L'Assemblée nationale cambodgienne a exprimé son "désappointement" suite à la résolution du Parlement européen demandant la libération de l'ancien leader de l'opposition Kem Sokha, récemment condamné à 27 ans d'assignation à résidence.
La résolution du Parlement européen
Arguant que le procès qui a abouti à la condamnation de Kem Sokha est considéré par les experts des Nations unies comme n’ayant pas respecté les normes du droit cambodgien ou international en matière de droits de l’homme, le Parlement de l'Union européenne a approuvé une résolution appelant à la libération du leader politique et, de "tous les fonctionnaires et militants de l’opposition condamnés ou détenus pour des motifs politiques”.
Par ailleurs, le Parlement européen invite les autorités cambodgiennes à mettre un terme à toutes les formes de harcèlement, d’intimidation et de poursuites pénales pour motifs politiques à l’encontre de membres de l’opposition, de syndicalistes, de défenseurs des droits de l’homme, et des acteurs des médias, et à rétablir immédiatement VOD, un média qui a récemment perdu sa licence de diffusion.
Réaction de l’Assemblée nationale cambodgienne
Dans une déclaration publiée le 17 mars, l'Assemblée nationale cambodgienne a qualifié la résolution du Parlement européen, approuvée le 16 mars, d'irrespectueuse de l'indépendance et de la souveraineté du Cambodge.
L'Assemblée nationale cambodgienne a catégoriquement rejeté les accusations énumérées dans la résolution, affirmant qu'il s'agissait du travail de groupes parlementaires de gauche au sein du Parlement européen, et que cela constituait un abus politique et une ingérence dans les affaires intérieures du Cambodge.
Nous rejetons ladite résolution qui, par essence, constitue une violation flagrante du droit souverain d'un État membre des Nations unies,
indique la déclaration de l'Assemblée nationale.
L'Assemblée a adopté une position ferme en conformité avec les réponses et les déclarations du ministère des Affaires étrangères, qui a souligné qu’ "un crime est un crime, et il ne peut pas être justifié par d'autres aspirations ".
Dans sa déclaration, l'Assemblée nationale cambodgienne a exhorté tous les parlementaires européens à essayer de promouvoir un "dialogue sincère, ouvert et inclusif" avec le Cambodge dans un esprit de respect mutuel, de confiance, de compréhension et d'intérêt pour la paix, la coexistence et la prospérité mutuelle.