La Bolivie est le premier pays d’Amérique latine à couper ses relations diplomatiques avec Israël. Alors que le bilan humain s’alourdit sur la bande de Gaza, d’autres pays font pression sur l'Etat hébreu ou décident de s’en distancier.
La Bolivie rompt pour la 2e fois ses relations diplomatiques avec Israël
La Bolivie « a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec l'État d'Israël pour répudier et condamner l'offensive militaire israélienne agressive et disproportionnée qui se déroule dans la bande de Gaza. », a déclaré le 31 octobre Freddy Mamani, vice-ministre des affaires étrangères. La Bolivie est ainsi le premier pays d’Amérique latine à rompre ses liens diplomatiques avec l’Etat Hébreu. Le pays d’Amérique latine, dont la capitale La Paz prend aujourd’hui tout son sens, exige « la fin des attaques (…) qui ont causé jusqu’à présent des milliers de morts civils et le déplacement forcé de Palestiniens », a déclaré la secrétaire générale de la présidence, Maria Nela Prada.
« La décision de la Bolivie de rompre les liens diplomatiques avec Israël est une capitulation face au terrorisme et au régime des ayatollahs en Iran », a de son côté réagi le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères. La Bolivie avait déjà rompu ses liens avec Israël en 2009 en protestation des attaques israéliennes dans la bande de Gaza.
[AHORA] Bolivia rompió las relaciones diplomáticas con Israel en repudio a la "agresiva ofensiva militar" en Gaza.pic.twitter.com/snSFbeWcSO https://t.co/xJkFi8ZE0D
— ElCanciller.com (@elcancillercom) October 31, 2023
L’Amérique latine proteste contre le conflit sur la Bande de Gaza
La Bolivie n’est pas le seul pays à se positionner contre les actions israéliennes sur la bande de Gaza, dont le bilan a dépassé les 9000 victimes dont deux tiers d’enfants et de femmes, selon les autorités palestiniennes. Le Chili et la Colombie viennent ainsi de rappeler leurs ambassadeurs respectifs à Tel Aviv. « Le Chili réitère son appel à la fin immédiate des hostilités, ce qui permettra le déploiement d’une opération de soutien humanitaire pour venir en aide aux centaines de milliers de personnes déplacées à l’intérieur du pays et aux victimes civiles », explique ainsi un communiqué de la présidence chilienne. Au Mexique ou encore au Brésil, les gouvernements appellent fermement à un cessez-le-feu.
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La Jordanie et l’Egypte agissent, le reste du monde arabe hésite
Du côté du Moyen-Orient, la Jordanie a également rappelé son ambassadeur ce 1er novembre. « La guerre israélienne tue des innocents à Gaza », a martelé le ministre des Affaires étrangères jordanien, Ayman Safadi. L’Egypte a, quant à elle, ouvert ses frontières aux blessés palestiniens et aux ressortissants étrangers. L’Iran continue d’appeler au boycott d’Israel. Pour des raisons de sécurité et suite aux discours accusateurs du président turc Recep Tayyip Erdogan, les autorités israéliennes ont rapatrié leurs diplomates présents en Turquie.
La pression populaire s’intensifie dans les pays arabes entretenant des relations diplomatiques avec Israël. Des manifestations ont ainsi eu lieu au Maroc ou encore au Bahrain pour demander la fin des relations diplomatiques avec Tel Aviv. Le Qatar joue, lui, les négociateurs entre le Hamas et Israël.
En Israël, Emmanuel Macron plaide pour un Etat palestinien
De son côté, la France joue les équilibristes. Sa position reste inchangée et confortée par le récent décuplement du président Emmanuel Macron : maintenir les relations avec Israël tout en plaidant pour un cessez-le-feu humanitaire, continuer de lutter contre le Hamas mais plaider en la faveur de la création d’un Etat palestinien.