Jean-Yves Dekeister, un Français de 55 ans installé au Cambodge depuis 1991, a dû subir une amputation après un accident de la route survenu le 29 novembre à Phnom Penh. Il a porté plainte début janvier auprès de la justice cambodgienne.
Le 20 novembre au matin, Jean-Yves Dekeister se rend à son travail à moto dans un borey - un quartier résidentiel fermé - au sud de Phnom Penh lorsqu’il est renversé par une voiture circulant à haute vitesse. Au volant de la voiture, le chauffeur d’une famille vivant dans le borey, qui téléphonait en conduisant.
« Je venais de la droite. Sur ma gauche, j’ai vu une voiture au loin. Je me suis engagé quand cette voiture m’a foncé dessus, sans respecter la priorité à droite et en circulant au milieu de la route. Lorsque j’ai repris connaissance, j’ai remarqué que mon pied était en sang, raconte Jean-Yves Dekeister, marié à une Cambodgienne et père de quatre enfants. J’ai pu appeler l’ONG pour laquelle je travaille et mon épouse, et j’ai été conduit à l’hôpital Cho Ray. Heureusement que je portais un casque intégral de bonne qualité, sans cela je ne serai certainement plus là aujourd’hui. »
Après cinq opérations et avoir pris conseil auprès de plusieurs équipes médicales cambodgiennes et étrangères, Jean-Yves Dekeister a dû prendre la difficile décision d’être amputé de la jambe gauche, au dessous du genou. Avec une prothèse de bonne qualité, le Franco-Cambodgien espère pouvoir reprendre au fur et à mesure une activité normale. « J’espère pouvoir rejouer au badminton », confie-t-il.
Après avoir rendu visite à Jean-Yves Dekeister dans la clinique où il était soignée et s’être engagée à l’indemniser, les propriétaires de la voiture ont envoyé un avocat lors d’une tentative de conciliation dans les locaux de la police. Sans nouvelles de leur part, le Français a déposé plainte devant le tribunal de première instance début janvier, et souhaite pouvoir être indemnisé des frais médicaux qu’il a dû engager. Jeudi 23 janvier, une nouvelle rencontre avec l’avocat des propriétaires de la voiture a été organisée. Ce dernier doit donner une réponse à la demande d’indemnisation de 60 000 dollars d’ici la fin de la semaine.
« Désormais, je souhaite me concentrer sur ma convalescence et recommencer à travailler », souligne Jean-Yves Dekeister, qui est citoyen cambodgien depuis 2002. Co-fondateur avec sa femme de la guesthouse les Manguiers à Kampot, le Français originaire du département du Nord est employé par l’ONG Bouddhisme pour la santé. L’association, créée en 2003 par un bonze de la province de Takéo, organise notamment des comités de solidarité locaux, qui associent religieux et autorités locales, pour améliorer l’offre de soins dans 400 centres de santé répartis dans douze provinces, et met actuellement en place un fonds national qui va pouvoir épauler les comités dans les zones les plus défavorisées.
Pour médiatiser son cas, Jean-Yves Dekeister a publié sur Facebook une vidéo dans laquelle il explique en khmer son accident et sa démarche.
Le ministre de l’intérieur Sar Kheng a déclaré mardi 21 janvier que le nombre d’accidents de la route a atteint un niveau alarmant dans le royaume. En 2019, le nombre d’accidents routiers a connu une hausse de 854 cas, soit une augmentation de 26% par rapport à 2018. 4121 accidents de la route ont eu lieu au Cambodge en 2019, causant 1981 décès et blessant 6141 personnes.
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