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L’art cambodgien évolue et surprend, Riem en tête

Kambuja Em ReimKambuja Em Reim
Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 22 novembre 2020, mis à jour le 25 novembre 2020

Inclassable artiste, mais figure centrale de la vie artistique et culturelle, Em Riem est l'un des plus complets de sa génération actuellement au Cambodge. Prononcez son nom "aime rit aime" ; ceci devrait convenir à ce khmer qui alterne souvent rigueur et fantaisie.

Né dans la période du génocide et porteur dans cette jeunesse difficile des drames et des privations de l'époque, Em Riem s'est senti très tôt l'âme d'un artiste. Fort d'une personnalité qui dégage une présence, il finit ses études à l'Université des Beaux-Arts de Phnom Penh en se faisant repérer par les services culturels de l'Ambassade de France qui lui octroient une bourse afin de poursuivre ses études artistiques quelques années à Saint-Etienne puis à Paris. A cette époque, il partage son expatriation avec d'autres artistes peintres cambodgiens voyageurs comme NOU Sary à Saint-Etienne, SAVAN Thav et CHHIM Sothy à Paris. C'est cette génération-là qui est en train aujourd'hui de faire renaître un niveau de création disparu pendant tant d'années de guerres.

L'art au Cambodge s'éloigne enfin des souffrances et des noirceurs monochromes. Il retrouve des couleurs et son sourire. Em Riem et sa créativité portent haut ce regard.

Ayant ouvert à son retour de France sa propre Galerie X-EM à Phnom Penh, Il s'avère un créateur constant dans des domaines variés, design, arts visuels, sculpture, fashion, performance ; mais cet artiste complet est un acteur qui sait jouer avec les multiples atouts de son corps. Son inspiration est basée sur la grande Histoire de son pays et de la culture khmère. Désormais il transmet.

Avec la collection de peintures "Kambuja" qu'il présente actuellement, entre tradition et modernité, les traits et les couleurs d'Em Riem exposent avec une certaine naïveté apparente un passé historique profond qu'il recrée aujourd'hui et qui impressionne. Il dessine et peint cette fois sur des toiles dites de riz, tissé mixte de lin, des oeuvres surprenantes qui devraient plaire aux Cambodgiens et ceci est nouveau.

Le marché de l'art cambodgien, trop souvent aux mains d'acheteurs de passage, s'ouvre en effet aux Cambodgiens aisés et les oeuvres de Em Riem ne sont pas les seules à en faire partie. L'artiste lui-même, mannequin jouant sur le genre, et les genres, apparaît souvent comme lui-même une oeuvre d'art.

Il convient de s'en rapprocher.

JM

EM RIEM SOFITEL Phnom Penh

 

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