Le mois de janvier amène forcément son lot de bonnes résolutions, mais qu'en est-il pour nos députés et sénateurs des Français de l’étranger ? Sept parlementaires représentants les Français établis hors de France se sont prêtés au jeu et nous ont communiqué leurs aspirations pour cette année 2024, qui se veut déjà riches en enjeux et défis pour les expatriés.
Olivier Cadic, sénateur des Français établis hors de France
Madame, Monsieur, mes chers compatriotes établis à l’étranger,
Je vous souhaite à toutes et tous une heureuse année 2024 ! Quelle vous apporte la santé, le bonheur partagé avec vos proches et la réussite de vos projets.
Mon premier vœu concerne la réussite du Pass Education Langue française lancé cette année par le ministre Olivier Becht avec le concours du CNED. Il le destine à l’apprentissage du français pour les 80% des enfants français de l’étranger qui ne fréquentent pas les écoles du réseau d’enseignement français AEFE. C’est nécessaire. Lors de mon récent passage à Sao Paulo, le consulat m’a appris qu’il est rare que nos compatriotes nés au Brésil parlent français. Depuis mon arrivée au Sénat, en 2014, je plaide pour que notre pays se fixe pour objectif que tous les Français nés à l’étranger sachent parler français. Le Pass Education Langue française peut devenir un moyen d’y parvenir. Membre du conseil d’administration de l’Institut Français, je souhaite sa réussite.
L’engagement d’Emmanuel Macron pour la francophonie, qui promeut la paix, la démocratie et les droits de l’Homme, nous rassemble. L’Anefe, Association nationale des écoles françaises à l’étranger, que je préside, s’est réformée en 2023 pour s’ouvrir aux écoles non homologuées et les rapprocher de notre système, afin d’augmenter la visibilité du réseau français.
Notre vœu collectif est de contribuer ainsi à l’atteinte de l’objectif affiché par le Président de la République qui est de doubler le nombre d’élèves dans le réseau français d’ici à 2030.
Hélène Conway-Mouret, sénatrice des Français établis hors de France
Pour cette année 2024, mes résolutions sont d'abord d'être le plus possible sur le terrain, au plus proche des réalités, à l’écoute et ainsi avancer sur des projets concrets qui facilitent et améliorent la vie de celles et ceux que j'ai l’honneur de représenter. Ensuite, grâce à l’expérience glanée à l’international, œuvrer pour la paix , l’acceptation de l’autre en faisant vivre au mieux les relations bilatérales.
Alexandre Holroyd, député de la 3e circonscription des Français de l'étranger
L’année 2024 est une année charnière pour la France et l’Europe du Nord. Jeux olympiques et paralympiques, visite d’Etat en Suède, célébration des 120 ans de l’Entente Cordiale, élections européennes… ce sera une année riche de défis et de coopération. Les démarches administratives pour préserver votre lien avec la France ne doivent pas être de véritables épreuves. Ainsi, je souhaite avant tout que cette nouvelle année soit celle de la fiabilité et de la simplification. Si à vos côtés les efforts fournis jusqu’ici ont permis des avancées en matière de dématérialisation des démarches administratives, le combat continue afin de développer le numérique, par exemple dans les procédures de contrôle d’identité aux frontières. C’est votre quotidien, j’en fais mon engagement !
Il me tient également à cœur de placer cette année sous le signe de l’alliance et de la diversité. A l’image du Sommet franco-britannique à Londres sur l’Intelligence Artificielle, du partenariat Défense et Sécurité entre la France et l’Estonie, ou de la ratification de la convention fiscale franco-danoise pour laquelle je me suis battu pendant des mois pour nos concitoyens au Danemark, je souhaite approfondir, en 2024, nos relations bilatérales dans tous les domaines. Parce que la diversité favorise le partage, le déploiement du Pass culture pour nos jeunes Français de l’étranger est essentiel à mes yeux. Je m’y suis engagé lors de mon élection, il est prévu pour l’année 2024 !
Frédéric Petit, député de la 7e circonscription des Français de l’étranger
Quelles résolutions pour 2024 ? Plus qu’une résolution, j’ai pris la décision de faire certifier le suivi de mon empreinte carbone. Beaucoup savent que je suis très attentif à ce sujet, que je donne priorité aux transports de surface par rapport à l’avion, que je suis économe de mes ressources et de mes dépenses. Mais cette année, j’ai souhaité m’inscrire dans une démarche plus rigoureuse : définir un périmètre clair de mon activité de député, définir ce que l’on appelle le point zéro, et enfin une trajectoire qui démarrera par le réalisé 2023. Le fait de faire certifier la démarche par un professionnel permettra la transparence. Ce sera également l’occasion d’ouvrir le débat avec tous mes concitoyens sur ce sujet majeur.
Depuis six ans, j’ai également formalisé une démarche de dialogue avec mes concitoyens à travers l’organisation annuelle de « séminaires citoyens ». À cette démarche, j’ai souhaité en associer une autre désormais et généraliser l’expérience du « rapport citoyen », que j’avais expérimenté lors de la mission qui m’avait été confiée par la Commission des affaires étrangères, en 2020, sur le thème « climat et conflits ». Dans le cadre de cette mission, j’avais associé des citoyens de la 7ème circonscription des Français de l’étranger (Allemagne, Europe centrale, Balkans) à mon travail parlementaire.
