Phnom Penh Accueil soutient Kampuchea Sëla Handicap et le Centre Éducatif de Kep, entretenant le lien entre la communauté française et le tissu caritatif au Cambodge.


Phnom Penh Accueil (PPA), association bien connue de la communauté francophone à Phnom Penh, a récemment remis des fonds à deux structures caritatives cambodgiennes : Kampuchea Sëla Handicap (KSH), qui accompagne des personnes en situation de handicap intellectuel, et le Centre Éducatif de Kep, qui accueille des enfants issus de familles défavorisées. Ces dons sont l’aboutissement d’une démarche collective menée tout au long de l’année par les adhérents de PPA, soucieux d’apporter un appui concret à la société cambodgienne.
Un engagement tourné vers le terrain
« Chaque année, nous choisissons deux ou trois associations que nous allons soutenir », explique Thierry Demoly, président de Phnom Penh Accueil. « Nous allons systématiquement sur place, rencontrer les bénéficiaires et découvrir leurs projets. C’est une manière de vérifier concrètement l’impact et de renforcer le lien humain. »
Pour sélectionner les bénéficiaires, les membres du bureau de PPA s’appuient sur les propositions de volontaires impliqués. Ainsi, cette année, une adhérente travaillant auprès de personnes handicapées a suggéré de visiter KSH, tandis qu’une autre connaissance a orienté l’association vers le Centre Éducatif de Kep. « Ce ne sont pas des choix abstraits : nous avons rencontré les équipes, visité leurs locaux, partagé une journée avec eux. Ces moments nous sensibilisent énormément », précise Thierry Demoly.
Les dons sont financés grâce aux cotisations des membres et à des initiatives solidaires. « Ce n’est pas notre vocation première, mais nous savons que nos membres apprécient que leur engagement au sein de PPA ait aussi une dimension solidaire », ajoute le président.
Kampuchea Sëla Handicap : insertion et formation
Basée à Phnom Penh, Kampuchea Sëla Handicap accueille 31 bénéficiaires, dont 11 ont déjà trouvé un emploi dans des entreprises ordinaires. « Nous travaillons à la fois sur la production artisanale et alimentaire, mais aussi sur l’insertion professionnelle », explique Valentin Dubé, responsable de l’association. Confitures, sirops, produits transformés à base de vanille ou de café : les activités sont variées et visent à offrir aux jeunes adultes une qualification professionnelle.

L’organisation s’implique actuellement dans un projet collectif réunissant plusieurs producteurs locaux (vanille, thé, chocolat, café) afin de créer une marque commune et de renforcer la visibilité de produits fabriqués au Cambodge. KSH y joue un rôle de transformateur et de conditionneur, en assurant la qualité et la mise en marché.
Au-delà des activités économiques, KSH développe une stratégie d’inclusion à long terme. « Dans trois à cinq ans, nous voulons devenir un centre de formation reconnu, afin que les personnes en situation de handicap intellectuel soient intégrées dans les écoles, les entreprises et la société en général », affirme Valentin Dubé. Un projet soutenu récemment par l’ambassade de France, à travers un financement destiné à promouvoir l’emploi inclusif en partenariat avec d’autres ONG.
Le Centre Éducatif de Kep : éducation et ouverture
Fondé en 2011 par la Princesse Sylvia Sisowath, le Centre Éducatif de Kep accueille aujourd’hui environ 164 enfants issus de familles défavorisées. « Nous offrons des cours d’anglais, de sport, de danse, mais aussi de couture pour les enfants et leurs mères », raconte Mme Kuntheaborey Pheng, bénévole engagée. « L’idée est d’allier l’éducation scolaire à des savoir-faire pratiques, afin de donner à ces familles davantage de perspectives. »

Le centre est animé par une équipe de professeurs locaux (langues, sport, danse), ainsi qu’un directeur et du personnel administratif. Des bénévoles internationaux y apportent également leur contribution. « Nous voulons maintenant élargir notre offre avec l’apprentissage du français, car beaucoup de nos donateurs viennent de France et la francophonie est un atout », ajoute Kuntheaborey Pheng.
L’organisation cherche aussi à diversifier ses soutiens. « Nous espérons attirer des donateurs cambodgiens, pas seulement étrangers, car l’éducation est une responsabilité collective. Elle est essentielle pour l’avenir du pays, qu’il s’agisse de l’hygiène, de la santé ou de la culture », souligne la bénévole.
Une solidarité partagée
Pour Phnom Penh Accueil, cette action s’inscrit dans une démarche complémentaire à sa mission principale : l’accueil et l’intégration des expatriés francophones au Cambodge. « Nos adhérents apprécient de savoir qu’une partie de leurs cotisations et de leurs achats solidaires bénéficie directement à des associations locales », conclut Thierry Demoly. « C’est une manière concrète de participer à la vie du Cambodge, en soutenant ceux qui en ont le plus besoin. »
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