À la rentrée 2025, le réseau de l’enseignement français à l’étranger franchit un nouveau cap : plus de 400 000 élèves répartis dans 612 établissements. Claudia Scherer-Effosse, Directrice Générale de l'AEFE, revient sur l’essor du réseau, ses résultats remarquables au baccalauréat et les grands défis pédagogiques de l’année.


L’effectif total devrait dépasser les 400.000 élèves.
Combien d'élèves font leur rentrée cette année dans les établissements français à l'étranger ?
A ce stade, nous n’avons pas encore de chiffres exacts mais le réseau devrait progresser car nous accueillons de nouveaux établissements homologués à cette rentrée. L’effectif total devrait dépasser les 400.000 élèves. Le réseau comprendra ainsi 612 établissements en 2025 contre 600 en 2024.

La session 2025 confirme une nouvelle fois l’excellence académique du réseau de l’enseignement français à l’étranger.
Les résultats du baccalauréat 2025 sont encore une fois excellents, avec 98,3 % de réussite et 82,6 % de mentions. Le taux de réussite global s'élève à 91,8 % en France. Pourquoi des résultats si remarquables à l'étranger ?
La session 2025 confirme une nouvelle fois l’excellence académique du réseau de l’enseignement français à l’étranger. Avec un taux de réussite de 98,3 % – soit 6,5 points de plus que la moyenne nationale – et plus de 82 % de mentions, ces résultats témoignent d’un modèle éducatif solide, exigeant et tourné vers l’international.
Je tiens à saluer tout particulièrement la seconde promotion du baccalauréat français international (BFI), qui enregistre un taux de réussite exceptionnel de 98,7 %, dont près de 47 % de mentions "très bien". C’est une belle reconnaissance pour cet enseignement renforcé en langues et en disciplines non linguistiques, qui incarne pleinement les valeurs du réseau : plurilinguisme, excellence, ouverture culturelle. La hausse globale du taux de mentions cette année (+0,6 point pour les mentions "très bien", +0,2 point pour les mentions "bien") confirme l’engagement des élèves, la qualité du travail des équipes pédagogiques, et la capacité du réseau AEFE à accompagner la réussite de tous.
Ces très bons résultats s'accompagnent également d’une orientation positive vers l’enseignement supérieur : 94,1% des élèves du réseau ont reçu au moins une proposition sur Parcoursup, ce qui leur ouvre les portes des meilleures formations, en France comme à l’international. Plus qu’un diplôme, c’est un passeport pour l’avenir que décrochent ces jeunes, formés dans un réseau d’excellence au service du rayonnement éducatif et culturel de la France.
La ministre de l'Éducation, Élisabeth Borne, a annoncé le lancement d'un programme sur l'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (et à la sexualité : uniquement pour en second degré). Comment ce dispositif sera-t-il déployé dans les établissements AEFE ?
Inscrite dans la politique éducative, sociale et de santé en faveur des élèves et dans le parcours éducatif de santé, l’éducation à la sexualité vise à développer le pouvoir d’agir des enfants et des adolescents et à inculquer des habitudes favorables à la santé et au bien-être. La circulaire du 4 février 2025 (NOR : MENE2503565C) donne un nouveau cadre à l’éducation à la sexualité sous la forme d’une éducation à la vie affective et relationnelle (EVAR) à l’école maternelle et à l’école élémentaire et, d’une éducation à la vie affective et relationnelle, et à la sexualité (EVARS), au collège et au lycée. Les objectifs d’apprentissage et les principes éthiques et pédagogiques y sont précisés, de même que la nécessaire adaptation des propositions pédagogiques aux besoins repérés ou exprimés par les élèves et au contexte de l’établissement, dont le cadre réglementaire du pays hôte. En complément des formations inscrites dans les plans de formation des IRF (instituts régionaux de formation), l’AEFE a ouvert un espace sur son intranet pour aider les établissements à mettre en œuvre les trois séances annuelles spécifiques qui doivent lui être dédiées, et à communiquer avec les différents acteurs de la communauté éducative.
Comment adaptez-vous ces programmes aux contextes locaux parfois très différents, notamment dans des pays où la sensibilité culturelle ou religieuse est forte sur ces questions ?
L’AEFE attache une importance particulière à l’adaptation contextuelle des contenus et des modalités de mise en œuvre. Les établissements du réseau évoluent dans des environnements culturels, juridiques et religieux variés. Il revient donc à chaque direction d’établissement, en lien avec les équipes éducatives, de moduler les approches pédagogiques tout en respectant les objectifs fixés par la circulaire dans le respect des règlementations locales. Il conviendra cependant, de couvrir les 3 domaines d’étude à aborder chaque année. Les séances peuvent ainsi être construites avec prudence, en privilégiant des entrées thématiques adaptées (respect, relations interpersonnelles, consentement, santé, égalité…). Dans les établissements, les équipes veilleront à informer les familles de l’actualité pédagogique parmi lesquelles l’EVAR et l’EVARS (uniquement second degré).

