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9 jeunes Français sur 10 sont recrutés après leur contrat de VIE

VIE club VIE Business FranceVIE club VIE Business France
Écrit par Justine Hugues
Publié le 14 novembre 2018, mis à jour le 3 décembre 2020

C’est l’un des principaux résultats de l’étude menée récemment par Business France, en collaboration avec EDHEC Newgen Talent Centre.Entre croissance du nombre de contrats et élargissement du dispositif à de nouveaux secteurs et profils, le Volontariat International en Entreprise est en constante évolution. 

 

«  Il fallait que l’on s’assure que le programme réponde aux attentes de la génération des « natifs numériques » qui arrivent aujourd’hui sur le marché de l’emploi », explique Michel Bauza, responsable du Volontariat International en Entreprise (VIE) à Business France. Si l’opérateur public réalise régulièrement des études d’impact du dispositif sous le prisme des entreprises, le travail mené en collaboration avec l’EDHEC Newgen Talent Centre est inédit, de par le nombre de jeunes interrogés (1.552). Majoritairement des hommes (63%) et âgés en moyenne de 26 ans, les VIE passent, pour la plupart (76%) par les bancs des grandes écoles de commerce et d’ingénieurs. Etats-Unis, Allemagne, Belgique, Royaume Uni, Chine et Canada constituent le top 6 des pays d’affectation des volontaires. 

« C’est un programme qui marche bien mais nous pouvons faire plus », affirme M. Bauza. Cela tombe bien, ils devront faire plus ! Le gouvernement a fixé à Business France un objectif de croissance de 20% du nombre de contrats d’ici 2022. Créé il y a 18 ans, le VIE permet aux sociétés françaises de recruter des jeunes de 18 à 28 ans pour une période comprise entre 6 et 24 mois. « C’est pour l’entreprise un formidable moyen de détecter et former le talent qu’elle embauchera demain », poursuit notre interlocuteur, qui présente le VIE comme un programme de « pré-recrutement ». « Le VIE est une expérience internationale fondatrice qui permet aux jeunes diplômés de sauter vraiment un cap professionnel », complète Antoine Vernholes, président du club des Volontaires Internationaux pour Entreprendre. 

Depuis son lancement, le dispositif n’a cessé de grandir, jusqu’à atteindre plus de 15.000 contrats par an à l’heure actuelle. « Au regard du potentiel d’entreprises françaises exportatrices, qui sont environ 100.000, et parce que beaucoup de PME ne sont pas au fait de tous les dispositifs existants, on peut être optimiste pour la suite », analyse Antoine Vernholes. 

 

Le VIE, un atout pour la carrière

 

« Cela m’a ouverte à une carrière à l’international. Les responsabilités que l’on m’a données m’ont permis d’apprendre énormément en peu de temps et cela est très valorisé sur le marché de l’emploi » explique l’une des rpersonnes consultées. Pour l’écrasante majorité des « anciens », le VIE a été un véritable accélérateur de carrière. La preuve par chiffres : 91% des participants ont été embauchés directement après leur V.I.E, dont plus de la moitié dans la même entreprise. Pour comparaison, seuls 28 % des stagiaires et 31% des alternants seraient ensuite recrutés par les entreprises, si l’on en croit les chiffres fournis par l’EDHEC Newgen Talent Centre. En matière d’insertion professionnelle, le club VIE entend bien jouer un rôle significatif. « Les événements organisés par nos antennes, qu'il s'agisse de conférences ou de visites d'entreprises, permettent de maintenir et d'acquérir des compétences, et offrent à l'ancien-ne VI une visibilité parmi ses pairs », expose Antoine Vernholes. 

 

Indépendamment des débouchés professionnels, les Français étant passés par la case VIE saluent la capacité d’adaptation et d’apprentissage, l’habilité relationnelle et l’ouverture d’esprit acquis durant leur expérience. Le tropisme international du contrat explique par ailleurs que 77% des anciens VIE ont un niveau de langue étrangère courant ou bilingue à l’issue de leur mission. « L’un des points forts du V.I.E : les langues, que l’on peut pratiquer dans un milieu professionnel », souligne un participant à l’étude. 

« Le programme contribue à densifier la relation économique entre la France et le pays d’accueil »

42% des jeunes interrogés ont été recrutés dans le pays où ils ont fait leur volontariat, contre 36% en France et 13% dans un pays tiers. « Il y a une transmission de savoir-faire dans les deux sens entre le volontaire et ses collègues locaux. Cela va contribuer à densifier la relation économique entre la France et le pays d’accueil », analyse Michel Bauza, pour qui le renforcement des liens bilatéraux est un autre aspect intéressant du programme. 

Parmi les motivations des VIE, la découverte d’un pays ou d’une région du monde occupe une place de choix, surtout chez ceux ayant eu une expérience en dehors de l’Europe. Le rêve américain, l’appel de l’Inde, le mythe du Canada ressortent ainsi clairement dans l’étude. 

Un dispositif réservé à une élite ? 

Avec seulement 28% des volontaires ayant réalisé leurs études dans une université française et 11% une université étrangère, le VIE peut apparaître comme l’apanage des bac +5, diplômés des grandes écoles. « L’université n’est pas le caillou dans la chaussure. Ce n’est pas parce que vous avez fait un Master 2 à la fac que vous êtes défavorisé. Je crois d’ailleurs que les diplômés des plus grandes écoles se tournent vers des offres du privé plus compétitives » rétorque Michel Bauza. Par ailleurs, rares sont les heureux élus au VIE à n’avoir aucune expérience professionnelle préalable. « Comme dans tous les univers compétitifs, une multitude de paramètres vont être déterminants dans le recrutement », observe Antoine Vernholes. « Si vous n’avez aucune expérience mais que vous parlez plusieurs langues ou que vous postulez dans un pays où les offres peinent à être pourvues, comme en Allemagne, vous multipliez vos chances. Il y a de la place pour tous », poursuit-il.  

Ouvrir encore davantage le dispositif aux ressortissants européens et aux titulaires de formations professionnelles courtes, telle est l’une des pistes de popularisation du VIE. « Il y a des offres et des demandes sur des formations spécifiques de type CAP et BEP, mais cela reste une niche. Quant aux volontaires européens, ce sont des profils atypiques qui  apportent une formidable richesse supplémentaire aux entreprises françaises. Les contingents devraient augmenter, surtout au sein des gros pourvoyeurs de VIE » conclut Antoine Vernholes. 


Pour plus d'informations sur le dispositif ou pour vous porter candidat, rendez-vous sur la plateforme du Centre d'Information sur le Volontariat International ou le blog VIE

Justine Hugues
Publié le 14 novembre 2018, mis à jour le 3 décembre 2020
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