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Le Cambodge, futur géant de la noix de cajou

Le secteur cambodgien de la noix de cajou, évalué à 1,072 mds$ en 2024, connaît une croissance rapide et vise à créer des milliers d'emplois. Un rapport préconise 23 mesure pour améliorer la filière.

noix de cajounoix de cajou
Photo by Van Pov / Xinhua
Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 14 mars 2025

Le secteur de la noix de cajou au Cambodge est en plein essor, avec une valeur estimée à 1,072 milliard de dollars en 2024. Selon un rapport réalisé dans le cadre du projet CAPSAFE, soutenu par l'Union européenne et l'Allemagne, cette industrie a contribué à hauteur de 3,8 % au PIB national en 2023. Les prévisions indiquent une croissance soutenue, avec une estimation de 1,642 milliard de dollars en 2030 et de 1,989 milliard en 2035.

Un levier pour l'emploi

L'augmentation des capacités de transformation pourrait être un facteur décisif pour l'emploi. Le rapport estime que transformer 70 % de la récolte de 2024 sur place pourrait générer entre 26 460 et 38 220 emplois directs, selon les méthodes utilisées. Si l'intégralité de la production était transformée localement, le nombre d'emplois créés atteindrait 52 500.

Une production en forte croissance

Le Cambodge s'affirme comme un acteur majeur du marché mondial de la noix de cajou, visant la place de deuxième producteur mondial. La production a explosé, passant de 50 000 tonnes en 2014 à 840 000 tonnes en 2024. Selon le rapport, la production annuelle pourrait atteindre un million de tonnes à partir de 2028.

Une qualité reconnue

Outre les volumes, le Cambodge se distingue par la qualité de ses noix de cajou. Le rapport souligne que leur goût, leur couleur et leurs caractéristiques de transformation en font un produit prisé par les industries modernes. Les noix cambodgiennes sont parmi les plus grosses du monde, renforçant leur attractivité sur les marchés internationaux.

Des défis à relever pour structurer la filière

Malgré cette croissance impressionnante, le secteur doit améliorer son organisation. Le rapport préconise 23 interventions stratégiques réparties en cinq axes clés : organisation du secteur, valeur ajoutée, production, ressources humaines et environnement.

L'organisation du secteur passe par une meilleure coordination des agriculteurs, une amélioration de la gestion post-récolte et un renforcement de l'image de marque. La valeur ajoutée repose sur le développement des infrastructures et l'accès aux marchés.

Une dépendance à un marché unique

Le Cambodge vend actuellement 97,3 % de sa production au Vietnam, soit environ 793 453 tonnes, selon l'Association cambodgienne de la noix de cajou. L'Inde pourrait constituer une alternative, mais les coûts de transport élevés et une demande moindre pour les grosses noix cambodgiennes limitent cette diversification.

Des conditions de travail à améliorer

L'étude met en avant la nécessité d'améliorer les conditions de travail, en particulier en ce qui concerne les droits des travailleurs et l'équité salariale. La mise en place d'une représentation équitable dans les usines de transformation est jugée essentielle pour assurer un développement durable du secteur.

Un enjeu environnemental majeur

Enfin, le rapport souligne l'importance d'une réglementation environnementale stricte pour limiter les risques écologiques liés à l'industrie de la noix de cajou. Il préconise la mise en place d'un code de bonnes pratiques et d'un soutien technique pour réduire les émissions et les risques environnementaux dans les usines. La déforestation et la biodiversité sont également des enjeux cruciaux.

Avec environ 700 000 hectares de plantations réparties sur 10 provinces, la noix de cajou est une culture phare du Cambodge. Ce rapport constitue une feuille de route pour exploiter pleinement le potentiel de cette filière et atteindre les ambitions fixées par le pays.

Sao Phal Niseiy

avec l'aimable autorisation de Cambodianess qui permet d'offrir cet article au lectorat francophone.

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