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Cécile Dahome : « Comment réduit-on au maximum l’énergie que l’on consomme ? »

Cécile Dahome, de Sevea ConsultingCécile Dahome, de Sevea Consulting
Écrit par Caroline Chambon
Publié le 11 août 2021, mis à jour le 12 août 2021

Dans le cadre de son podcast « Demain & Durable », Antoine Grego accueillait Cécile Dahome, CEO de Sevea Consulting, cabinet spécialisé dans le développement durable en Asie du Sud et en Afrique.

 

Comment réduire son empreinte écologique en matière d’énergie ? Pour le 28ème épisode de son podcast « Demain & Durable », Antoine Grego recevait Cécile Dahome, CEO de Sevea Consulting, un cabinet spécialisé dans les énergies renouvelables. Opérant en Asie du Sud, en Asie du Sud-Est et en Afrique, ce cabinet propose des solutions innovantes aux entreprises et communautés locales pour réduire leur empreinte carbone, au coeur des problématiques locales de chaque territoire. Dans cet épisode, Cécile Dahome aborde l’avenir des énergies renouvelables, leurs forces et leurs faiblesses, ainsi que l’entrepreneuriat féminin et la nécessité de l’imposer dans le monde des affaires.

 

Du Brésil au Cambodge, en passant par l’Afrique : un parcours international

Après avoir suivi son enseignement secondaire au Brésil, Cécile Dahome travaille quelque temps en tant que consultante à Paris, puis à Lyon. A 26 ans, elle a ce qu’elle appelle une « première crise de vie ». Au milieu de cette remise en question, elle découvre l’entrepreneuriat social. Pour elle, c’est une révélation, qui lui montre qu’il est possible « d’allier l’économie en respectant l’humain et l’environnement ». Elle entame alors un tour du monde, espérant trouver sa vocation. Avec Cyril, son conjoint qui a fait des études dans le domaine de l’énergie et travaillé dans l’électrification rurale, ils passent quatre mois en Afrique.

Là-bas, Cécile s’intéresse au rapport entre énergie, eau, et agriculture. Cette dernière « est venue de mon envie de voir les problèmes dans leur globalité », explique-t-elle, convaincue que ces trois thématiques sont interdépendantes. Elle finit par s’installer au Cambodge : Sevea Consulting est né.

 

Consommer moins et mieux : « des arbitrages à prendre »

Au coeur du travail de Sevea Consulting se trouve la réduction de l’empreinte écologique : « trouver les impacts les moins négatifs en fonction du contexte local », explique Cécile. S’adapter à la situation locale est primordial. Pour la lauréate du Trophée Entrepreneur 2021 (sponsorisé par l’EDHEC), il ne sert à rien de répliquer ce qui a été fait en Europe, car les problématiques ne sont pas les mêmes. Dans les pays où elle travaille, l’objectif est d’apporter un raisonnement et une solution « acceptables et acceptés ».

« Comment réduit-on au maximum l’énergie que l’on consomme ? Il n’y a pas mieux que l’énergie que l’on ne consomme pas. Ensuite, comment fournit-on cette énergie de la manière la plus propre possible ? », interroge Cécile. C’est là toute l’ambiguïté de son travail. Innover, oui, mais ne pas oublier que l’objectif reste de réduire la consommation, et pas simplement de la transformer. Comme elle le rappelle, « il n’y a pas que l’aspect énergétique qui compte » car « la croissance va beaucoup plus rapidement que tous les efforts de décarbonisation qui sont faits ».

 

La batterie : l’avenir de l’énergie ?

« Le problème, ce sont les batteries », avance Cécile Dahome : « il faut les recycler, ce qui n’est pas faisable partout ». En Asie, parce que les marchés sont « plus intégrés », des filières de recyclage existent. A l’inverse, l’Afrique compte « des populations qui vivent dans des endroits très reculés ». Pour l’heure, les batteries ont une empreinte importante, générée lors de leur production.

Mais, comme le précise Cécile, « Les technologies de batteries évoluent très rapidement ». Selon elle, ces dernières existeront bientôt dans un format moins polluant en ce qui concerne la composition et la production. L’avenir réside pour elle dans l’alliage « du solaire et de la batterie », car stocker l’énergie solaire en grande quantité permettrait de résoudre un certain nombre de problématiques énergétiques.

 

Entreprendre au féminin : une nécessaire adaptation

Etre une femme dans le monde entrepreneurial n’est pas évident, comme le fait remarquer Cécile. Au Cambodge, où elle est installée, « ce n’est pas obligatoirement plus difficile qu’en France. J’ai pu faire des choses en tant que femme qui seraient impossibles en France, comme rencontrer des ministres avec mon bébé sur le dos », explique-t-elle.

Mais les difficultés rencontrées restent, pour la plupart, les mêmes que pour le reste des femmes. « Une partie des femmes n’est pas bien un à deux jours par mois à cause de leurs menstruations. Ça n’est pas du tout pris en compte », dénonce-t-elle. Et pourtant, cela affecte la productivité. « N’aurait-on pas à gagner en accordant une demie-journée par mois ? », demande celle qui avoue avoir du mal à s’autoriser du temps de repos. Pour Cécile, le plus dur reste d’ « établir sa crédibilité ». Selon elle, l’important est de garder « le respect de soi » et de s’affirmer comme « entrepreneure au féminin ».

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