Édition internationale

Un 13e cas humain de grippe aviaire H5N1 à Tboung Khmum

Au Cambodge un garçon de six ans contaminé par le virus H5N1 porte à 13 le nombre de cas humains en 2025. Le royaume fait face à des pratiques rurales à risque, malgré les mises en garde.

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Photo Thmey Thmey
Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 24 juillet 2025

Un garçon de six ans testé positif au virus H5N1

Le ministère cambodgien de la Santé a confirmé un nouveau cas humain de grippe aviaire dans la province de Tboung Khmum. Un enfant de six ans a été testé positif à la souche H5N1, selon un communiqué publié le 23 juillet. Il s’agit du treizième cas cette année.

L’infection a été confirmée par l’Institut national de santé publique le 21 juillet. Le garçon présentait de la fièvre, de la toux, des vomissements, de la diarrhée et des difficultés à respirer. Il est actuellement pris en charge par une équipe médicale.

Une contamination probablement liée à des volailles mortes

L’enquête suggère un lien entre le cas et une vague de décès de volailles dans l’entourage familial. « Environ 100 poulets sont morts chez un parent. Le garçon aurait ramassé un oiseau mort et demandé à sa grand-mère de le cuisiner », indique le ministère.

Des équipes d’intervention ont été déployées pour identifier la source de l’infection et les personnes ayant été en contact avec l’enfant. Un traitement préventif à base de Tamiflu a été administré aux proches.

Rebond des cas humains depuis 2023

Une recrudescence de la grippe aviaire intervient au Cambodge, après presque dix ans sans épidémie notable. En 2023 et 2024, plusieurs infections ont été recensées, et 13 personnes ont déjà été contaminées en 2025, dont six sont décédées. Sept cas ont été signalés seulement en juin.

Le taux de mortalité reste élevé, autour de 60 %, selon les autorités sanitaires.

Un virus recombiné encore mal compris

Les scientifiques soupçonnent l’émergence d’une nouvelle souche du virus. Ce variant combinerait des souches locales et des souches circulant à l’échelle mondiale. Cette recombinaison aurait eu lieu fin 2023, mais son rôle exact dans la hausse des cas humains reste à déterminer.

« La vérité, c’est que nous ne savons pas encore pourquoi nous voyons plus de cas », explique le Dr Erik KARLSSON, responsable du laboratoire de référence H5 de l’OMS à l’Institut Pasteur du Cambodge. « Cela peut venir d’une plus grande circulation du virus chez les oiseaux, de pressions économiques, de changements climatiques… »

Des pratiques à risque toujours fréquentes

Malgré les campagnes de sensibilisation, les comportements à risque restent courants, surtout en zone rurale. Une enquête menée en 2023 montre que beaucoup de Cambodgiens continuent de manipuler ou consommer des volailles malades.

Si la moitié des répondants disaient connaître les recommandations sanitaires, moins de 40 % déclaraient les suivre. Près de 75 % touchaient les oiseaux malades à mains nues, 77 % utilisaient leurs déjections comme engrais, et 23 % cuisinaient des volailles visiblement malades. 

Une idée fausse persiste : celle selon laquelle la congélation suffirait à éliminer le virus.

Les autorités sanitaires alertent : sans un travail de fond dans les communautés, ces pratiques continueront d'exposer la population à des risques graves.

Avec l'aimable autorisation de Cambodianess, qui nous permet d'offrir cet article à un public francophone. 

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