La Banque mondiale a approuvé un crédit de 145 millions de dollars pour financer le projet d'amélioration de la sécurité de l'eau, qui aidera à atténuer les pénuries pendant la saison sèche et profitera à la riziculture. Le projet vise également à augmenter la productivité agricole et à renforcer la résilience aux risques climatiques.
Ce projet, qui bénéficiera à plus de 113 000 personnes, sera mis en œuvre sur une période de cinq ans par le Ministère des Ressources en eau et de la Météorologie (MoWRAM), ainsi que par le Ministère de l'Agriculture, des Forêts et de la Pêche (MAFF).
Ce dernier crédit fait suite à des prêts :
- de 275 millions de dollars pour soutenir la croissance économique à long terme et la résilience du Cambodge,
- de 40 millions de dollars pour la formation professionnelle et
- de 79,5 millions de dollars pour améliorer la qualité et l'accès à l'éducation au Cambodge.
Quel est l’objectif de la Banque mondiale?
« Grâce à ce projet, le pays pourra progresser vers une sécurité hydrique durable et une productivité agricole accrue », a déclaré Maryam Salim, directrice de la Banque mondiale pour le Cambodge. « Investir maintenant dans la résilience climatique, la planification et de meilleures infrastructures répond non seulement aux besoins immédiats en eau des agriculteurs et des ménages cambodgiens, mais pose également les bases d'un approvisionnement de services hydriques à long terme. »
Le projet prévoit de gérer les ressources en eau en développant les stations hydrométéorologiques, en actualisant les politiques et les réglementations, en préparant des plans de gestion des bassins fluviaux tenant compte du climat et en renforçant les performances des autorités centrales et provinciales chargées de la gestion de l'eau.
Menace hydrique sur le territoire
« Bien que le Cambodge dispose d'eau abondamment , les différences saisonnières et régionales des précipitations affectent l'approvisionnement en eau urbaine et rurale », a indiqué la Banque mondiale.
Les projections climatiques suggèrent que les inondations et les sécheresses deviendront « plus fréquentes et plus sévères », mettant davantage de pression sur la capacité du pays à gérer ses ressources en eau douce. Cela affecterait aussi la production alimentaire et la croissance économique.
Dans le cadre du projet, les systèmes d'approvisionnement en eau pour les ménages et l'irrigation seront réhabilités et modernisés, avec des « communautés d'utilisateurs d'eau agricole » formées et bénéficiant d'une assistance technique pour améliorer l'exploitation et l'entretien des infrastructures, a précisé la banque.
Khim Finan, porte-parole du MAFF, a refusé de commenter et a renvoyé les questions au Ministère des Ressources en eau et de la Météorologie (MoWRAM).
Chan Youttha, porte-parole du MoWRAM, n'a pas répondu à nos questions.
Les autorités se rassemblent
Le mois dernier, le MAFF, le MoWRAM et le Ministère du Développement rural ont discuté des problèmes et des solutions de la crise hydrique. Lors de la réunion, le MoWRAM a annoncé qu'il travaillerait avec le MAFF pour résoudre les problèmes d'eau des agriculteurs en développant un système d'irrigation dans les zones géographiquement pauvres en eau et sujettes aux inondations.
Heam Khuon, gouverneur adjoint de la province de Pursat, a déclaré à CamboJA News qu'il n'avait pas encore reçu d'informations concernant le nouvel investissement.
« L'année dernière, nous avons été confronté à de graves problèmes, et cela a continué jusqu'en mai, lorsque les pluies sont arrivées », a-t-il ajouté. Étant donné que l'administration provinciale avait déjà prévu de construire un grand réservoir, si elle reçoit un budget, elle construira des canaux supplémentaires pour distribuer l'eau aux agriculteurs.
Sem Chamnan, un représentant de la communauté de Sre Prang, a déclaré qu'il était heureux d'entendre parler du projet, car il aiderait les agriculteurs. « Pendant la saison sèche, les agriculteurs cultivaient du manioc et du riz, mais cela ne poussait pas. Ils devaient être plantés une deuxième fois ou même plus », a-t-il dit, ajoutant que pendant les saisons sèches, il était difficile de cultiver à cause des pénuries d'eau.
Conséquences de la crise hydrique
Plus tôt cette année, de nombreux agriculteurs ont rencontré des difficultés pour trouver suffisamment d'eau pour irriguer leurs rizières. Jusqu'à 760 000 hectares de riz ont été cultivés dans plusieurs provinces, mais leur irrigation est devenue problématique.
Selon Sem Chamnan, la communauté dépend fortement de l'eau, y compris l'eau de puits. « Mais l'année dernière a été particulièrement difficile, les tubercules de manioc ont pourri et la production de noix de cajou a été faible. Par exemple, nous avions l’habitude de récolter généralement 80 % ou 90 %, mais l'année dernière, nous n'en avons récolté que 50 % à 60 %. Pour un hectare, les agriculteurs pouvaient obtenir une ou deux tonnes de produit, mais l'année dernière, nous avons perdu environ la moitié », ajoute-t-il.
Un autre agriculteur, Tha Lida, membre du comité provincial de la communauté de Sre Prang, a déclaré que les agriculteurs avaient constamment des problèmes d'eau et d'insectes. Les pénuries d'eau ruinent constamment les récoltes, de sorte que les agriculteurs ne produisent pas autant que prévu. À cela s'ajoutent les insectes qui endommagent les cultures, ce qui oblige les agriculteurs locaux à recourir à des prêts de la microfinance et des banques privées.
Dans le passé, le gouvernement a aidé les victimes des inondations en leur donnant des récoltes, mais il n'a pas donné aux personnes ayant des problèmes fonciers, a fait remarquer Chamnan. Au lieu de cela, ils ont fait des dons à qui ils voulaient. "Je ne m'attends donc pas à ce que ma communauté reçoive cette aide, mais si le gouvernement change d'avis, j'en serai ravi.” reprend-t-il.
Avec l'aimable autorisation de CambodJA News, qui a permis de traduire cet article et ainsi de le rendre accessible au lectorat francophone.
Traduit en français de l’article de Seoung Nimol et Tang Porgech
Sur le même sujet
L'annuaire 
L'agenda 
