrettent l’abandon de la politique étrangère gaullo-chiraquienne.
 

 

Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élu ?

Promouvoir l’enseignement français à l’étranger et m’opposer fermement à toute coupe budgétaire sera une priorité. Le gouvernement sortant a considéré le budget de l’action extérieure de l’Etat comme une variable d’ajustement pour faire face au gouffre financier dans lequel il a plongé le pays. C’est une erreur majeure. Ces économies marginales ruinent l’image et l’influence de la France dans le monde. La scolarité à un coût raisonnable est un droit pour les Français et ceux attachés à la France, non pas un luxe réservé à quelques-uns. D’autant que l’enseignement français est désormais fortement concurrencé. Il convient de répondre à la demande tout en maintenant un enseignement de qualité.

Nous exigerons l’équité fiscale. Le concept de résidence d’attache pour son logement en France n’est pas suffisant. 

Nous nous opposerons farouchement à cette folie qu’est « l’impôt universel » voulu par Jean-Luc Mélenchon, sur le critère de la nationalité. Il aboutirait à assujettir tous les Français de l’étranger à l’impôt sur le revenu sans bénéficier des services publics qui le justifieraient en contrepartie.

Nous engagerons une grande réflexion en faveur des retraités dont le pouvoir d’achat est fortement rogné par l’inflation. 

Pour les personnes âgées, une meilleure prise en charge de la dépendance est nécessaire alors qu’il n’existe pas ou peu de maisons de retraite à l’étranger dans cette zone. Il convient d’apporter un meilleur soutien pour les soins médicaux.

Enfin, nous devons œuvrer à une politique intelligente en matière de visas.  Stop aux mesures erratiques, à visée électoraliste, qui dégradent considérablement notre image et notre position. Il est impératif de prendre en compte le critère familial. En effet, au sein d’une même famille des personnes peuvent avoir la nationalité française, d’autres pas. Ces dernières doivent être traités avec considération et non suspicion.

 

 

 

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