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Le pont Chroy Changvar, "hotspot du suicide" à Phnom Penh

Face à la multiplication des suicides, des mesures de prévention, notamment autour du pont de Chroy Changvar, pourraient être envisagées à Phnom Penh.

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Une paire de tongs sur laquelle repose un smartphone encore allumé et une paire de lunettes. C'est ce qu'il reste de la vie d'un jeune homme qui venait de se jeter dans le vide depuis le pont de Chroy Changvar à Phnom Penh, le 11 mars / Facebook
Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 17 mars 2025

Une photo parue dans les médias a récemment remis en question le bien-être et la santé mentale des jeunes de Phnom Penh.

Sur cette image, on aperçoit une paire de tongs, un smartphone encore allumé, une paire de lunettes. Ce sont les seuls vestiges de la vie d'un jeune homme qui s'est jeté dans le vide depuis le pont de Chroy Changvar à Phnom Penh, le 11 mars dernier.

Des tragédies répétées

Ce drame n'est pas isolé. En décembre 2024, une fillette de 13 ans s'est jetée du même pont, incapable de supporter les reproches de ses parents sur ses résultats scolaires. Peu avant, deux jeunes hommes désespérés de ne pas trouver d'emploi à Phnom Penh avaient laissé une note d’excuse à leur famille avant de sauter.

Ce pont est désormais qualifié de "hotspot du suicide" dans les médias, comme si une force invisible attirait les jeunes en détresse vers ce destin tragique. Pourtant, ces actes ne sont pas inévitables. Ils relèvent souvent d'un moment de grande souffrance, d’un élan de détresse qui, s'il était surmonté, permettrait à la vie de reprendre son cours.

S'inspirer du Golden Gate 

La première mesure serait de limiter le pouvoir d’attraction mortifère du pont de Chroy Changvar. Des filets de protection pourraient être installés, à l'image de ceux déployés sur le Golden Gate Bridge à San Francisco, autrefois l'un des sites de suicide les plus fréquentés au monde. Depuis leur mise en place, le nombre de sauts a chuté de manière significative, passant de 30 en 2022 à 14 en 2023.

Bien sûr, un jeune désespéré pourrait toujours trouver un autre moyen de mettre fin à ses jours. Mais au-delà de leur aspect dissuasif, ces filets enverraient un message clair : la société refuse de rester passive face à cette tragédie répétée.

Un soutien aux jeunes 

En complément, une ligne d’assistance pourrait être mise en place pour ces jeunes en detresse, sur le modèle des numéros d'urgence dédiés à la lutte contre les abus envers les enfants. Un tel dispositif offrirait une oreille attentive, une aide immédiate pour empêcher un moment de crise de se transformer en drame irréversible.

Avec l'aimable autorisation de Cambodianess, qui a permis la traduction de cet article et ainsi de le rendre accessible au lectorat francophone.

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