Avec 3,2 milliards de dollars de financements en moins d’ici 2026, l’avenir scolaire de 6 millions d’enfants est en jeu, avertit l’agence onusienne dans une nouvelle analyse.


Dans un rapport communiqué mardi 2 septembre 2025, l’UNICEF prévient que 6 millions d’enfants supplémentaires, dont environ 30 % dans des « contextes humanitaires », risquent d’être déscolarisés d’ici à la fin de l’année 2026 en raison d’une baisse majeure prévue de l’aide internationale dans le secteur de l’éducation. Près de 80% de cette baisse est liée aux réductions annoncées par trois pays : les États-Unis, l’Allemagne et la France.
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Six millions d’enfants déscolarisés équivaut à « vider toutes les écoles primaires d’Allemagne et d’Italie », note l’UNICEF, à titre de comparaison. L’organisation estime que l’aide publique au développement dédiée à l’éducation devrait chuter de 3,2 milliards de dollars (2,75 milliards d’euros environ) d’ici à l’année prochaine, soit soit une baisse de 24 % depuis 2023. Conséquence : le nombre d’enfants déscolarisés pourrait passer de 272 à 278 millions.
« Au-delà des questions budgétaires, chaque dollar en moins alloué à l’éducation a des répercussions sur l’avenir des enfants », a déclaré la directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell, dans un communiqué.
L’Afrique de l’Ouest et le Moyen-Orient en première ligne
Les régions d’Afrique de l’Ouest et centrale seraient les plus touchées, avec 1,9 million d’élèves menacés, suivie du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (1,4 million). Vingt-huit pays, dont la Côte d’Ivoire et le Mali, risquent de perdre au moins un quart de leur financement éducatif. L’enseignement primaire serait le plus fragilisé, exposant des enfants à une perte de revenus estimée à 164 milliards de dollars sur leur vie.
Dans les contextes de crise humanitaire, la situation pourrait être dramatique : jusqu’à 350 000 enfants réfugiés rohingyas pourraient être privés « d’éducation de base ». La fermeture de centres scolaires exposerait alors les enfants « au travail forcé, à l’exploitation et à la traite », alerte l’organisation.
Dans son communiqué, la directrice générale de l’UNICEF insiste : « L’éducation, en particulier dans les situations d’urgence, est bien souvent la bouée de sauvetage grâce à laquelle les enfants ont accès à divers services essentiels, notamment dans les domaines de la santé, de la protection et de la nutrition. Elle constitue également le meilleur moyen pour eux d’échapper à la pauvreté et de s’assurer une vie meilleure ».
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