Édition internationale

Journée internationale de la traduction : une profession de l’ombre mise à l’honneur

Le 30 septembre met à l’honneur les traducteurs et traductrices à l’occasion de la journée internationale de la traduction. Occupant un rôle primordial pour “faciliter le dialogue, favoriser le développement et renforcer la paix”, les éditions lepetitjournal.com à travers le monde vous présentent quelques portraits.

Montage photo portraits de traducteurs Montage photo portraits de traducteurs
Écrit par Flora Lacroix
Publié le 25 septembre 2025, mis à jour le 30 septembre 2025

 

 

Le 30 septembre met à l’honneur les traducteurs et traductrices qui occupent un rôle essentiel pour “faciliter le dialogue, favoriser le développement et renforcer la paix”, d’après les Nations Unies. En cette journée internationale de la traduction, découvrez le travail de ces spécialistes des mots et des langues, représentant “un gage de diversité culturelle et du dialogue interculturel, un moyen d’atteindre une éducation de qualité pour tous, de renforcer la coopération et de bâtir des sociétés du savoir inclusives.” 

 

 

 

 

David Camus

 

David Camus et Howard Lovecraft une traduction d’un empire littéraire 

Bercé par les livres, David Camus, petit-fils d’Albert Camus, a décidé de prendre part à l’univers de l’écriture lui aussi. De la rédaction de fictions, d’essais et d’articles, le Français originaire de Grasse, s’est tourné plus tard vers la traduction, en traduisant notamment l'intégralité des œuvres de Howard Philips Lovecraft, un romancier américain. “Ce fut le coup de foudre”. Interrogé par l’édition de Varsovie en 2023, il confiait avoir lu Lovecraft durant son adolescence mais l’avoir redécouvert sous un autre jour en commençant la traduction de ses textes. “Ce travail de (re) traduction me permit de découvrir qu’en fait je le connaissais mal – ainsi, je n’avais pas saisi à quel point c’est un auteur sensible, délicat, soucieux des autres et avec (malgré tout) énormément d’humour.” 

Un univers atypique qui a requis un travail de traduction particulier de la part de David Camus, aux niveaux technique par le style atypique de l’auteur, thématique et financier. “Le style de Lovecraft est complexe, à la limite de la prose poétique, et non dénué d’archaïsmes.” Il estime que la traduction de ses œuvres, nécessite trois fois plus de temps que pour traduire un auteur classique. Il qualifie l’univers de Lovecraft d’angoissant, difficile à côtoyer pendant des années, “Nous sommes plongés dans une situation qui nous dépasse et que nous ne pouvons pas comprendre, confrontés à la mort et perdus dans un espace et un temps infini.” 

 

Histoire de la traduction française en Chine

 

 

Simla Ongan

 

Simla Ogan, une traduction qui change la traductrice 

Traductrice d’auteurs français comme Louis-Ferdinand Céline ou Michel Tournier, Simla Ongan a été séduite par cette profession grâce à son ancien professeur de français.  “ Ce que j’aime dans ce métier, c’est quand c’est bien écrit et surtout que c’est difficile à traduire. Le plaisir, c’est de finalement ressentir le même effet dans les deux langues.” Lors de sa rencontre avec Ygit Bener, le premier à avoir traduit “Voyage au bout de la nuit” en turc, il lui avait parlé de la particularité de traduire l’écrivain français. “ Ygit Bener m’avait dit que je ne serais plus la même personne en sortant de cette traduction. Je ne sais pas si c’est vrai, mais ce qui est sûr, c’est que je ne suis plus la même traductrice.” 

“Céline (l’auteur), c’est plus que de la traduction, c’est de la réécriture, évoque Simla Ongan. Il faut saisir sa façon de parler à lui, son lexique, ses néologismes, sans parler de l’argot parisien de l’époque ou de ses expressions à double sens.” Rencontrant des difficultés financières importantes liées aux diminutions des droits d’auteurs et à l’isolement de cette profession, Simla Ongan a arrêté la traduction en 2018, pour être interprète. Elle rêve néanmoins toujours de traduction et d’auteurs comme Le Clézio ou Romain Gary. 

 

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Bertrand Speller

 

Bertrand Speller et la traduction de bandes dessinées hongkongaises 

Professeur de Chinois et traducteur, Bertrand Speller s’est plongé au cœur des bandes dessinées hongkongaises. Moins populaire qu’en France, en Belgique ou en Suisse, les BD commencent à s’implanter davantage dans cette région administrative spéciale chinoise. “Je m'intéresse tout particulièrement aux bandes dessinées hongkongaises. Parce que la créativité et l’originalité des artistes hongkongais jusqu’à la fin des années 2010 en faisaient l’avant-garde du monde chinois.” Ces bandes dessinées permettent la création de liens entre Hong-Kong et la France, “Il est essentiel que la culture pop de Hong Kong demeure vivante et que ses partenaires occidentaux dans le cinéma, la BD, et j’en passe… soutiennent les auteurs hongkongais qui s’efforceront de continuer à la faire vivre. En réalité, je pense même qu’il s’agit d’un devoir.” 

 

 

 

Lydia Vazquez

 

Lydia Vazquez traductrice espagnole d’Annie Ernaux 

A 66 ans, Lydia Vazquez est professeur de littérature française à l’Université du Pays basque. Elle est la traductrice espagnole d’Annie Ernaux, prix Nobel de littérature 2022. Elle parle de la traduction comme une vocation, séduite lors de ses années universitaires alors qu’aucune formation dédiée n’existait. Lydia Vazquez a débuté la traduction d’Annie Ernaux avec “La femme gelée” et depuis à traduit 14 de ses oeuvres. “Son œuvre incarne une vérité profonde et revêt une dimension collective avec laquelle je peux pleinement m'identifier. Cela aide à bien traduire quand on s'identifie à ce qu'on traduit, tout comme on lit mieux quand on s'identifie à ce qu'on lit.”  En tant que traductrice et enseignante, pour elle “une traduction réussie est celle qui parvient à rester aussi fidèle que possible au sens originel et aux mots de l'auteur, sans pour autant succomber au piège de la littéralité.” 

 

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