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Législatives 2024 - Emmanuel Constantin: "Résoudre le problème écologique"

Dans la perspective des prochaines élections législatives, les 30 juin et 7 juillet 2024, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats. Emmanuel Constantin, candidat du parti Equinoxe pour la 3ème circonscription (Royaume-Uni, Irlande, Norvège, Suède, Finlande, Danemark, Islande, Lettonie, Lituanie, Estonie), a répondu à nos questions.

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Dans la perspective des prochaines élections législatives, les 30 juin et 7 juillet 2024, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats. Emmanuel Constantin, Equinoxe, 3ème circonscription.
Écrit par Léa Degay
Publié le 19 juin 2024, mis à jour le 25 juin 2024

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

J'ai 33 ans, je suis marié sans enfant et je vis à Londres, où je travaille comme directeur d'une usine de traitement de déchets. Polytechnicien et ancien haut-fonctionnaire, j'ai toujours eu à cœur de faire avancer la résolution du "problème écologique", notamment comme rapporteur du dossier Notre-Dame des Landes en 2017 ou comme conseiller en cabinet ministériel, chargé de la rénovation énergétique de bâtiments, entre 2019 et 2021.

 

Pourquoi souhaitez-vous vous présenter aux prochaines élections législatives ?

Ce n'est pas mon premier engagement politique et j'ai, de diverses manières, toujours voulu m'engager pour la chose publique. Je crois néanmoins que l'offre politique actuelle est à bout de souffle. L'avenir a besoin d'un nouvel engagement et de nouveaux engagés. C'est la perspective qu'offre Equinoxe, un jeune parti politique fondé sur le constat que la crise écologique et les bouleversements du monde réclament un sursaut politique, tant sur le fond que sur la forme.

Sur le fond en mettant en son centre une écologie pragmatique qui n'en oublie pas pour autant l'impératif de sobriété. Sur la forme en renouvelant les pratiques démocratiques et en appelant une nouvelle génération à s'engager en politique.

Je me présente car Equinoxe a besoin d'un maximum de voix pour peser dans le débat public et préparer l'avenir.

 

Quel est votre rapport avec cette circonscription ?

C'est d'abord là où je vis et je travaille depuis plus de 2 ans et demi. Je suis très attaché à Londres et au Royaume-Uni, où j'ai également étudié. Vivre comme Français à l'étranger, dans un pays de culture européenne, c'est avant tout une perspective formidable pour mieux comprendre à la fois ce qui nous définit en tant que Français mais aussi sortir du nombrilisme qui nous caractérise parfois !

 

En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français·es de l'étranger ?

Comme tout Français à l'étranger, j'ai connu et connais encore les difficultés de l'installation, de l'acclimatation culturelle ou encore de certaines démarches administratives. Arrivé à Londres juste après l'entrée en vigueur du Brexit, j'ai dû surmonter quelques obstacles en la matière ! Il ne faut pas sous-estimer l'impact psychologique personnel et familial que peut avoir une expatriation, c'est une réalité trop souvent ignorée. Et, bien sûr, je n'oublie pas une relation forcément haute en couleurs avec Eurostar, c'est aussi ça le quotidien des Français vivant au Royaume-Uni notamment !

 

Comment voyez-vous le mandat de député ?

Un député, ne l'oublions pas, est avant tout un élu national. Pour avoir vu l'envers du décor en travaillant dans les Ministères et en cabinet ministériel, j'ai pu mesurer combien des députés pouvaient se perdre dans des luttes anecdotiques et impuissantes, en voulant toujours "exister" à tout prix. J'y ai même consacré un chapitre de mon essai, Dans la machine de l'Etat, qui revient sur mon expérience au service du gouvernement. A l'inverse, lorsque les députés exercent avec sérieux leur mission de contrôle du gouvernement, j'ai pu constater que leur travail peut être très pertinent. Il peut véritablement faire entrer la vie des citoyens et des entreprises au cœur des décisions, pour les rendre plus efficaces et plus justes. Il s'agit aussi de surveiller que l'Etat délivre bien les services publics  et fait appliquer la réglementation. Car il y a parfois un monde entre la théorie et la pratique ! C'est à ce travail, minutieux et utile, que je veux m'atteler.

 

Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français·es de votre circonscription ?

Ils sont d'abord les défis de tous les Français. Dans un monde en plein bouleversement, où le cours tranquille d'une mondialisation qui se voulait sans histoires est chahuté, nous devons nous réinterroger sur ce qui nous fait avancer ensemble et comment peut se rétablir un certain sens de la mesure, c'est le coeur du combat d'Equinoxe. C'est vrai en termes écologique mais aussi technologique  - que l'on pense à la place envahissante qu'ont pris les écrans dans nos vies et celles des plus jeunes - ou encore en termes d'inégalités : le fossé qui se creuse entre les générations doit nous inquiéter.

Ensuite, pour les Français du Royaume-Uni assez spécifiquement, l'un des enjeux politiques majeurs à venir est la relation des britanniques à l'Europe : je crois fondamentalement que l'alternance qui se prépare au Royaume-Uni peut ouvrir la voie à une relation plus apaisée et plus efficace et adoucir les effets délétères du Brexit. Il faut y travailler, des deux côtés de la frontière.

Enfin, et c'est peut-être la spécificité du mandat de député à l'étranger, la simplification des démarches administratives doit être l'objet d'un effort continu. Il y a eu des progrès indéniables en matière de digitalisation, ces élections en sont la preuve. Mais c'est un domaine où un député est toujours un porte-voix utile pour secouer les Ministères !

 

Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?

Ces élections législatives sont très particulières et la campagne se tient dans un temps très court. Aussi, elle offre très peu d'occasions de rencontres sur le terrain, a fortiori dans une circonscription à l'étranger, et elle se fera principalement par médias interposés, via les réseaux sociaux ou encore par le bouche à oreilles. Je compte donc sur la communication nationale d'Equinoxe, ma propre communication et l'effet tâche d'huile que cela peut avoir.

 

Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élu?

De par mon expérience et mon expertise, je souhaiterais travailler sur les sujets liés à la transition écologique, qui forment un vaste continent. Même si certains mouvements positifs semblent désormais enclenchés, on sent bien que l'accumulation de mesures techniques ne suffira pas à convaincre tous les Français de monter à bord et qu'il faut trouver des mesures qui s'attaquent plus directement au modèle de société insoutenable qui est encore le nôtre. En particulier, je suis convaincu que nous devons faire quelque chose pour limiter l'activité publicitaire et l'économie de prédation de notre attention qui s'est mise en place avec l'omniprésence des écrans : cela nous fait consommer plus que de raison, sans nous rendre pour autant plus heureux.

 

 

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