Le Conseil d’administration de l’Agence pour l’Enseignement français à l’étranger se tiendra lundi 27 novembre. A cette occasion, syndicats et organisations politiques se mobilisent et appellent à une journée d’action pour protester contre la baisse du budget de l’Etat alloué à l’Agence.
33 millions de moins au budget
Français du monde-ADFE et les représentants des syndicats SNES-FSU, SNUipp-FSU, UNSA-Education, Sgen-CFDT, des conseillers consulaires ou encore la Fédération des Français de l'étranger du Parti socialiste expriment leur vive inquiétude quant à l’avenir du réseau d’enseignement français à l’étranger.
Le gouvernement a en effet annulé au mois de juillet dernier 33 millions d’euros de crédits sur le budget 2017 en cours, une baisse de près de 10 %.
Dans un communiqué, les syndicats expliquent que « cette baisse de près de 10 % de son budget contraint l’AEFE à prévoir la suppression sur les trois ans à venir de plus de 500 postes d’enseignants titulaires, soit 8 % des effectifs actuels. En outre, elle ne pourra verser en 2018 aucune subvention aux établissements, hors sécurité et investissements programmés, et fera passer de 6 à 9 % la participation financière complémentaire (assise sur les frais de scolarité) que doivent lui verser les établissements en gestion directe et conventionnés. Ces mesures affecteront obligatoirement les frais d’écolage, les budgets des établissements, le nombre de titulaires et risquent d’entraîner le déconventionnement d’établissements donc une privatisation encore plus grande du réseau ».
Pour la Fédération des Français de l'étranger du Parti socialiste, « la suppression de 167 postes d'enseignants et personnels administratifs n'est qu'un début. Le relèvement des frais de scolarité est programmé. C'est à une offensive des partisans du "tout privé" que nous assistons. Nous refusons que ce réseau évince les enfants dont les familles ne pourront s'aligner sur les nouveaux tarifs. Nous affirmons notre attachement sans faille à la démocratisation de l'accès aux établissements du réseau AEFE. »
Boris Faure, 1er secrétaire fédéral de la FFE-PS, estime que « le mécénat d’entreprise que le gouvernement appelle de ses voeux ne peut pas marcher partout. Si on augmente les frais, les effets d’éviction scolaire vont s’accentuer or il faut absolument préserver une forme de mixité de l’environnement. »
Appel à l’action
« Nous appelons à l’action le 27 novembre », explique un responsable du syndicat UNSA Education. « Les conditions ne sont pas tenables. Nous demandons du temps pour réorganiser les missions de l’Agence. C’est la première fois qu’un Président de la République parle aussi clairement de l’enseignement à l’étranger, des enjeux du rayonnement de la France, il faut maintenant mettre les moyens en face des paroles. La période de transition ne doit pas se faire avec un coût humain. Nous demandons que le budget 2018 soit un budget sincère permettant à l’AEFE de remplir l’ensemble de ses missions. Nous laissons aux personnels sur place le choix d’organiser des rassemblements, et la grève n’est pas exclue. Un préavis a été déposé. »