Dès 2024, les citoyens intéressés par un sujet précis au cœur de mes travaux, et prêts à s’y engager de façon un peu soutenue, verront leurs travaux et leurs suggestions présentés en annexe des miens, voire intégrés à mes recommandations.
Olivia Richard, sénatrice des Français établis hors de France
Avant toute chose, œuvrer pour la reconnaissance et la valorisation des conseillers des Français de l’étranger. Leur rôle et la réalité de leur mandat au service des Français de l’étranger doivent être mieux connus dans la sphère politique et institutionnelle française. Je suis frappée, depuis mon élection au Sénat, par la méconnaissance et partant le désintérêt qui entachent l’exercice de la démocratie française à l’étranger. Elle ne se résume évidemment pas au temps électoral et il est indispensable de le faire savoir. Les conseillers des Français de l’étranger doivent être pris en compte dans la réforme annoncée du statut de l’élu local. Mais, ne nous leurrons pas, la tâche pour convaincre sera immense. J’ai été néanmoins été surprise par la similitude des difficultés des élus locaux relayées par mes collègues de département : les frustrations et manque de moyens des élus municipaux résonnent singulièrement avec celles des conseillers des Français de l’étranger.
Parallèlement à cette priorité qui marquera l’ensemble de mon mandat, je suis membre de la Délégation aux droits des Femmes et nous rendrons à l’été un rapport sur la situation très préoccupante des femmes à la rue. Leur nombre croissant, partout en France, est un signal alarmant et il convient de mettre en lumière les conséquences des violences qu’elles subissent et les difficultés qui leur sont propres. Avant l’été, le Parlement devrait être réuni en congrès afin d’inscrire la liberté de recourir à l’IVG dans la Constitution. À l’heure où l’on observe partout dans le monde un recul de la liberté des femmes, premières victimes des guerres, des catastrophes climatiques et des crises économiques, il me paraît indispensable de se remobiliser, car en cette matière, il n’y a jamais de droits acquis.
Mélanie Vogel, sénatrice des Français établis hors de France
Je suis régulièrement interpellée par des compatriotes à l’étranger sur les questions de violences conjugales, de santé sexuelle et reproductive. Rien n’est simple lorsque l’on est loin, parfois dans un pays dont on ne maîtrise pas la langue ou les usages, parfois dans un pays où le cadre légal n’est pas protecteur. C’est pourquoi ma première résolution est assez simple. Sur ce sujet, le planning familial est en France une ressource précieuse pour toutes et tous, notamment à travers un numéro d’appel gratuit. Je veux la même chose pour nos compatriotes à l’étranger. En 2024, je souhaite donc obtenir la mise en place par le Planning familial d’un numéro gratuit, accessible partout depuis l’étranger et m’assurer que les postes consulaires l’affichent partout dans le monde.
La deuxième résolution, je l’offre au gouvernement. C’est celle de ne pas utiliser les Françaises et Français de l’étranger comme une simple variable d’ajustement lorsqu’il s’agira de choisir leur prochain ministre. Ce ministère, qui concerne des millions de Françaises et de Français à travers le monde ne doit pas, comme il l’a parfois été, être utilisé à des fins politiciennes ou pour simplement rééquilibrer les forces politiques au sein de la majorité gouvernementale.
Stéphane Vojetta, député 5ème circonscription des Français de l’étranger
Mes bonnes résolutions pour 2024 :
- Continuer le combat pour une influence responsable
- Retarder l’âge d’accès au numérique pour nos enfants
- Ne pas lâcher le RN sur leurs compromissions avec la Russie et leurs intentions réelles de Frexit
- Pousser pour la dématérialisation des procédures administratives pour les Français de l’étranger
- Être plus gentil sur Twitter/X
Faire voter par l'Assemblée nationale la proposition de loi visant à reconnaître et soutenir les entrepreneurs français à l'étranger
Les sénateurs ASFE : Jean-Pierre Bansard, Evelyne Renaud-Garabedian et Jean-Luc Ruelle
Jean-Pierre Bansard, Evelyne Renaud-Garabedian et Jean-Luc Ruelle souhaitent à tous les Français de l’Étranger et plus largement à tous vos lecteurs une très belle année 2024. Nous commençons l'année avec trois sénateurs ASFE sur les douze sénateurs des Français établis hors de France. Ca n'est pas rien ; c'est une opportunité exceptionnelle de porter trois fois plus fort vos problématiques et vos espoirs au Sénat.
Nos résolutions tant pour l'année 2024 que pour les années à venir sont : faire voter par l'Assemblée nationale la proposition de loi visant à reconnaître et soutenir les entrepreneurs français à l'étranger, améliorer le statut des élus, réformer en profondeur l'AEFE (MLF, CFE, bourses scolaires...) et, de manière récurrente, lutter contre les violences faites aux femmes françaises expatriées à l'étranger.
Enfin, en cette année olympique, nous nous réjouissons de voir la France rayonner à l’international grâce au sport et au tourisme.