Lepetitjournal.com s’est rendu durant deux jours à proximité de Sem Monorum dans le Mondulkiri pour découvrir le projet entrepris par l’ONG Mondulkiri Project : sauver les éléphants de la captivité, protéger l’environnement de la déforestation et fournir un travail aux Bunong, les indigènes de la région.
Mondulkiri Project : un projet social et environnemental
Mondulkiri Project est encadré par l’association Cambodia Elephant Rescue Organization, qui œuvre à sauver des éléphants de la captivité en les réhabilitant dans leur environnement naturel.
Aujourd’hui quatre éléphantes : Princess, Happy,Sophie et Comvine, ont été secourues et termineront leur vie paisiblement dans la jungle.
Le dessein de cette ONG est aussi de fournir un travail aux communautés locales. Elle a loué une parcelle de jungle au gouvernement pour 30 ans afin que les Bunong puissent prendre soin des animaux et accueillir des touristes. Lors du trek, vous aurez l’occasion d’échanger avec certains membres de l'ethnie qui auront au coeur de vous partager leur culture et leurs croyances.
“ Après les Khmers Rouges, il ne restait plus beaucoup de Bunong, la plupart ont été tués. Aujourd'hui, ces treks nous permettent de préserver notre culture et de la faire découvrir” nous confie Net, notre guide Bunong.
Comment se déroule le trek ?
Plusieurs formules sont proposées par Mondulkiri Project :
- 1 jour de trek et 1 journée avec les éléphants.
- 1 journée avec les éléphants.
- Uniquement du trek.
Dans cet article, nous parlerons de la première formule, la plus complète, qui permet de découvrir tous les aspects du projet entrepris par l’ONG.
Nous avons enfilé nos chaussures et mis notre anti-moustique car un trek de 18 kilomètres nous attendait.
Une randonnée inoubliable
La randonnée débute par la rencontre de Net, notre guide pour la journée. C’est à Putang, dans son village natal, que nous débutons notre trek. Il nous explique que nous verrons trois magnifiques cascades et une cave sur notre chemin. Le sourire aux lèvres et la curiosité grandissante, nous étions prêts à marcher et à découvrir sous les conseils de Net, la faune et la flore locales.
Le trek se déroule en grande partie dans la jungle, mais comme l’explique Lee Tree, le fondateur de Mondulkriri : “ Au cours des deux dernières années, il y a eu beaucoup d'abattage illégal de bois dans les environs de notre sanctuaire et vous en verrez malheureusement un peu au cours de la randonnée dans la jungle”. En effet, lors de la randonnée, les guides évoqueront ce problème de la déforestation illégale. Le bois est une denrée économique majeure, ce qui conduit de nombreux Cambodgiens à abattre illégalement des arbres.
Après cette journée riche de découvertes et d’échanges, il était temps de rejoindre la Jungle Lodge, une cabane tenue par des Bunong, où nous pouvions nous doucher et nous restaurer.
Avant de rejoindre notre hamac pour passer la nuit, les guides vous proposeront de concocter une soupe de bambou et de jouer à un jeu avec eux. L’ambiance y est conviviale et chaleureuse.
À la rencontre des quatre éléphantes
La seconde journée était consacrée à l’observation des éléphantes. Ici pas de tour à dos d’éléphants, l’ONG vous propose de passer du temps à leur côté en vous adaptant aux envies de l’animal, et non l’inverse. Vous marcherez alors dans la jungle à la recherche de traces d’éléphants dans l’espoir de les apercevoir. Nous avons même eu la chance de pouvoir aller vous baigner au pied d’une cascade avec certains éléphants. Une expérience inoubliable.
Notre guide, Duong, nous a raconté l'histoire de chaque éléphante. Certaines furent achetées à des locaux qui les utilisaient pour porter le bois, d’autres à des propriétaires maltraitants à des fins touristiques.
Ici, rien de tout cela, l’écotourisme proposé par Mondulkiri Project vise à faire découvrir aux visiteurs les éléphants dans le bien-être de l’animal et le respect des communautés locales.
“Nous avons besoin de ce tourisme pour récolter des fonds afin d’acheter d’autres éléphants, notamment un jeune mâle. Mais un animal coûte cher, plus de 30 000 $” nous confie Duong.
Passer un week-end à Mondulkiri Project depuis Phnom Penh : comment faire ?
Est-ce possible d’effectuer le trek de deux jours à Sen Monorom depuis Phnom Penh ? Bien-sûr ! Pour cela, il faudra prendre le bus de nuit au départ de Phnom Penh le vendredi soir. Vous arriverez alors à Sen Monorom pour le lever du soleil. Le dimanche, un minibus au départ de Sen Monorom vous permettra de poser bagages à Phnom Penh vers 00h00.
Après deux jours merveilleux à sillonner la jungle cambodgienne à la recherche des rares pachydermes qui y vivent encore, nous ne pouvons que vous conseiller de prendre contact avec l’équipe de Mondulkiri Project.