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Deux étudiants s’engagent dans la renaissance des danses traditionnelles khmères

Momvan Davin et Rith Daro ravivent le lakhon ape et le yike, danses khmères méconnues, en mêlant passion, tradition et modernité pour inspirer les jeunes générations cambodgiennes.

Photo : photo fournie via CambodianessPhoto : photo fournie via Cambodianess
Photo : photo fournie via Cambodianess
Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 25 décembre 2024

Le lakhon ape et le yike sont deux formes emblématiques du théâtre musical cambodgien, chacune reflétant des aspects uniques de la culture khmère.

Le yike 

Le yike (en khmer : យីកេ) était une forme de théâtre musical populaire au Cambodge, caractérisée par l'intégration du chant, de la danse et d'un ensemble d'instruments traditionnels. Selon certaines sources, le yike aurait des origines javanaises et aurait été introduit au Cambodge via le Siam au milieu du XIXᵉ siècle. Les histoires présentées sont fréquemment tirées des Jatakas ou de contes de la vie du Bouddha, et sont appréciées pour leur capacité à transmettre des enseignements religieux et moraux. Wikipédia

Le lakhon ape

Le lakhon ape est une forme traditionnelle de théâtre dansé cambodgien, caractérisée par l'intégration du chant, de la danse et du jeu d'acteur. Les interprètes, vêtus de costumes traditionnels, incarnent divers personnages et racontent des histoires issues du riche patrimoine culturel khmer. Le lakhon ape se distingue par sa capacité à combiner des éléments de danse classique et de théâtre populaire, offrant ainsi une expérience scénique unique qui reflète la diversité et la profondeur de l'art khmer.

 

Photo : photo fournie via Cambodianess
Photo : photo fournie via Cambodianess

 

Une passion pour les arts ancestraux

À seulement 24 ans, Momvan Davin et Rith Daro, étudiants en troisième année à l’Université royale des beaux-arts, se sont donné une mission : faire revivre le lakhon ape et le yike, des formes de danse et de théâtre traditionnels cambodgiens.

« Ces arts incarnent l’âme de notre culture. Nous voulons que les jeunes Cambodgiens s’y intéressent et les préservent »

explique Davin à Cambodianess, spécialiste du lakhon yike, une discipline mêlant chant, danse et dialogues humoristiques.

Daro, quant à lui, se consacre à la mise en scène des danses traditionnelles. Il a joué le rôle principal dans l'histoire de Sang Sel Chey de lakhon bassac à Angkor Sangkrant à de Siem Reap. Ses talents lui ont permis de se produire lors d'occasions spéciales, notamment à l'Académie chinoise des sciences et dans le cadre de programmes d'échanges culturels en Chine.

Une renaissance après des décennies d’oubli

Le lakhon ape, presque disparu pendant les décennies de guerre civile au Cambodge, a connu un renouveau en 1991, mais les performances publiques sont restées rares jusqu’en 2019.

Lors du Festival de l’eau de novembre, Davin et Daro ont redonné vie à des personnages emblématiques comme Tevoda Kageng Kagang. « C’était incroyable de voir les spectateurs redécouvrir cette danse. Beaucoup n’avaient jamais vu ce personnage sur scène », raconte Davin, qui a incarné le rôle avec une énergie communicative. Daro, lui, insiste sur l’importance de maintenir des standards élevés. « Nous devons recréer chaque mouvement avec précision pour rester fidèles à l’art original », dit-il.

Des défis pour préserver un héritage fragile

La route n’a pas été sans embûches. Daro évoque le manque de ressources : « Certains documents ont été perdus. Nous devons souvent travailler avec ce que nous avons et combler les lacunes grâce à nos mentors. »

Les contraintes financières ont également pesé. Daro a dû interrompre brièvement ses études pour travailler et pouvoir payer ses frais. « Cela a été difficile, mais je n’ai jamais abandonné mon rêve de performer », confie-t-il.

 

Photo : photo fournie via Cambodianess
Photo : photo fournie via Cambodianess

 

Un appel à la jeunesse et au public

Malgré ces défis, ils restent optimistes. « Nous voyons un intérêt croissant pour ces danses. Mais il faut que ce soutien dure », souligne Davin, appelant les parents à faire découvrir les arts traditionnels à leurs enfants. Les deux artistes souhaitent également attirer un public plus large grâce à des créations innovantes. « Nous voulons surprendre tout en transmettant des messages éducatifs. C’est ainsi que ces arts continueront à vivre », conclut Daro.

Leur engagement reflète une volonté profonde de préserver l’identité culturelle khmère. Avec le soutien du public, ils espèrent écrire un nouveau chapitre dans l’histoire des danses traditionnelles cambodgiennes

 

Lepetitjournal Cambodge tient à remercier Cambodianess de l’avoir autorisé à traduire un article qui a servi de base pour celui-ci, et de le rendre ainsi disponible pour un public francophone.

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