En présentant ses conclusions au terme d'une visite de dix jours à Phnom Penh, Siem Reap et Battambang, Victor Madrigal-Borloz, l'expert indépendant des Nations unies sur la protection contre la violence et la discrimination fondées sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre, a exhorté les autorités à reconnaître légalement les familles LGBT.
L'expert de l'ONU a rencontré des représentants de l'État aux niveaux national et provincial, des organisations de la société civile et plus de 100 personnes LGBT qui ont partagé avec lui leurs expériences de vie.
La discrimination trouve sa source dans les familles
"Avant et pendant ma visite, je n'ai reçu aucune information faisant état de violences physiques massives ou systématiques à l'encontre des personnes avec lesquelles j'ai parlé, ou des personnes connues par elles", a-t-il déclaré.
M. Madrigal-Borloz a également noté que le Cambodge n'a pas de législation criminalisant explicitement l'orientation sexuelle ou l'identité de genre, ce qui lui donne "un point de départ encourageant". Sur la base des éléments qui lui ont été présentés, l'expert de l'ONU a conclu que la violence et la discrimination à l'encontre des personnes LGBT trouvent leur origine dans la sphère familiale, et se répercutent sur la vie à l'école, sur le lieu de travail, mais aussi lors de l'accès aux services de santé.
Manque de données
Le manque de données rend toutefois très difficile l'analyse des difficultés auxquelles sont confrontées les personnes LGBT, ainsi que la conception et la mise en œuvre de mesures pour y remédier.
Dans sa déclaration, M. Madrigal-Borloz a recommandé l'adoption d'une série de mesures, notamment la réalisation d'un plus grand nombre d'enquêtes et la collecte de données, et a souligné qu'il était indispensable que les communautés concernées et les organisations de la société civile participent pleinement à la conception, à la mise en œuvre et à l'évaluation des politiques publiques.
Les témoignages qu'il a reçus soulignent que, dans le contexte cambodgien, les communautés locales considèrent que la reconnaissance légale de leurs familles est la clé.
L'heure est aux "progrès rapides".
"J'encourage l'État à progresser rapidement sur cet agenda", a-t-il déclaré, "avancé par les communautés cambodgiennes avec des points de référence clairs dans les réalités de leur vie et de leurs besoins".
Selon lui, l'action doit être guidée par trois engagements principaux à l'étude depuis 2019 :
- la reconnaissance des familles LGBT par la reconnaissance légale du mariage entre personnes de même sexe,
- la reconnaissance légale de l'identité de genre,
- l'adoption d'une législation complète contre la discrimination.
Les experts indépendants sont nommés par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, basé à Genève, pour examiner et rendre compte d'un thème spécifique des droits de l'homme ou de la situation d'un pays. Ces postes sont honorifiques et les experts ne sont pas rémunérés pour leur travail.
Victor Madrigal-Borloz, a déclaré :
Sans exception, les agents de l'État avec lesquels j'ai eu des conversations ont reconnu que la diversité des orientations sexuelles et des identités de genre était un trait inhérent à l'humanité, et que tous les citoyens cambodgiens, y compris les membres de la communauté LGBT, étaient des membres appréciés de la société qui ont le droit de vivre dans la liberté et l'égalité.
Source : ONU
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