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Au secours ! Mes enfants partent étudier en France après le bac !

Des parents expatriés et leurs enfants Des parents expatriés et leurs enfants
Écrit par Damien Bouhours
Publié le 27 juin 2021, mis à jour le 5 janvier 2023

Alors que les enfants stressent à cause du bac, les parents, eux, s’inquiètent davantage de tout ce qui va se passer après son obtention. Et les difficultés se multiplient pour les expatriés qui voient pour certains leur progéniture rentrer en France, bien loin du cocon familial. Alors comment gèrent-ils ce départ du nid ? Des parents expatriés témoignent.

 

Le passage entre le lycée et un établissement d’enseignement supérieur n’est pas chose aisée pour les jeunes expatriés mais également pour leurs parents. Comment cette transition se passe quand vos enfants vont s’installer en France, parfois à des milliers de kilomètres de votre lieu de résidence ? lepetitjournal.com a posé la question à des parents expatriés dont les enfants préparent le plongeon vers des études supérieures dans l’Hexagone.

 

Un logement étudiant en France

 

Je redoute la recherche d'un logement
Catherine, expatriée en Afrique du Sud

Logement, coût des études, démarches administratives,… les difficultés d’installation en France pour les enfants expatriés

La grande majorité des parents interrogés comptent rentrer en France pour installer leurs enfants. Une nécessité quand on connait le parcours du combattant qui les attend. Sixtine, expatriée aux Etats-Unis, lâche le mot qui fâche : « la paperasse administrative ». « Lui procurer un numéro de sécurité sociale, l'ouverture d'un compte en banque car elle est franco-américaine et lui trouver un logement sur place », voilà ce qui est sur sa liste de tâches.

 

Même litanie pour Sabrina, résidente en Espagne : « Trouver un logement et la paperasse administrative : trouver son numéro de sécurité sociale, faire les démarches pour l’eau, l’électricité dans le logement, un nouveau forfait téléphonique, un compte bancaire, … ».

 

La recherche d’un logement cristallise en particulier toutes les craintes des parents expatriés. Comme l’explique Catherine, expatriée en Afrique du Sud : « Je redoute la recherche d'un logement car la plupart des loueurs ou des agences demandent des documents que nous ne sommes pas en mesure de fournir. En plus en cette période de crise sanitaire et de retour d'un pays à hauts risques, nous sommes soumis à un isolement de 10 jours qui complique et retarde la recherche d'un logement, alors que le marché des logements étudiants est très volatile. Il y a aussi la problématique de toutes les démarches qu'il faut effectuer en parallèle (CAF, CPAM,..) ».

 

Même constat pour Séverine, expatriée en Italie : « Comme nous habitons à l’étranger nous sommes à priori prioritaires pour l’obtention d’une chambre au CROUS. Cependant nous n’avons encore rien reçu pour l’instant. Cela nous éviterait la recherche d’un studio meublé dans une grande ville au mois d’août. Je prévois de passer quelques jours sur place avec lui avant sa rentrée pour lui acheter l’équipement de base pour sa chambre et m’assurer qu’il soit à l’aise pour aller/venir jusqu’à sa future école en transports en commun ».

 

Et puis cette installation a un coût non négligeable, comme nous le rappelle Nadège, qui vit en Indonésie, qui s’inquiète de « l'aspect financier, entre le coût de ses études, son logement, et sa vie sur place ».

 

Un étudiant expatrié en France

 

Mon fils a été surprotégé en vivant en mode expat
Agnès, expatriée en Indonésie

La crainte des parents expats : l’adaptation à la vie française

La plus grande des difficultés évoquée par ces parents expatriés reste certainement l’adaptation de leurs enfants à cette nouvelle vie en France. Sylvain, expatrié en Pologne, a peur de l’insécurité en France. « La France est de moins en moins un pays sûr, surtout pour une jeune fille », explique-t-il.

 

La plus grande crainte de Daniel, expatrié en Chine, reste « l'insertion et l’adaptation ». « Tous nos nos enfants ont fait l’école a domicile jusqu'au bac et sont anglophones », ajoute-t-il.

 

Sixtine, vivant aux Etats-Unis depuis une décennie, craint également que sa fille « soit un peu perdue au départ car elle n'a pas forcément les codes, les mêmes références que les jeunes Français, même si elle est restée très en contact avec ses amies d'enfance et ses cousins ».

 

Agnès, expatriée en Indonésie, a également peur que son fils n’ait pas les codes car il a « été surprotégé en vivant en mode expat ». « L'orientation depuis l'étranger et la réforme du BAC ont mis d'énormes bâtons dans les roues, notamment le choix des spécialités en seconde qui sont décisives pour la suite des études pas forcément toutes disponibles dans les lycées de l’étranger », ajoute-t-elle.   

 

Et même si le fils de Séverine part étudier dans une ville qu’il connait déjà, Elle a « un peu peur qu’il ait du mal avec la mentalité française ou plutôt l’état d’esprit de certains étudiants ou professeurs français ». « Mon fils a suivi un cursus scolaire international très différent du système français. Il y a aussi la vie en solo qu’il va devoir apprendre à gérer, pas si facile pour un garçon de 17 ans. », souligne-t-elle.

 

Un étudiant expatrié en France

 

 

Je veux qu'il obtienne son diplôme pour lui assurer un bon début dans la vie active et qu’il renoue avec son identité française
Séverine, expatriée en Italie

 

Un souhait tout simple : que ses études se passent bien
 

Malgré les difficultés et les craintes, ces parents expatriés n’ont qu’une envie : que les études de leurs enfants se déroulent au mieux. Agnès veut de tout coeur que son fils « s'épanouisse et parvienne au job de ses rêves ».

Pour Sixtine, ces études en France seront aussi l’occasion pour sa fille de goûter aux joies de la vie étudiante : « La vie universitaire en France et aux Etats-Unis est très différente. Aux Etats-Unis, les étudiants sont "hors la loi" lorsqu'ils boivent une bière ou un verre de vin et j'espère qu'elle aura plus de "liberté", non pas que je sois pour qu'elle fasse trop la fête, évidemment mais j'aimerais qu'elle s'amuse aussi. »

 

Sabrina, expatriée en Espagne, est contente que sa fille ne s’éloigne finalement pas tellement  « C’est elle qui souhaitait faire ses études en France. J’imagine qu’elle y cherchait la facilité due à la langue et l’envie de renouer avec son pays d’origine. Nous trouvons aussi que les études en France sont d’un bon niveau. Et je préférerais qu’elle reste en Europe pour sa vie future plutôt que de travailler et/ou rencontrer quelqu’un au bout du monde. ».

 

Séverine espère, quant à elle, que son fils « obtienne son diplôme pour lui assurer un bon début dans la vie active et qu’il renoue avec son identité française même s’il décide ensuite de repartir vivre à l’étranger. »

 

Finalement entre parents expatriés et parents vivant en France, les attentes ne sont pas bien différentes, même si la situation est bien plus complexe. Comme le résume Catherine, elle ne souhaite pour ses enfants qu’une chose toute simple : « le meilleur pour leur avenir ».

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