Cambodian Living Arts, en tournée internationale, se trouvait à Paris pendant tout le mois de mai pour présenter l’œuvre symphonique Bangsokol : Un Requiem pour le Cambodge. A la même période, le Ballet Royal du Cambodge offrait Métamorphoses, le nouveau spectacle chorégraphié par la Princesse Norodom Buppha Devi. Une belle occasion de célébrer les arts khmers en les réunissant lors d’un festival : Cambodge d’Hier et d’Aujourd’hui, une initiative accueillie avec succès, signée par Cambodian Living Arts. Son directeur exécutif Prim Phloeum partage, à son tour, ses impressions sur cette expérience unique vécue à Paris.
Lepetitjournal.com Cambodge : Contez-nous la genèse de ce festival Cambodge d’Hier et d’Aujourd’hui, une idée originale de Cambodian Living Arts.
Prim Phloeun : Il y a un an, je me trouvais à la Philharmonie de Paris pour organiser la venue de Cambodian Living Arts et la représentation de Bangsokol : Un Requiem pour le Cambodge. C’est par hasard que j’ai appris qu’à la même période allait se produire le Ballet Royal du Cambodge avec la création de la Princesse Buppha Devi, Métamorphoses. C’était une incroyable coïncidence et une chance incontournable de faire rayonner les arts cambodgiens. Le festival Cambodge d’Hier et d’Aujourd’hui est ainsi né. Nous avions déjà organisé un événement similaire à New York en 2013 et l’avons donc réitéré à Paris pendant tout le mois de mai. Il est important de présenter et de promouvoir la culture et les arts cambodgiens au Cambodge mais aussi à l’étranger.
Comment votre spectacle Bangsokol : Un Requiem pour le Cambodge a-t-il été accueilli par le public à Paris ?
Nous étions à guichet fermé déjà deux mois avant la représentation. Pour être honnête, c’était au-delà de mes espérances. Le spectacle a reçu un grand succès en Australie, à New York, à Boston et maintenant à Paris. Je note un retour particulièrement bon et chaleureux en France. Nous avons ressenti ce lien fort qui lie le Cambodge et la France.
Quel a été le contact avec la diaspora cambodgienne ? Est-elle présente et impliquée ?
Bangsokol est un spectacle qui souhaite permettre au peuple cambodgien à travers le monde de se souvenir, se recueillir et se réconcilier avec l’histoire. Sa dimension pluridisciplinaire a été rendue possible grâce à la fusion visuelle et musicale créée par le réalisateur Rithy Panh et le compositeur Him Sophy.
Différentes générations de la diaspora sont venues assister à la représentation et au festival ce qui montre leur engagement et fort intérêt pour la mémoire et pour la culture. La voir aussi présente même à l’étranger nous transmet une forte émotion. La profondeur artistique de Bangsokol prend alors encore plus de sens et d’importance.
Comment avez-vous vécu cette expérience à Paris ?
Depuis le début de la tournée, nous vivons des moments extraordinaires d’émotion. C’est une expérience géniale autant qu’un challenge mais surtout un bel échange culturel. Pour le spectacle, nous avons eu la chance d’avoir avec nous le chœur du conservatoire ainsi qu’un sublime orchestre de chambre local.
Lors du festival, la culture était présente dans tous ses états : des discussions, des expositions, des spectacles et plus ! Le public exprime une vraie demande, il a des envies de découverte. Nous avons aussi été surpris de l’amour témoigné par les médias envers le Cambodge et sa culture et l’importante couverture journalistique qui en a découlé. Son histoire touche beaucoup, il a quelque chose à partager avec le reste du monde.
Que représente pour vous et pour les artistes ce partage des richesses culturelles du Cambodge à l’étranger et en particulier à Paris ?
Pour moi, ce partage représente l’espoir créatif. Nous sommes dans la continuité d’un travail effectué par de nombreux artistes et ONG. Cambodian Living Arts nous permet de faire une promotion culturelle et artistique plus importante. De nombreux partenaires participent et rejoignent le mouvement. Nous avons pu mettre en place une véritable synergie pour continuer à créer.
Bangsokol : Un Requiem pour le Cambodge sera présenté au public phnompenhois en 2019.