Les grandes réformes socio-économiques sont souvent portées par les syndicats et en période de mobilisation, ils reviennent sur le devant de la scène. Qu’en est-il des syndicats pour les Français et Françaises de l’étranger ? Comment et pourquoi se syndiquer en tant qu’expatrié ?
Avec environ 10% de travailleurs adhérents aujourd'hui à un syndicat, la France a un faible taux de syndicalisation par rapport à ses voisins européens (74 % en Finlande, 70% en Suède, 50 % en Belgique). Le taux de syndicalisation chez les Français de l’étranger est sensiblement similaire au taux national.
Que veut dire être syndiqué ?
Pour être syndiqué, il faut adhérer à un syndicat. Les syndicats assurent la défense individuelle et collective des salariés au sein des entreprises mais aussi au niveau national. Ils permettent également de négocier et de signer des conventions collectives au niveau national ou des accords d'entreprises avec l'employeur.
Pourquoi se syndiquer ?
Se syndiquer permet tout d’abord de connaître ses droits et de mieux comprendre le fonctionnement de votre entreprise. C’est aussi un moyen de rencontrer d’autres personnes dans votre secteur d’activité, de créer du lien avec des collègues. Enfin, le rôle principal d’un syndicat est de vous défendre en cas de litige avec votre employeur, d’être écouté et soutenu par vos pairs.
Est-ce dangereux ?
Bien que le Code du travail interdit catégoriquement la discrimination en raison d’un engagement syndical (article L. 1132-1), la question continue de se poser. Si toutefois vous ne vous sentez pas en confiance, vous n'êtes absolument pas tenu de dire à votre employeur que vous avez adhéré à un syndicat.
Se syndiquer pour les expatriés
Se syndiquer est sur le principe très simple, il suffit d’adhérer à l’organisation de votre choix et de régler la cotisation (déductible de vos impôts à 66%). Elle coûte généralement moins de 50€. “Aujourd'hui, il est très aisé de se syndiquer depuis l'étranger. Les contacts sont facilités par les technologies numériques et les réseaux sociaux.” confirme Adrien Guinemer, Chargé de mission "Hors de France" pour l’UNSA Education.
Si vous partez en expatriation et que vous adhérez à un syndicat en France, vous pouvez continuer à être syndiqué depuis votre nouveau pays d’accueil. “D'autant plus si le personnel est détaché, il conserve ainsi un lien avec son ministère d'origine (pour les fonctionnaires), des informations sur la carrière, l'avancement etc.” explique Patrick Soldat, secrétaire national SNES-FSU. Néanmoins, le syndicalisme concerne tout autant le secteur privé que public.
Lorsqu’on est expatrié, quel syndicat choisir ?
Le choix du syndicat ne doit dépendre que de vos convictions personnelles, chaque syndicat proposant une branche pour les Français de l’étranger (ou presque). Selon votre statut et votre corps de métier, vous trouverez facilement les informations. Les 5 confédérations principales sont la CGT, CFDT, CGT-FO, CFTC et la CFE-CGC.
Quelles sont les spécificités du syndicalisme en tant qu’expatrié ?
Comme la branche hors de France de chaque syndicat est reliée à la “maison mère”, les informations circulent de la même manière que pour les branches locales en France. “En revanche, souligne Patrick Soldat, secrétaire national SNES-FSU, de nombreuses alertes et revendications sont portées auprès des services culturels des ambassades, des ambassadeurs, ce qui n'est pas le cas en France.” Le droit syndical, qu’il soit dans la fonction publique ou en entreprise, concerne aussi les Français de l’étranger mais selon les pays, son exercice est plus ou moins facile. “Il existe quelques restrictions liées à la situation locale, le droit de manifester par exemple, même si, dans certains cas comme celui des mouvements contre la réforme des retraites actuellement, des rassemblement ont lieu; ce qui démontre d'ailleurs l'ampleur du mouvement.” conclut Patrick Soldat.