Conformément à la loi en vigueur depuis 2001, le nouveau programme comportera au moins 3 séances par an adaptées à chaque âge :
• 1er degré (maternelle et élémentaire) : éducation à la vie affective et relationnelle ;
• 2nd degré (collège et lycée) : éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité.
18 nouveaux établissements ont été homologués et ont rejoint le réseau.
Quels nouveaux établissements ou projets d'extension du réseau sont prévus cette année ?
En cette rentrée 2025, 18 nouveaux établissements ont été homologués et ont rejoint le réseau, sans compter les 36 établissements qui ont vu leur périmètre d’homologation étendu. Cette augmentation du nombre d’établissements est remarquable dans le contexte d’un monde particulièrement instable, ce qui montre bien que l’excellence, la qualité de l’enseignement et la force de notre réseau reste attractif. J’ajoute que portant sur la campagne d’homologation de cette année, elle a ouvert le 5 septembre et les établissements ont jusqu’au 13 octobre pour déposer les dossiers de première demande et d’extension d’homologation. La phase de recevabilité a lieu en décembre et les établissements sont avertis début janvier de celle-ci par les postes diplomatiques.

Porter les valeurs de l’École de la République reste au cœur de l’action de l’AEFE.
Quels grands projets ou innovations pédagogiques souhaitez-vous mettre en avant pour l'année scolaire 2025-2026 ?
Porter les valeurs de l’École de la République reste au cœur de l’action de l’AEFE. L’égalité filles- garçons qui m’est chère continuera d’être activement promue et défendue dans tous les établissements du réseau. Elle s’inscrit dans un engagement plus large en faveur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, avec un second plan d’action dédié, qui inclura des formations par zones géographiques à destination de l’ensemble des personnels. Le bien-être des élèves, la qualité du climat scolaire et la lutte contre toutes les formes de harcèlement resteront des priorités absolues. Nous renforcerons également la résilience de nos communautés scolaires, notamment à travers la participation du réseau à la 4ᵉ Journée nationale de la résilience, le 13 octobre 2025. L’inclusion scolaire est un autre pilier fort : nous poursuivrons notre effort pour rendre l’enseignement français à l’étranger toujours plus accessible à tous. Des formations dédiées seront proposées à l’ensemble des personnels, et pour la première fois, à tous les AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) du réseau. Sur le plan pédagogique, un plan ambitieux pour la langue française sera lancé, en complément des actions déjà engagées en faveur du plurilinguisme. Enfin, l’année scolaire 2025-2026 mettra à l’honneur un thème structurant : l’intelligence artificielle, avec pour fil conducteur : « Cultiver sa créativité et sa pensée critique à l’ère de l’IA ». Cette thématique sera accompagnée par des formations des personnels du réseau et la poursuite d’e- nov, la stratégique du numérique éducatif et des innovations pédagogiques. Une réflexion partagée qui impliquera à la fois les élèves et les personnels.
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