Hun Manet confirme que l'aéroport historique de Phnom Penh ne sera pas vendu et restera un bien public au service de la mémoire nationale.


Le Premier ministre Hun Manet a mis fin aux rumeurs : l’aéroport international Pochentong à Phnom Penh, ne sera pas vendu à des entreprises privées. Il a assuré, le 16 mai, que le site restera propriété de l’État et continuera de servir l’intérêt public.
Fin des vols commerciaux prévue en juillet
Les vols commerciaux sont prévus de s'arrêter le 10 juillet, date à laquelle toutes les opérations seront transférées vers le nouvel aéroport international Techo, situé à 35 kilomètres de la capitale. Le Secrétariat d’État à l’Aviation civile (SSAC) assurera la gestion de Pochentong, même après sa fermeture aux vols commerciaux.
Hun Manet a rappelé l’importance historique du site, soulignant son rôle central pour Phnom Penh et l’ensemble du pays. Les installations actuelles seront conservées, sous la responsabilité de l’État.
Un symbole de l’histoire de l’aviation cambodgienne
L’histoire de Pochentong remonte à l’indépendance du Cambodge. Selon l’ouvrage Norodom Sihanouk : Sangkum Reastr Niyum, l’aviation civile nationale a pris son essor en 1954. À l’époque, seuls deux aéroports existaient : Pochentong et Siem Reap. Deux ans plus tard, Royal Air Cambodge voit le jour, avec des liaisons régulières.
La piste de Pochentong, initialement longue de 1 800 mètres, est rapidement étendue à 3 000 mètres. Dès 1961, des avions de grande capacité comme les DC-8, TU-104 ou Caravelle y atterrissent.
En décembre 1956, l’aéroport devient officiellement une station internationale, grâce à des travaux financés par la France, le Cambodge et d’autres partenaires, pour un coût de 134,4 millions de riels.
Un lieu stratégique pendant la guerre
Pendant la guerre civile, l’aéroport devient une cible de choix, subissant de nombreuses attaques. Il reste pourtant un point d’entrée vital pour l’approvisionnement de Phnom Penh. Le dernier vol y décolle le 10 avril 1975, une semaine avant la prise de la capitale par les Khmers rouges.
Sous le régime de Pol Pot, l’activité de l’aéroport est quasiment nulle, hormis quelques vols en provenance de Pékin ou Pyongyang. Ce n’est qu’en 2003 que le site prend officiellement le nom d’aéroport international de Phnom Penh.
Un patrimoine national à valoriser
Pour Chhang Youk, directeur du Centre de documentation du Cambodge (DC-Cam), cité par le Phnom Penh post, Pochentong est bien plus qu’un aéroport : c’est un témoin de l’histoire cambodgienne. Héritage de l’ère Sangkum Reastr Niyum du roi-père Norodom Sihanouk, il incarne les décennies de guerre, de génocide et de reconstruction.
« Ce site mérite d’être préservé comme bien national. Une partie pourrait accueillir une exposition permanente retraçant son histoire », propose-t-il selon le Phnom Penh Post. Il souligne que des millions de Cambodgiens l’ont connu sous le nom de Pochentong, indépendamment des changements.
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