Le Cambodge est un pays plutôt sûre. Pourtant , ces derniers temps, un sentiment d’insécurité plane sur la capitale sans que des données chiffrées n’aient été établies.
« Tenez bien votre sac et votre téléphone » répètent systématiquement les chauffeurs de tuktuks ou rickshaws aux clients qui s’installent dans leurs véhicules. Au départ cette consigne était surtout lancée aux touristes mais aujourd’hui tout le monde est prié de faire attention à ses affaires.
Un vendeur de mangues devant Thaï Huot alerte ses clients « rangez-vite votre portefeuille, j’ai vu un client se faire arracher son téléphone alors qu’il était en ligne il y a quelques jours. Les voleurs en scooter sévissent énormément en ce moment ».
Les vols à l’arrachée sont communs dans toutes les grandes villes. Phnom Penh n’échappe pas à ce phénomène. Avant le Covid, des vols avaient lieu à la tombée de la nuit dans le quartier de Wat Phnom, sur Riverside ou BKK là où se trouvait une grande concentration de touristes. Depuis quelques mois, tous les quartiers sont touchés.
Le mode opératoire reste inchangé. Deux jeunes hommes en scooter s’approchent de leur victime, ralentissent à sa hauteur pour attraper le sac ou le téléphone puis accélèrent et disparaissent.
Pour Virginie, c’était il y a deux semaines rue 63 vers 16 heures : « Je marchais sur le trottoir au niveau du Super Duper, j’ai bien vu le scooter s’approcher et je me suis dit qu’il venait se garer juste devant moi alors qu’il y avait plein de place autour. Le passager a tiré un coup sec sur mon sac que je portais en bandoulière, la lanière a cédé puis le chauffeur a accéléré et ils sont partis ».
Légère variante pour Stéphane qui s’est fait dérober son téléphone par un voleur seul sur son scooter : « Je lisais un message sur mon téléphone, sur le trottoir, il est arrivé en scooter sans que je ne prête attention, a arraché mon téléphone et est parti » raconte ce restaurateur. « Ça s’est passé en quelques secondes rue 63 au niveau de Zando, en pleine journée. Mon téléphone n’était pas assuré alors je n’ai pas porté plainte ».
Les vols ne touchent pas que les expatriés. Alan, Cambodgien, s’est fait voler son scooter en pleine nuit il y a deux semaines. Il l'avait garé devant son lieu de travail dans le quartier de Bassac Lane. Les voleurs ont pénétré dans la cour du café où il travaille. Ils y sont restés cachés deux heures attendant que l’activité cesse avant de forcer la grille qui avait été fermée entre temps et de partir avec la moto du jeune homme et le vélo de sa collègue. Les images de la caméra de surveillance ne laissent aucun doute sur le déroulé des événements cette nuit-là. Elles ne sont malheureusement guère utiles à la police car les voleurs, arrivés à pieds, ne sont pas identifiables.
« Un ouvrier sur le chantier voisin m’a dit que quelques jours auparavant quatre climatiseurs avaient été dérobés et une voisine m’a dit que c’était son ordinateur portable qui avait été volé dans les jours précédents » Continue Alan. « J’ai porté plainte et je surveille les réseaux sociaux. Souvent les motos volées sont vendues en pièces détachées mais le modèle de la mienne est trop rare pour qu’il y ait de la demande. Elle va certainement être toute refaite et revendue » déclare-t-il amer. « Tous les ans au moment de Pchum Ben et de la Fête des Eaux il y a une recrudescence des vols mais c’est la première fois qu’on vole ma moto » ajoute-t-il.
Pourtant ce sentiment semble contredit pas les chiffres. Cette année le consulat n’a enregistré que 22 cas de vol contrastant avec les 80 habituellement enregistrés par an. Mais ce chiffre lui-même est trompeur. En effet, le consulat gère habituellement les 10000-15000 français résidents au Cambodge plus 180 000 touristes de différentes nationalités européennes. Ces touristes ayant disparu, le chiffre des vols enregistrés est donc proportionnellement plus important. Enfin, les vols signalés aux services de l’ambassade ne sont ceux que pour lesquels des documents officiels ont été dérobés.
Avec la crise, on peut craindre qu’une frange de la population ne sombre dans la pauvreté. Hélas, les vols à l’arrachée pour les hommes et la prostitution pour les femmes peuvent être des solutions de dernier recours pour de nombreuses personnes sans ressource.
En cas de perte de papier d’identité, il est nécessaire de faire une déposition auprès de la police des étrangers rue 598 à Phnom Penh ou au commissariat le plus proche en province. Un passeport d’urgence ou un laissez-passer vous sera délivré par le consulat de l’ambassade uniquement sur présentation de la déclaration de vol ou de perte faite et sur justification de votre nationalité française.
Pour connaitre les procédures en cas d'urgences préconisées par l'Ambassade de France cliquez ici