Pain frais, éclairs au café de Mondulkiri ou encore un Paris-Brest revisité en Paris-Phnom Penh, voilà quelques-uns des mets gourmands que propose Sweet Lab, nouvelle boulangerie-pâtisserie qui a ouvert ce dimanche dans le quartier de Toul Tom Poung. Vêtus de leurs blouses, Alicia, Hélène et Clément font découvrir leur petite boutique aussi chaleureuse qu’une baguette qui sort du four !
Alicia et Hélène, 25 et 22 ans, ont fait leurs armes à l’Institut Paul Bocuse de Lyon avant de suivre leurs envies d’ailleurs et de s’installer à Phnom Penh. Arrivées il y neuf mois, elles commencent par intégrer les cuisines de NagaWorld pour former le personnel en pâtisserie. Leur rencontre avec Clément, qui vit au Cambodge depuis plus de deux ans, agit comme élément déclencheur. Les deux Françaises quittent le monde du casino pour concrétiser leur projet. Le trio se lance alors à l’aventure et trois mois et demi plus tard ouvre Sweet Lab. Une adresse, ouverte à tous, qui espère attirée une clientèle variée.
Alicia et Hélène s’occupent de la création culinaire. « Clément n’est pas du tout cuisinier mais il adore manger, il a été notre premier goûteur », s’amuse Alicia. « Il est très critique ce qui nous aide à progresser et porter le projet. On se complète tout simplement », ajoute-t-elle.
Zestes de Khmer touch
Comme dans un laboratoire de saveurs, les deux jeunes femmes créent les variantes de certaines recettes culinaires bien connues de nos papilles affûtées en alliant leur savoir-faire français aux produits locaux disponibles au royaume. Alicia, qui connaissait déjà le Cambodge pour y être venue il y a huit ans, partage son enthousiasme : « Nos idées sont déjà notées, nous voulons nous concentrer sur l’association des goûts et ingrédients. Pendant les travaux, nous faisions déjà des essais à la maison. »
La partie boulangerie reste plutôt traditionnelle avec des classiques comme la tropézienne, la tarte au sucre ou les brioches. En pâtisserie, le mariage des cuisines khmère et française est plus présent. « On ne s’est pas mis au goût du jour mais au goût du pays. Pour la tarte au citron, nous ajoutons du basilic khmer pour donner un autre équilibre au dessert. En France, nos noix de bases vont être l’amande et la noisette alors qu’ici nous allons davantage utiliser la cacahuète », explique la jeune femme d’un air passionné.
Passage de fourneau
Le trio souhaite former du personnel khmer pour que, dans moins de deux ans, il ait les connaissances nécessaires pour reprendre la boutique. C’est vers l’ONG PSE, Pour Un Sourire d’Enfant, que les Français se tournent pour trouver leurs prochaines recrues et transmettre leur passion.
Les goûts et les couleurs ne se discutent pas. La difficulté pour les trois jeunes est d’éduquer les palais à la gastronomie française et que les apprentis puissent exprimer leur ressenti sur ce qu’ils trouvent en « trop » ou en « pas assez. » « À NagaWorld, quand nous voulions faire goûter nos créations aux Khmers, ils n’en avaient pas toujours envie ou ne se faisaient pas à ces saveurs si différentes pour eux. Généralement, ils n’aiment pas trop les gâteaux aux fruits qu’ils mangent d’habitude crus. Le gâteau au chocolat, par contre, fait toujours l’unanimité ! », rit Alicia.
Divers délices attendent d’être dégustés sur les étals et dans les vitrines de Sweet Lab. Maintenant que la machine est lancée, Alicia, Hélène et Clément espèrent que la pâte va lever et que la sauce va prendre !
Infos pratiques :
Sweet Lab, #250L, rue 460, 12310 Phnom Penh
Ouvert tous les jours de 7h à 19h sauf le mardi
Plus d’informations sur la page Facebook Sweet Lab