Une nouvelle étude du réseau de recherche des Instituts Pasteur révèle les possibles conséquences du changement climatique sur l’évolution de la densité des vecteurs de la dengue en Asie du Sud-Est.
Un travail collaboratif entre l’Institut Pasteur du Cambodge et celui du Laos, avec le soutien de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), démontre les futurs impacts sur la santé publique du réchauffement climatique induit par l’homme.
Plus de moustiques plus de cas de dengue
L’étude identifie comme une menace l’augmentation majeure de la densité des moustiques, connus pour être les vecteurs d’un grand nombre de maladies infectieuses en Asie du Sud-Est, dont la dengue.
La dengue est une maladie infectieuse émergente, propagée par Aedes aegypti et Aedes albopictus, les deux principales espèces de moustiques responsables de sa transmission.
En raison du changement climatique et des effets de l’action humaine sur l’environnement, ces vecteurs sont de plus en plus susceptibles de se développer et l’évolution croissante de leur densité expose les populations à un risque élevé de possibles futures épidémies.
L’étude, réalisée en Asie du Sud-Est où la dengue est endémique, s’appuie sur un grand nombre de données collectées par Sébastien Marcombe de l’Institut Pasteur du Laos et par Sébastien Boyer de l’Institut Pasteur du Cambodge, ainsi que sur d’autres données bibliographiques sur la présence de ces deux espèces en Asie du Sud-Est.
A partir de ces données, deux unités de recherche de l’IRD ont mis au point des modélisations mathématiques et des analyses spatiales permettant d’évaluer l’impact des scénarios climatiques prévisionnels sur la future distribution de ces deux espèces sur l’ensemble de la région.
Les résultats montrent que, d’ici la fin du siècle, les densités d’Ae. aegypti et d’Ae. albopictus augmenteront respectivement jusqu’à 46 % et 25 % en Asie du Sud-Est en raison des croissances de température prévues, peut-on lire sur le site de Pasteur. De plus, toujours selon cette étude, il serait peu probable que les mesures d’atténuation des effets du changement climatique puissent modérer cette expansion de manière significative.
L'impact du changement climatique sur la santé publique
Les résultats apportés par l’étude représentent des preuves supplémentaires que les changements climatiques induits par l’homme auront un impact important sur les écosystèmes et, de ce fait, sur la santé publique.
" Les risques et conséquences sanitaires liés au changement climatique sont encore mal connus. Cette étude a au moins l’avantage de s’attaquer à ce problème par le prisme des vecteurs et de la Dengue qui est toujours responsables de nombreux décès. Cette étude, qui a été financée par l’Agence Française de Développement (AFD), s’attaque aux conséquences globales du changement climatique sur des maladies dites environnementales telles que la Dengue et la Leptospirose. Des études complémentaires sont nécessaires pour comprendre et prédire le risque impactant directement les populations les plus vulnérables. » a déclaré Sébastien Boyer de L'institut pasteur du Cambodge
Source: Pasteur Network