Le 30 septembre marque chaque année la journée internationale de la traduction, l’occasion de rendre hommage à ces spécialistes des langues dont le travail contribue à unir les nations et les peuples par la compréhension des mots. Les éditions lepetitjournal.com dans le monde vous les présentent…
Le 30 septembre n’est pas choisi par hasard pour mettre à l’honneur les traducteurs du monde entier, ces spécialistes des mots et des langues. La date est marquée par le décès de Saint Jérôme, traducteur de bible, saint patron des traducteurs dans la religion chrétienne. Le métier de traducteur est aujourd’hui essentiel “pour assurer la clarté des messages, maintenir un climat favorable, renforcer la paix et faire avancer débats et échanges professionnels” selon les Nations Unies. C’est aussi un métier de passion : “Lorsque j’ai un roman à traduire, c’est comme si je vivais avec ses personnages…” confie une traductrice français-japonais à notre édition de Tokyo… Voici quelques portraits de ces artisans des mots à travers le monde.
Pierre Labrousse et Farida Soemargono, amoureux de langue et d’Indonésie
Pierre Labrousse et Farida Soemargono ont enseigné pour l’un tour à tour le français et l’indonésien et pour l’autre l’indonésien en Indonésie et en France. Mettre en avant la culture indonésienne et l’apprentissage de la langue indonésienne est leur quotidien. Un jour, en 1974, Pierre se lance dans le projet pharaonique de rédiger un dictionnaire indonésien-français, plus de 10.000 fiches, 10 années de travail et une publication en 1984. Ce dictionnaire est aujourd’hui encore la référence. Décédé en 2024, lepetitjournal.com rend hommage à cet amoureux des mots et des langues.
Un couple, une passion des langues et deux dictionnaires à leur actif
Anna Queinnec, interprète de conférences en Pologne
Notre édition de Varsovie a rencontré en avril 2024 Anna Queinnec, interprète de conférences, qui a également repris des études de psychologie et s’implique dans des ateliers d’art thérapie. Même si c’est en polonais et en anglais qu’elle travaille, son cœur, lui, c’est pour le français qu’il bat… “j’ai toujours aimé apprendre des langues.” confie-t-elle, parlant le polonais, le français et l'anglais - ou le mélange de trois langues - à la maison. Sa rencontre avec la langue française ? “Pendant le lycée, j’ai séjourné dans une petite ville pleine de charme au sud de Bordeaux, Seignosse. C'était une aventure extraordinaire et une expérience culturelle très intéressante. Plusieurs années plus tard, j’ai travaillé dans une entreprise internationale, c'est à cette époque que j'ai commencé à apprendre le français «pour de vrai». En 2012, j'ai rencontré mon mari à Paris, en voyage d’affaires. À partir de ce moment-là, je n'ai plus eu d'autre choix que d'apprendre le français.(rire)!” Depuis deux ans, Anne Queinnec travaille comme interprète de conférences et traduit des documents. “L'adrénaline est très forte, mais la satisfaction est encore plus grande.” Un portrait complet à lire sur lepetitjournal.com Varsovie
Un parcours : Anna Queinnec, interprète de conférences et future psychologue
Il faut à Tati entre 3 et 4 jours pour traduire un album complet là où certains traducteurs mettent 2 mois.
Tati traduit depuis 35 ans les aventures d’Obélix et Astérix
Maria Antonia Rahartati Bambang, ou plus simplement Tati connait bien les aventures des plus célèbres Gaulois au monde… Et pour cause, elle traduit leurs albums en bahasa indonésien depuis 35 ans ! Tati est traductrice professionnelle. Elle se souvient très bien de sa première enseignante de français qui attachait beaucoup d’importance à la prononciation et utilisait des méthodes de phonétique modernes pour placer un son dans un contexte sonore facilitant son apprentissage. Elle en conserve un accent parfait. À l’âge adulte, elle choisit naturellement de devenir enseignante de français à son tour et est à l’origine de la création de l’Institut français de Yogyakarta. Tati traduit avec une facilité et une rapidité sans égale. Il lui faut entre 3 et 4 jours pour traduire un album complet là où certains traducteurs mettent 2 mois. Voici son portrait sur notre édition de Jakarta
Ibu Tati "La traduction c'est presque un jeu pour moi"
C’est par frustration que j’ai appris le roumain, pour connaître le vrai Blaga et, plus tard, en offrir une version plus digne de lui aux lecteurs francophones.
Rencontre avec le linguiste, traducteur et poète français Jean Poncet
Le linguiste, traducteur et poète français Jean Poncet a, entre autres, traduit le poète roumain Lucian Blaga et sorti, en 2022, une traduction en français des poèmes d'Ana Blandiana chez Jacques André Editeur “J’ai découvert la poésie roumaine par les publications bilingues de Minerva. Ces livres n’avaient pourtant aucune diffusion en dehors de la Roumanie et les traductions, faites par des Roumains dans des langues qui n’étaient pas les leurs, étaient souvent médiocres, à tout le moins peu poétiques. Mais elles avaient le mérite d’exister : nul doute que, sans elles, ma vie aurait pris un autre chemin. Lorsque j’ai découvert Blaga, j’ai senti que, sous cette langue française souvent bancale, se cachaient une pensée profonde et une grande richesse métaphorique. C’est par frustration que j’ai appris le roumain, pour connaître le vrai Blaga et, plus tard, en offrir une version plus digne de lui aux lecteurs francophones.” Pour découvrir plus en profondeur Jean Poncet, traducteur de Lucian Blaga et d'Ana Blandiana, par ici.
RENCONTRE - Jean Poncet, traducteur de Lucian Blaga et d'Ana Blandiana
Entre les deux langues, le jeu de mots et la plaisanterie me semblent plus difficiles à traduire.
Mai Beck, traductrice de japonais en maison d'édition
Mai Beck est traductrice français/japonais pour la maison d’édition Atelier Akatombo. Après ses études universitaires au Japon, la jeune femme travaille principalement dans les domaines de marketing, de publicité et du commerce international à Tokyo. Le séisme de 2011 la pousse cependant à reconsidérer ce choix. Elle décide alors de reprendre ses études en France. C’est chez Atelier Akatombo qu’elle débute en tant que traductrice. “L’apprentissage du français n’ayant pas de fin, je suis tout le temps avec mon cahier sur lequel je note des expressions et des termes que j’ai rencontrés dans mes lectures ou dans mes conversations quotidiennes et qui me semblent utiles pour la traduction.” nous confie la traductrice en 2022. “Lorsque j’ai un roman à traduire, c’est comme si je vivais avec ses personnages. Même en quittant l’ordinateur, je réfléchis toujours à la signification de leurs actes et paroles, comme on le fait pour ses proches. Entre les deux langues, le jeu de mots et la plaisanterie me semblent plus difficiles à traduire. Afin de gérer ce genre de problèmes, le système de traduction en binôme (traducteur/-trice japonais-e + adaptateur/-trice français-e) est très efficace.” Pour en savoir plus sur le métier et le travail de Mai Beck, rendez vous sur notre édition de Tokyo
Traductrice de japonais en maison d'édition : rencontre avec Mai Beck