56 travailleurs vietnamiens se sont échappés samedi d’un casino de Bavet à la frontière vietnamienne. La lutte contre le travail forcé au Cambodge se renforce.
Une vidéo d'une minute filmée par des habitants de la région montre le groupe fuyant le casino alors qu'il pleuvait abondamment. La vidéo montre de nombreuses personnes en uniformes noirs les pourchassant. Les fuyards rattrapés sont roués de coups.
Cette évasion est la deuxième du genre. Le 18 août, 42 Vietnamiens s’étaient enfuis d’un autre casino et avaient tenté de traverser à la nage la rivière Binh Di qui marque la frontière. Un avait été rattrapé par les gardes, et un autre s’était noyé.
L’évasion de samedi s’est produite sous une pluie battante. L'agence de presse vietnamienne VAN rapporte les propos d’un des fugitifs qui a déclaré avoir été séquestré depuis trois mois au huitième étage du casino. Il devait travailler 12 heures par jour sur des sites de jeux et il n'était pas autorisé à sortir. Profitant du fait qu’aucun responsable n’était présent samedi après-midi, 50 hommes se sont enfuis.
Le Cambodge veut mettre fin à la traite
Le ministre de la Justice, Keut Rith, cité par le Khmer-times, a donné instruction vendredi aux tribunaux de Phnom Penh et des provinces de coopérer avec les responsables de l'application des lois concernées pour mener à bien les opérations de lutte contre toutes les formes de traite des êtres humains, de trafic, d'exploitation du travail et de commerce sexuel.
Les juges, les procureurs et les responsables de l'application des lois doivent accorder plus d'attention au renforcement de leurs compétences dans la lutte contre le blanchiment d'argent, ainsi que contre la traite des êtres humains, l'exploitation et le commerce sexuel.
Les derniers résultats
Fin août la police cambodgienne avait annoncé avoir secouru 890 victimes de la traite en huit mois et avait affirmé que d’autres opérations étaient en cours.
Hier dans un communiqué, l’administration provinciale de Preah Sihanouk annonçait que 495 étrangers avaient été interpellés lors d'une série de raids menés du 13 au 17 septembre.
Vendredi, la police de Sihanoukville a sauvé une Vietnamienne qui était retenue contre son gré pour travailler dans une autre société de jeux.Elle avait lancé un appel à l'aide en ligne. Lors de son entretien, elle a déclaré avoir été contrainte de travailler entre 14 et 15 heures par jour.
Dimanche, le ministère malaisien des Affaires étrangères a déclaré que jusqu'à présent, un total de 123 victimes de traites ont été secourues.
Le Cambodge pointé du doigt sur la scène internationale
En Juillet, le Etats-Unis avaient relégué le Cambodge au dernier rang de leur index sur la traite des êtres humains. Le rapport dénonçait la corruption endémique qui entrave les efforts visant à aider les victimes de la traite, notamment dans des établissements de divertissement, et des opérations d'escroquerie en ligne.